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#1 23/02/2015 14:31:49

ex - Admin / Op

Messages : 1 866

[RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Bonjour à tous,

Aujourd'hui je me suis lancé dans un exercice inhabituel mais pas moins déplaisant: la rédaction d'un texte rôleplay. Alors ne nous emballons pas, ça reste très sommaire. Mais je trouvais que c'était aussi une bonne façon de vous faire patienter en attendant plus de nouvelle concernant le serveur SRP. Ce texte est le premier chapitre de l'épopée d'un héro vers les Nouvelles Terres. Ces nouvelles terres, je leur ai donnée un nom (qui est définitif) mais j'ai écris ce premier Chapitre dans l'espoir de donner envie aux plus passionnés d'entres vous de me proposer une suite !


Mr_Urfaneck a écrit :

Les grenouilles sont de sorties

La tempête gronde sur la ville. Des bourrasques de vents tentent d'arracher les arbres dénudés par un rude hiver. La pluie ne tombe plus comme on aimerait qu'une pluie tombe. Au lieu de tomber à la verticale, Les grosses gouttes glacées voyagent de rues en rues et font fi des parapluies que le vent n'a pas encore réussi à emporter avec lui. Tandis que les caniveaux commencent à se transformer en torrent, de drôles animaux osent affronter les éléments. Les malheureux aventuriers en herbes ayant brandi leurs ponchos regrettent déjà de s'être engagés dans une telle quête. Pourquoi diable doivent-ils tous remplir une telle tâche un jour ou même les poissons de la rivière ne savent plus où se mettre ? Car "ils doivent accomplir leur devoir" dit une affiche détrempée sur un mur. La quête qui mène chacun d'eux au travail tout simplement. Tous savent que le combat contre la pluie se finira au coin d'un feu à éponger les vêtements. Dépités, ils marchent vers la mine. Sauf cet homme tiens !

Au milieu de ce qui ressemble donc à une bête tempête, un homme vêtu de noir transperce les filets d'eau. Il file à toute vitesse. Sautille sur les petites îles encore épargnés par les torrents.  Pas de parapluie mais une valisette qu'il porte à bout de bras. Même si dans de telles conditions un scaphandre ne serait pas du luxe pour rester au sec se dit-il. Mais ce qu'il transporte n'a pas le droit de prendre de retard. Pas le temps de croasser avec les grenouilles non plus. Il faut se dépêcher car le bateau ne l'attendra pas.

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L'avertissement

"Les mines d'Olyrie se sont ouvertes. Le Monstre est sorti. Le monde d'Origine est perdu."

La foule était compacte autour du grand sage tandis que l'orage s'installait. Il était arrivé là, dans un grand éclair de lumière, les traits marqué par un combat sanglant. Mais affaiblit, le corps meurtri de blessures magiques incurables, il savait sa fin proche et fit venir le peuple autour de lui. Son avertissement sonna tel le glas. Le Serenity commençait à tanguer sous la force des vagues qui se levaient avec la tempête. Tout le monde savait que ces mines renfermaient quelque chose de surnaturel, de dangereux. Ils avaient longtemps exploré ces sous sols afin d'y découvrir des trésors. Ils y avaient même combattu le dragon ! Mais ils avaient compris qu'en ouvrant le portail vers l'end, ils avaient ouvert la voie à quelque chose de bien plus terrifiant.

Le temps était passé sans que d'incidents ne surviennent. Mais le sage avait pressenti l'heure arriver. Et tentant dans un dernier combat de sauver le monde d'Origine, il fut tout juste capable de se téléporter dans la place du village pour avertir son peuple.

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Le monde de Termïn

Les villageois s'affairaient dans la panique à ériger barricades et murailles, Les cris des uns surpassaient le bruit des outils des autres. le jeune homme s'approcha de son père, le sage, qui lui dit alors « Le monde d'Origine est perdu, nous ne pourrons jamais battre le monstre... Mais ils ne voudront pas comprendre. Prends cette carte, pars à la recherche des nouvelles terres… et guide les ! »

C'était les dernières paroles du sage. Avant même que le vent change de sens, que le soleil se voile, et que la pluie gronde. Comme si la nature avait soudain été piquée par une vilaine envie de « foutre la m**** ? » Surpris, l'homme s'arrêta net devant la capitainerie du port. Un groupe de jeunes magiciens s'affairaient devant les escaliers miteux du bâtiment. Leurs discussions animées l'avaient sorti de ses songes. Le navire n'annonçant pas de retard dans les préparatifs du départ, il monta à bord et s'engouffra dans ses quartiers après avoir donné ses instructions au second.

« Me voilà parti pour de long jours à travers les mers d'Origine  en direction d'un monde inconnu » Se dit-il à lui-même en vérifiant son sac. J'ai le temps de commencer le travail. Il s'empara de son carnet, pris une plume épargnée par sa course effrénée, et écrivit : Le Monde de Termïn.

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Bien sur, j'ai déjà une idée assez précise de ce qui arrivera aux terres d'Origines, ou ce a quoi ressemblera "en gros" les nouvelles terres. Mais nous n'avons pas décidé du thème précis du spawn, ou encore des montagnes, des plaines, des mers qui entoureront le nouveau spawn. Ni son nom. Ni son histoire. Ni son style de construction. Si vous avez l'âme d'un futur Romancier, que vous êtes amoureux de Tolkien, ou que votre plume parle plus vite que votre esprit, attrapez tout de suite un carnet, un clavier, ou n'importe quoi pour écrire et faites nous rêver !

Vous pouvez m'envoyer votre texte par MP, mais je vous invite tous à répondre directement dans ce topic pour imaginer la suite ! Vous pouvez écrire un autre chapitre, ou même plusieurs chapitre, voir même un livre. Concentrez vous sur les aventures de notre héros dans la découverte des nouvelles terres, le terres d'Origines sont perdues, nous n'y pouvons plus rien... Donnez un nom à la nouvelle citée, son histoire, une description qui nous fera rêver. Décrivez nous les grandes quêtes que les futurs guerriers auront à parcourir pour arriver dans ces Terres. Cependant, restez suffisamment vagues pour laisser libre court à l'imagination de chacun. En effet, nous sommes un serveur Semi-RP, et nous voulons permettre à chacun d'encrer sa propre histoire au sein de celle des nouvelles Terres.

Ainsi, les meilleurs textes permettront au staff de prendre une direction précise dans la construction du nouveau spawn, des nouvelles terres, etc. Et si nous trouvons qu'un texte correspond à ce l'idée qu'on se fait du futur serveur SRP, alors vous serez élus grand Sage ! Votre texte deviendra le RP officiel du serveur et nous vous en remercierons par moult pièces sonnantes et trébuchantes, et d'autres cadeaux du même acabit. Les meilleurs textes RP, même si ils ne correspondent pas à nos attentes seront eux aussi récompensés !!

A vos plumes !!

Dernière modification par Mr_Urfaneck (23/02/2015 16:41:43)

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#2 24/02/2015 00:45:41

Guide
Lieu : Crea powaa !!

Messages : 219

Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Beau vocabulaire bien employé j'aime beaucoup le début ;)! Et comme j'adore Tolkien je me sens l'envie de peut être aider à la "construction" d'un nouveau Rp en essayant d'inventer/imaginer la suite de ce récit :).

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http://fr-minecraft.org/img/banniere
Guide créative !
Une question vis-à-vis du serveur créative ? N'hésitez pas à me la poser via Mp forum, ou même sur le serveur en m'envoyant un Mail IG
: /mail send  simonhornay (votre question)
Directeur Seigneur des Crafts

#3 24/02/2015 15:27:09

Membre
Lieu : Le songe du passé brulé

Messages : 519

Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Écrire la suite me plaira bien, mais je n'en ai pas le temps. Je vous laisse lire mon RP en attendant (sauf 7 premiers chapitres quo sont nuls).

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#4 24/02/2015 17:49:32

Membre
Lieu : Le songe du passé brulé

Messages : 519

Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Terïm, partie 1. Le voyage


                                                                       *
2 janvier, à bord du Serenity

D'aussi loin que je m'en souvienne je n'ai jamais aimé écrire. Fils de mineur, ayant un père absent dans les entrailles d'une terres meurtrière, ma mère restant l'échine courbé à nettoyer les parquets des vénérables ambassades de notre ville.
  D'aussi loin que je me souvienne je dormais sur la fange de notre misérable cours des quartiers pauvres, réveillé par l'assourdissant bruit de pauvreté de mes frères et sœurs.
  Ma mémoire me rappelle l'avenir des miens : travailler à l'ombre des palais de marbre des avenues d'Origine.

7 janvier, à bord du Serenity

Je n'ai jamais posé le pied sur un navire, et cela me terrifie certainement. Je ne faisais que l'entrapercevoir comme un mirage lointaine entre les carreaux sales des tramways suivant le trajet sinueux des rues populeuse de la ville.
  Elle m'attire désormais comme une opale scintillante, comme le mirage inespérées d'une vie de misère contre les façades de briques d'une rue grouillante. Aujourd'hui le destin m'appelle.

8 janvier à bord du Serenity

Ma main m'entraîne. Je n'ai jamais autant ressenti le besoin d'écrire, avec ma main droite abîmée par le travail dans les mines affamées de vies de labeurs vains. Ma main dextre, ma main sure, ma main habile. Comme un renouveau.
  Elle trace de belles lettres aux stylo bleus sur un papier de seconde qualité. Une calligraphie claire et sereine. Comme une renaissance après tant d'année à airé dans les gargotes malfamées, une bière épaisse dans ma main, le goulot exhalant odeurs de pissat et de pauvreté contenus.
  Comme si mon intellect primé désormais sur mes mains rudes, sur mes muscles de bronze et mon corps maigre et hâlé.
  Je dois écrire mes sensations, si violentes et exacerbés à l'heure actuelle. Écrire m'apaise, tel un baume de camphres chauds contre la plaie charbonneuse.
  Sentir le crin fins des feuilles blanchâtres me rend ma dignité. Je suis lettré. J'aime ce mot de bonheur, de prospérité et de richesse intellectuelle.

9 janvier dans le Détroit

Les vents furieux de la libération qui m'agitait ce sont apaisé comme la brume face aux soleil hivernal. Le destin, que je savais tapis en ma faveur m'as enfin offert le changement tant espéré depuis toutes ces années grisâtre, de petits boulot sur les docks érodées du port assoupis. Le vieux sage m'a parlé.
  Figure mythique des siècle passé. Aujourd'hui il me revient de sauver Origine de la ruine. Mais le voulais-je seulement ? Souhaitais-je décalquer cette société vicié contre de nouvelles terres virginale ? Pourquoi avoir accepté, mon corps porté par une obscure volonté vers un cargo rouillé, respirant les siècles passé. Me voici donc devant cette inéluctable destin qui m'a poussé jusqu'à cette triste place bruissante d'une pluie battante. Qui m'a poussé hors de ces galeries funèbres vers ce navire aux peintures écaillées, aux cheminées rouillées, tanguant de concert avec la marée capricieuse.
  Je suis la trace d'ancien combattant de rois déchu. Mon navire, que je ne sais pas piloter, laissant le soin de la machinerie antique à mon équipage morose, vogue désormais sur le capricieux détroit.
  Je vais à l'encontre des convenances. J'ai dans les yeux les légendes de ces grands conquérants qui quittèrent les provinces unies vers les terres disputées et Origine, capitale d'un empire déchiré. Je vois ces héros dans leur frêle embarcations qui prenait la mer sans espoir de retour. Un seul retraversa le détroit. Pericles le déchu. L'épopée écrite par un exilé de ce roi déchu, me semble la mienne.
  Il partit reconquérir son trône pour n'y trouver que la mort. Les exilés qui retraversent le détroit meurent dit une vieille prophétie. Pericles péris entouré des siens sous les murs de son royaume. Périrais-je sous les rocs d'une île inconnue ?
  Tout les habitants d'Origine sont, en quelque sorte, des exilés. Les fiers nains de Mithral viennent des provinces unies, de leur CastelMithral originel. Moi, d'où viens-je ? Qui suis-je ? Quelle homme suis-je face à ce cataclysme infernal ?

10 janvier,  Legendcraft

Me voici sur les pas de Pericles. Notes navire viens de amarrer aux fiers rocs de granit écarlate de la forteresse millénaire des Spectral. 
  Les chaumières fumantes accroché à flan de falaise ont laissé place aux immeubles rutilant, dressant leur flèche d'acier contre les cieux ou jadis les dragons s'ébattaient. Les joncs et les Iris d'eau des jardins sont remplacé par les périphérique sauvage. Seul la citadelle tient encore debout, enlaidi par les restauration successive. Dans le port, toujours aussi riche je vois les méthaniers et les pétroliers, les raffineries gargantuesque.
  Je ne sais pourquoi, mais tout cela m'attriste étrangement. Il flotte sur la ville comme un étrange parfums de mélancolie douceâtre, rappels des temps glorieux ou les saules immenses faisaient office de firmament.

Mon contremaître s'agite sur le pont d'acier gris. Il surveille les vivres que l'on embarque, les bidons  de fioul, roulés jusqu'au cales obscures, qui m'évoquent les poussières charbonneuse de la mine. Une foule bigarrées, bravant le vent soufflant en rafale, le ressac violent et l'écume immaculée s'amasse sur la jetée pour nous dire adieux. Leur visage me semblent soucieux. Ils savent que leur vie dépend de nous.
 
10 janvier, au soir, Legendcraft.

Nous n'avons pas reçu l'autorisation de quitter le navire. Les autorités douanière craigne une agitation vaine qui ne feraient qu'épuisées nos esprits las. Sur l'ambassade de Sombreval, le drapeau du conseil des sages d'Origine claque contre les façades rutilantes de verres polis en signe de sollicitudes. Il m'a paru bon de faire hisser le drapeau de Sombreval.
Nous partirons avec les premières lueurs de l'aube pour les mers inconnues, espérant découvrir de nouvelles terres hospitalière.

11 janvier, Legendcraft.

Le soleil émerge rougeâtre de la mer souriante, les vagues comme autant de rides sur le visage d'une mer soucieux lorsque son enfant s'en va au front. Nous sommes le nourrisson de la mer océane. Une foule muette s'est rassemblée sur les berges du chenal. Il lève un bras en silence en guise d'un adieu poignant.
  La brume qui sort de l'eau s'insinue entre le monde connue et nous. Une sirène retentit au loin. Qu'étais ce ?

18 février, terra incognita

Cela fait plus d'un mois que je n'ai rien consigné ici. Les tours altières de Legendcraft sont désormais loin. Nous avons cessé d'avoir un contact radiophonique avec les autorités d'Origine, la station radar ne pouvant plus nous suivre dans cette océan de brume constante.
  Cela semble pesé à mon équipage, attristé de n'avoir plus de nouvelles de sa famille. Il va pourtant falloir qu'il s'habitue à l'eau solitaire, aux embruns salés et oublis l'Origine bruissante de son enfance, paisible ou tumultueuse. Je me porte très bien depuis que j'ai perdu tout contact avec Origine. Me voilà loin de cette ville maudite et de sa routine d'enfer. De son odeur de misère caché, de ses palais hypocrites, de ses immeubles, spectres dans le brouillards matinaux, de ses bulbes d'ors décadents. Un monde libre s'offre à moi. Il m'appartient de l'asservir et de le livrer aux charognes des terres disputées ou unies. Cette idée me révulse profondément.

2 mars, terra incognita

Le froid morbide qui émane des vagues semble disparaître, quelque chaleurs perçant l'épaisse couche de nuage cendrée, réconfortant mon équipage transi.

8 mars, terra incognita

Les nuages se lèvent à l'ouest. Menaçants et d'un noir de jais, ils roulent vers nous leur tonnerre furieux. La mer semble répondre à leur appels, comme électrisé elle se lève en bonds toujours plus vifs et violent. La bête émerge de sa léthargie. Mon second est écarlate de peur, rêvant à Origine. Mes hommes ont depuis longtemps perdus le rêve d'un pays de jouvence, prospère et salvateur pour la froide certitude qu'ils périront sur les étendues océanes.

9 mars, terra incognita

Mon équipage me somme de changer de cap, cherchant désespérément à éviter la tempête qui se profile à l'horizon incandescent. J'ai la certitude que c'est le destin qui me l'a envoyé. Nous ne pouvons l'éviter. Nous devons la traverser.

12 mars, mers tumultueuses

Nous avons appelé cette zone de l'océan mers tumultueuse, du fait de l'ouragan aux loin et des courants violents qui heurtent sourdement le Serenity.
  Un des cartographes embarqué me fait observé que le typhon semble immobile. Une pareille anomalie est-elle possible ?

14 mars, mers tumultueuses

Le vent forcit, les pavois du navire claquant toujours plus furieusement. La tempête masque à présent tout l'ouest, comme un murs inéluctable, infranchissable. Serait-il vain et prétentieux de vouloir le traverser ? Ses volutes noirâtre semblent s'agiter violemment, m'hypnotisant. Est-il immobile ? Je n'en suis pas certain. Il fait maintenant plus chaud, de la sueur perlant contre mes joues rugueuse.
  L'écume est devenue grise, couleur de cendre. Les eaux semblent plus ombrageuses, comme tourmentée par un esprit pernicieux. Mon équipage s'agite curieusement, angoissé à l'idée de la tourmente furieuse à venir.

18 mars, mers tumultueuses

J'ai été, nous avons été, témoin d'un événement dépassant toutes les limites de ce que nous pouvons imaginées !
  A midi, lorsque les rayons réconfortant de l'astre incandescent réchauffait les corridors silencieux du navire, pénétrant les vitres épaisse des hublots du vieux cargos, ce dernier laissant une traînée virginale contre les eaux endeuillées d'un obscur noir abyssal, un marin à crié ''Balise ! Balise ! Balise !''.
  Je me précipitais sur le pont détrempé par les vagues s'abattant sur lui, luttant contre les bourrasques furieuses de la tempête à présent proche. Je tournai mon regard dans la direction que pointait le marin.
Sous le plafond nuageux, tel une chape funèbre composé de fumerolles d'encens,  a ma plus grande stupeur, mes pupilles fatiguées virent clairement une balise orangée ballottait par les vagues, une lumière rougeâtre s'agitant sur son faîtes.

19 mars, mers tumultueuses

Nous faisons cap vers la balise qui semblent malmené par de terribles remous, gerbes d'écumes la noyant, maelstrom l'agitant.
  J'ai ordonné à mon équipages d'attaché les éléments mobiles se trouvant sur le pont, les remous des mers tumultueuses recouvrant sporadiquement le pont. Le vent oppose au Serenity une farouche résistance, ses moteurs menaçant de surchauffer. Ils nous reste des vivres pour quelques mois et j'ai de nombreuses raisons de ne pas m'en soucier.
  Nous atteindrons l'orée de la tempête d'ici quelque jours. Un courant violent semble nous inviter à y pénétrer, accompagnée de lames de fonds déstabilisant notre fragile cargos, brisant avec peine les trombes marines toujours plus menaçantes.
Je peux entendre distinctement sa coque gémir plaintivement comme un enfant soudain devenu orphelin.

20 mars, balise

Nous avons atteint la balise. Un hurlement strident provenant de l'acier chamarrées couvrant le tumulte furieux du typhon proche. Nos spécialistes ne parvinrent pas à l'identifier. Un cris furieux, comme un appel de détresse. Comme un avertissement

21 mars, balise

Qui as bien pu poser cette balise amarrées aux sols rocheux de l'océan à l'orée d'une formidable tempête, immobile, j'en ai à présent la certitude, perdus dans une immensité bleuâtre ?

22 mars, balise

Le navire lutte contre le ressac qui l'attire charnellement vers le cyclone. La température est insupportable, la chaleur exhalée par la mer martelant les tôles du cargo. La plupart de mon équipages à le torse découvert, dévoilant poils crasseux et muscles rongés par le sel marin. Je m'enivre de la furie prête à nous avaler qui gronde sourdement près de moi, comme le chien enchaînés, comme le fauve s'apprêtant à bondir.
  Ma main dextre me porte toujours, couchant inlassablement sur le papier les morts de ma libération annoncés.

23 mars, mers tumultueuses

Quelque chose à changé et je le sens. Nous ne sommes plus maître de notre destin. Dans les environs de 14H00 un homme à tenté de monter sur la balise poure découvrir la source du cris d'avertissement et obtenir quelque réponse sur l'étrange objet. A peine avait-il posé sa chaussure munis de crampons sur l'acier criards que l'acier du Serenity gémit.
  Le navire, entraînée par une force mystique rompit ses amarres, claquant violemment en touchant l'eau. Le cargo, alors entraîné par une force inconnue, fut attiré vers la tempête immobile, laissant seul l'homme sur sa balise orange contre la mer grise sous un dôme de cendres incandescente.
  Comment décrire les cris déchirant de l'homme abandonné dans un foisonnement mortuaire d'eau affamée de chairs chaudes ? Comment décrire notre horreur de voir le Serenity porté par de terribles forces océanes , dérivant solitairement vers une fin autant inéluctable qu'atroce ? Nous sommes porté par un démon infernal, qui cherche notre perte éructe l'équipage.
  Pour moi cela va de soi. C'est le destin qui le veut. Si nous devons vivre nous vivrons, si nous devons périr, nous périrons.

24 mars, mers tumultueuses

Nous entrons dans le typhon furieux. J'ai fait barré les portes. Selon mon mécanicien, la machinerie du cargo à cessé de fonctionné, expirant quelque relent d'essence consumé et de sueurs vaines. Je prie pour nos maigres vies face à la colère divine qui s'abattra sur nous dans les heures à venir.

26 mars, mers tumultueuse

Le Serenity grince et gémit. Les vagues ont arraché le pavois et menace le frêle cargos rouillées de chavirer. Nous prions pour nos vies, calfeutrés dans une cale, projeté violemment contre les parois d'acier prêtes à se rompre par les trombes océanes, par la colère des dieux régissant les mers, leur hurlement blafard écrasant le navire.

27 mars, mers tumultueuses

Tout est finis. Les rafales d'embruns maudits ont défoncé les vitres du poste de commande, noyant en hurlant contre les instruments de bords les salles proches, préfigurant une affreuse noyade. L'eau s'engouffre dans cette plaie ouverte, la mort tenant une faucheuse d'éclairs, aussi. Les montagnes liquides s'élèvent plus hauts que les étoiles qui ne percent plus dans cette pénombre infernale. Aube ou crépuscule ? J'ai si peur... 

28 mars, mers tumultueuses

Les cales du bas sont noyés. Nous avons perdus de nombreuses caisses de nourriture, flottant dans les corridors aux lumières halogènes vacillantes. Jusqu'à quand durera le générateur de secours ?

29 mars, mers tumultueuse

Les radeau de sauvetage ont été arraché dans un élan colérique par les éléments inapaisé. J'ai réuni mon équipage dans un salle à peine humide pour une dernière communion avant la mort, comme Pericles lors de son dernier banquet. Nous mourrons ensemble.

3 février, mers tumultueuses

Le navire, gorgé d'eau impropre prend une gîte effrayante. La fin est proche.

5 avril, mers tumultueuses

Je m'apprête à mourir dignement. Je m'en vais vers les abysses marines avec comme unique joie le contentement de mourir loin d'Origine et de sa fange, et avec le regret de savoir que beaucoup d'autres mourront dans les semaines à venir, et ce par ma faute.

8  avril, mers tumultueuses

Nous sommes sauvé ! Comment puis je le savoir, alors que les embruns fouettent toujours la coque défoncé ? J'ai vu avec mon équipage, hier, une trouée dans le linceul acharnée que sont le nuages obscures. Une rayon tendre et bénin à fouetté ma chevelure empoissée, mes yeux hagards et mes joues hâves.
  Dès lors les remous cessèrent, les vagues immenses devenant plus sporadiques. Le calme revient peu à peu sur le désert liquide.

15 avril, mers tumultueuses

Les nuages se dissipent, se déchirent en lambeau, laissant les pourpres majestueux de l'aube abattre sur le cargo amaigris, renaissance tant attendus.
  Nous laissons échapper notre joie d'avoir survécu au cyclone déchaînée, grain de sable colérique sur l'océan placide.
  C'est avec stupeur que nous découvrons nos corps amaigris et nos joues creusés. Le cuisinier nous promet un excellent repas.

20 avril, terra incognita

la tempête à emporté vivres et eau potable. Combien de temps vivrons nous encore ainsi ? La chaleur étouffante est le seul souvenir de ces semaines d'enfers marins.

22 avril, mers chaudes

Nous avons nommé les nouvelles étendues d'eau sur lesquelles nous dérivons au hasard mers chaudes. Nous avons découvert un élément attristant, nous laissant évoquer un homme mort pour nous.
  Une nouvelle balise se tenait dressé sur la mer d'huile. Son signal était émeraudes, touchant presque au vert tropical. Aucun bruit n'en émanait.
  Je décide de ne pas m'y attarder, et, bientôt, le courant nous la camoufle derrière un ciel azurées de nuages moutonnants.

28 avril, mers chaudes

Les vivres manqueront bientôt. Je sens que nous ne sommes plus loin de notre but, et je ne m'en inquiète pas outre-mesure. La machinerie du Serenity à subitement remarché, nous propulsant à une belles allures, une brise estivale nous rafraîchissant.

2 mai, mers chaudes

Voilà de nombreux mois que nous naviguons. J'ai ordonné de sortir les filets de nylon, qui nous offrirons quelques poissons frétillants, du moins je l'espère L'horizon me semble serein, j'ai soif de plus de liberté et me sens revivre. Le moral de mon équipage à quelque peu remonté.

6 mai, mers chaudes

Enfin ! Je ne peux contenir ma joie ! Ô vie ! Jubilation et sérénades folles nous envahissent soudain !
  Un homme de vigie à aperçu un oiseau au plumage immaculée volé vers le sud. Nous avons convenu de le suivre. L'issue est proche.
  Ce plumage est présage de prospérité et de bonheur, de renouveau. Cette frêle ossature volant dans les alizés brûlant nous amènera vers la vie.

15 mai, mers chaudes
Toujours rien. La pêche ne donne rien. Nous avons faim et soif. L'oiseau à depuis longtemps disparu dans les mirages de notre bonheur.

1 juin, mers chaudes

Nous nous rationnant, et restons allongé la plupart du temps pour préserver nos maigres forces. Le fioul manquera bientôt.

4 juin, Terïm

Nous avons touché la terre de promesse. Un matin froid la brume nous à entraîné dans une sarabande mystique vers l'issue salvatrice de notre infernale calvaire. Quel puissance de l'invisible nous à guide et gardé en sûreté jusqu'à cette terre ?
  Nous vîmes l'improbable. Non pas une île vierge, débordante de forêts humides. Non pas un roc arides. Mais une cité médiévale.
  Sur les tours d'un palais gothique accroché sur le flanc d'un vignoble, aux cœurs du continent de Terïm, battait le pavillon de Sombreval. Comment cela était-il possible ? Qui avait pu édifier un royaume médiévale dans une terre inconnue.

                                                                *

Personne ne sembla s'étonner de l'entrée dans le port bruissant de joie de notre cargo décharné, brassant une eau translucide.
  Sur la jetée une petite foule attendaient le navire. Au centre d'elle se tenaient le vieux sage :
Nous vous attendions.

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#5 01/03/2015 01:32:44

Animateur
Lieu : Entre deux lacs de lave

Messages : 227

Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Super! C'est une bonne idée de "laisser décider" les joueurs en quelque sorte de ce nouveau monde, de ses caractéristiques.
Peut-être que j'essayerai, pour le plaisir d'avoir participé et de m'être entraîné un peu! :p (je n'ai pas de don, un seul mini rp écrit dans toute ma vie 11 ) je vais y réfléchir... bien tout lire et puis on verra ;3
En tout cas, bonne idée et je me fais un plaisir de lire les rp qui vont arriver !
Lolly.

EDIT : J'ai une petite question, aucune date n'est spécifiée, jusqu'à quand avons nous pour vous proposer ce RP ?

Dernière modification par Lollydroop (01/03/2015 22:29:25)

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Mon sang est de la lave en fusion...

Rose sur le Créa depuis le 31 Octobre 2014! Coincidence? je ne crois pas...

#6 07/03/2015 15:48:17

Membre

Messages : 142

Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

--- Péripéties en mer agitée ---

Le bateau hissait l'ancre, le départ d'Origine était imminent. Le jeune homme regardait l'horizon, il était conscient qu'il ne reviendrait sans doute jamais : cette terre était condamnée. Les nuages s'assombrissaient, la foudre frappait le sol de plus en plus fréquemment et le tonnerre semblait fracturer le ciel en des milliers de morceaux. Le bateau filait à vive allure à travers les courants ; il semblait que même le Serenity sentait les ténèbres engloutir Origine. Depuis le pont, le jeune homme apercevait d'autres bateaux fuir l'ancien continent, il reconnaissait des blasons familiers : nains, elfes, humains, chevaliers, tous désertaient les lieux.

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La mer était déchaînée, le vent gonflait les voiles du 3-mâts, la pluie mêlée au sel des embruns irritait les yeux des marins et des passagers trop curieux. Parmi ceux-ci figurait le jeune homme qui essayait de s'agripper à la rampe d'escalier du pont supérieur malgré l'humidité ambiante.
Le capitaine du bateau hurla sur celui-ci : "Ohé toi ! Qu'est-ce que tu fous la ?! Tu comptes passer par dessus bord ?! Retourne vite dans ta cabine Morbleu !". Le vieil homme était doté d'une longue barbe et de cheveux blancs ébouriffés par le vent ainsi qu'une redingote bleue et jaune usée par de nombreux voyages.

Intimidé, le jeune homme descendit les escaliers au milieu du pont et se dirigea vers les cabines. Il ferma la porte derrière lui et en se retournant, heurta un nain qui jura dans un langage qui lui était inconnu et s'adressa à lui : "Pär la barbe de Moradin ! N'pouvez-vous pas faire attention !". Le nain était horripilé, faisait des mimiques tout en remuant sa longue barbe rousse. Le garçon s'excusa, affirmant que c'était involontaire et qu'il ne l'avait pas vu : "C't'il pas vrai ça ! T'jours à nous p'rend de haut ces humains ! C'qu'est sûr c'est qu'ils r'golent moins quand on les m'nace avec un marteau !". Le jeune homme gloussa, s'excusa encore une fois et se dirigea vite vers sa cabine, l'air gêné. Il verrouilla la porte, s'allongea sur sa minuscule couchette et ferma les yeux.
Le bruit de la coque qui grinçait, des vagues qui percutaient le navire et de l'écume moussante composaient une symphonie rythmée qui n'était pas désagréable à l'oreille. Celle-ci berça le jeune homme qui, malgré le roulis du Serenity, laissa la fatigue l'emporter et trouva rapidement le sommeil.

Dernière modification par Mediator73 (07/03/2015 15:55:06)

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#7 07/03/2015 15:52:02

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

--- Vers des terres hivernales ---


Les jours passèrent, la mer devint de plus en plus calme, les nuages se firent rares, tout sembla s'améliorer. Le jeune homme tuait le temps en dormant ou en crayonnant sur son carnet ce qu'il voyait : les autres passagers, les paysages, le Serenity …
Pendant qu'il esquissait la vue depuis son hublot, il fut sorti de ses songes par la voix du capitaine : "Terre en vue ! Ça ressemble à un fjord, j'ai déjà navigué dans ce genre de contrées, l'eau est aussi profonde que les montagnes sont hautes !". Le garçon retourna sur le pont et fut immédiatement ébloui par la lueur du soleil et refroidi par la fraîcheur de l'air. Il pouvait entendre un brouhaha : l'ensemble des passagers était le long du bastingage et cherchait à mesurer la profondeur de l'eau. Celle-ci était lisse, calme et d'un bleu abyssal ne laissant pas distinguer de fond...

Le bateau se fraya un chemin dans le fjord, de somptueuses montagnes aux sommets enneigés se dressaient à bâbord et à tribord. Le soleil, tantôt caché derrière les montagnes, se reflétait sur le long cours d'eau serpentant dans les sommets. Un elfe passager, reconnaissable par sa carrure svelte et ses longues oreilles pointues s'écria : "Regardez ! Il y a une cabane de pêcheur ainsi qu'un ponton le long de cette falaise ! Des personnes vivent sans doute ici !".
Les autres passagers, n'étant pas dotés d'une vue elfique, mirent quelques minutes avant d'apercevoir ce signe de vie. Le capitaine conclut : "Ce fjord doit sûrement conduire à une ville, de toute façon nous ne pouvons pas faire demi-tour ici… Continuons le long de ce cours d'eau !". La totalité des passagers scrutait l'horizon à la recherche d'une présence humaine ou de civilisation. Des arbres coupés, des falaises sculptées ou encore des sentiers furent aperçus le long des montagnes, chaque indice renforçait l'euphorie de l'équipage, et plus ils avançaient dans cette voie fluviale, plus les traces de vie se multipliaient.

Après quelques heures de navigation dans les terres, d'énormes montagnes se dessinèrent à l'horizon, le court d'eau ondulait en direction de ces sommets. Cependant, lors d'un virage, une énorme baie se dessina, on apercevait des bateaux amarrés, puis en contre-haut, la ville recherchée : Il s'agissait d'un énorme fort dressé au sommet de l'une des montagnes. On pouvait apercevoir de longs remparts ainsi qu'un haut bâtiment soigneusement décoré : probablement la demeure du chef des lieux ou encore un temple. Un sentier serpentait sur la falaise et permettait l'accès au port. Parmi les pavillons des bâteaux amarrés, le jeune homme en reconnut quelques-uns qu'il avait aperçu lors de la fuite d'Origine.

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--Bâteau arrivant sur Termïn--

L'espoir avait gagné le Serenity, une allégresse avait rempli le bateau. Le jeune homme avait le regard fixé sur ces majestueux sommets, un sourire au coin : "Nous l'avons donc trouvé, le monde de Termïn, terre du renouveau…"

Dernière modification par Mediator73 (07/03/2015 15:56:12)

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#8 08/03/2015 11:31:20

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Désert liquide

    Cela faisait maintenant plus de deux mois qu'Amos Trask et son équipage n'avaient pas vu la terre, leur dernier contact avec Origine se limitant à une pitoyable série d'atolls et de bancs de sable pris dans une tempête noire. Le capitaine scrutait l'horizon à la recherche d'un quelconque relief, une terre, un navire. Mais à l'exception de quelques nuages qui reflétaient la lumière rouge du crépuscule, le ciel était vide, comme la mer. Même les rares dauphins qui venaient jouer autour de la proue du Serenity au début du voyage semblaient avoir disparu.

    Alors que le soleil commençait à s'effacer derrière le navire, le capitaine s'appuya sur le bastingage du pont arrière et sortit un carnet de sa veste.

"Encore à dessiner les étoiles, Capitaine ? " demanda le second, à la barre.

"Évidemment, c'est le rôle du capitaine que de tenir à jour le carnet de bord. Pour le moment, nous avançons en nous fiant à notre instinct pour espérer débarquer sur Termïn, mais il faut également penser au retour. Autant notre point de contact sur le nouveau continent n'est pas particulièrement important, autant il sera primordial d'être précis dans le voyage retour, quand nous ferons part aux gens restés sur Origine de ce qui nous aurons trouvé. Et sur un voyage aussi long, au milieu cette étendue déserte, le seule moyen de se repérer reste la carte du ciel. Cela fait presque dix semaines que nous naviguons en direction du Sud, et récemment, j'ai vu apparaître dans le ciel des constellations que je n'avais encore jamais vu en 40 ans de navigation. J'espère juste que nous ne mettrons pas trop de temps à découvrir cette nouvelle terre."

    En effet, ce n'était ni les pirates, ni le mauvais temps qui pouvait revenir à tout instant qui inquiétaient Amos. Pas les premiers, car sur ses 40 ans en mer, il en avait passé plus de la moitié dans des opérations plus ou moins légales. Il était même connu et redouté partout sur les sept mers comme étant le capitaine Trenchard. Pas le second non plus, étant donné le nombre de tempêtes qu'il avait déjà bravé. Il avait même traversé la Passe des Ténèbres en pleine hiver, côtoyant la mort elle-même, un exploit dont la seule pensée faisait grimacer les marins les plus endurcis. Non, la véritable inquiétude du capitaine était l'état des réserves alimentaires du Serenity. Malgré le fait qu'il avait demandé de remplir les cales autant que possible et le rationnement qu'il avait imposé depuis le début du voyage, la quantité de nourriture disponible sur le vaisseau diminuait de jour en jour.


Les terres glacées

    Une fine pellicule de neige avait commencé à recouvrir le pont du Serenity. Après plus de 4 mois passés en mer, la fin de l'été avait laissé place à l'automne, puis à l'hiver, dont le froid vif transperçait les os des marins perchés dans le gréement du navire. Le capitaine sentait que l'espoir commençait à déserter le navire, en même temps que la chaleur et la nourriture. Ce n'était certainement pas le boeuf salé et le vieux pain noir constituant la ration quotidienne de l'équipage qui allaient les réchauffer. Alors qu'Amos était perdu dans ses pensées, une voix perça le silence :

"Terre en vue ! "

Les yeux du capitaine s'écarquillèrent.

"Quelle direction ? "

"Environ 10 degrés à bâbord ! "

"Vous avez entendu ça ? Barre à 10 degrés bâbord, cape sur Termïn ! "

Après quelques minutes, la courbure terrestre n'empêchait plus la visibilité depuis le pont du navire, et l'équipage tout entier pu profiter du spectacle qui n'était jusqu'alors visible que depuis le haut de nid-de-pie. Amos sorti sa longue-vue et scruta ce qui ressemblait à une presqu'île venant à sa rencontre. On aurait dit une montagne qui avait poussé au milieu de l'océan. Enfin, ses efforts et sa persévérance allaient payer. Enfin, ils avaient réussi à trouver le continent tant attendu. Enfin, ils allaient pouvoir découvrir ce pour quoi ils avaient sacrifié leur ancienne vie sur Origine et décidé de traverser l'immensité de l'océan.

Quelques heures plus tard, et après avoir rencontré un navire de pêcheurs qui, une fois assurés qu'ils ne craignaient rien, leur avaient conseillé de continuer à longer la côte en direction de l'ouest pour trouver la civilisation, le Serenity et son équipage se retrouvèrent face à un fjord qui s'enfonçait dans le continent. Des grandes montagnes enneigées s'élevaient de part et d'autre de cette vallée creusée par un ancien glacier, et l'eau qui y coulait était tellement limpide que le capitaine pouvait voir le fond du canal, plusieurs dizaines de mètres sous la surface. Ils passèrent à côté d'un immense moulin à eau, croisant quelques petites embarcations qui descendaient le cours d'eau pour rejoindre le rivage. Amos remerciait en son for intérieur le relief de cette région et les conditions météorologiques qui faisaient le vent s'engouffrer dans le fjord et lui permettait de remonter celui-ci sans demander à ses hommes de s'épuiser à ramer.

Après un nombre interminable de virages sinueux, le Serenity déboula sur une immense étendue d'eau. Au loin, le capitaine apercevait les deux cours d'eau qui alimentait ce lac, l'un presque en face de lui, l'autre à sa gauche. Entre les deux affluents s'élevait une montagne plus grande que les autres. A son pied, on avait construit un grand port, dont les pontons continuaient à s'étendre de l'autre côté de chacune des rivières. Une large route partait du port et grimpait la montagne en formant des lacets, menant à une haute muraille de pierre. Au-delà de celle-ci, le capitaine pouvait distinguer plusieurs grands bâtiments, un édifice ressemblant à un temple au toit raide, un grande palais de pierre taillé et de bois, un moulin à vent en bordure de la ville, profitant des bonnes conditions qu'offrait les lieux. Amos rassembla l'équipage sur le pont et s'exclama :

"Messieurs, félicitations ! Vous avez tout abandonné sur Origine, offert vos vies dans l'espoir de trouver une nouvelle terre de promesses ! La voici ! "

    Il attendit que la clameur qui s'était élevé sur le Serenity se calme. Tous les hommes présents s'étaient mis à crier leur joie, et les quelques femmes qui s'étaient aussi portées volontaires n'était pas moins bruyantes.

"A présent, ce nouveau s'offre à vous ! Vous serez les premiers habitants d'Origine à devenir des habitants de Termïn ! C'est maintenant à vous de jouer. Il vous faudra braver les dangers de ce nouveau monde pour vous l'approprier ! "

    La clameur reprit de plus belle. Le capitaine et son second se retirèrent dans leurs quartiers.

"Et maintenant, Capitaine ?"

"Et maintenant, il va falloir aviser. Prendre contact avec les gens d'ici, en espérant qu'il ne soit pas hostile. Explorer un minimum, s'informer, poser des questions. Refaire nos stocks d'eau et de nourriture. Engager des marins pour remplacer ceux qui ne resteront pas pour le voyage retour. Et rentrer sur Origine pour prévenir nos compatriotes et lancer la grande Exode."

Dernière modification par Muuus (08/03/2015 11:34:05)

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#9 08/03/2015 11:31:37

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Je me permets de réserver le post suivant pour y poster la suite de mop RP. L'action devrait prendre place un an plus tard, lors du retour du capitaine Amos Trask. Le jeune homme dont je n'ai pas parlé, qui était un des passagers du Serenity un an plus tôt, a eu le temps de s'installer et de découvrir Termïn, l'histoire se racontera de son point de vue et fera un tour d'horizon du nouveau continent.

Dernière modification par Muuus (08/03/2015 11:36:45)

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#10 10/03/2015 00:36:04

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Hey ! Je me prête au jeu, ça faisait longtemps que je n'avais pas tapé quoi que ce soit. En espérant que ça ne vous fasse pas perdre votre temps, courageux lecteurs ! L'histoire sera divisée en 2 ou 3 livres (voir plus si affinités mais pas au-delà de 4, je veux pas vous tuer non plus).

Le Monde de Termïn

Livre rédigé par et à partir des notes de Roger, Termïn nouveau né, survivant d'Origine.


LIVRE I

La grande bleue


I Prémice d'un soupçon d'amorce d'introduction

Amis du large, encore et encore : je vous salue ! Survivants d'Origine, matelots éreintés, ou tout autre moribond dont la curiosité est pour l'occasion le plus beau des défauts, vous qui lisez ses lignes, bienvenue ! Ou même, Félicitation ! Eh oui, savoir lire n'est pas donné à tous... Euh, non, je m'égare, allons, BIENVENUE dans un récit fantasque et fabuleux, triste et émerveillant, beau et affligeant !


Je ne me suis pas présenté? Oh, excusez moi cet instant qui prête au lyrisme. Nous sommes, bonjour, vous êtes? Roger (pour vous servir !), où suis-je? Oui, lui-même, voyageur des derniers instants - et apparemment écrivain !- Pour le compte de ? Mon père, qui n'aura sans doute pas l'occasion de découvrir ses lignes, il m'a semblé à mon départ que mes terres natales étaient au bord de la disparition (des histoires de fin du monde, vous connaissez la ritournelle). Je préfère ne plus y penser, voyez-vous ! Vous non plus ? Très bien ! Ah, je me suis égaré pour la deuxième reprise. Revenons-en à l'essentiel, disais-je alors : où suis-je ? Oui, ça me revient ! A bord du Serenity, fière barcotte, amas de bois et de tissus, traçant l'eau aussi élégamment que je fais des taches partout sur ce bout papier en tentant de vous rédiger une introduction digne de ce nom ! A bord de ? Je viens de vous le dire ! Ah, d'accord : avec qui à bord, c'est cela que vous vouliez savoir. Moi ! C'est le plus important, nous somme d'accord ! Détenteur de la carte, et scribe à ses heures perdues ! Mais  ainsi qu'un équipage éparse et folklorique de matelots, de cuisiniers, de réfugiés, de branleurs -salut moussaillon !- et d'autres joyeux compagnons d'infortunes ! A sa tête ? Une montagne de viande et d'os, pur barrique impétueux de poigne et de colère (de stupidité) -ah? Foulevent de son petit nom? Je préfère ma version !- menant toute cette petite troupe sur son rafiot avec subtilité et souplesse : un ordre à droite, un coup de pied à gauche, et un glaviot par dessus bord : superbe, Taïaut ! Vers où ? Vous avez du mal lire si vous espérez une réponse, retournez tout en haut ! Oui, le titre ! Un indice dedans? Non non, la réponse ! C'est bon? Oui? Non? Parfait ! En route pour Termïn, donc.

Excusez moi de nouveau pour ce passage dantesque, mais je n'ai jamais su écrire. Jamais voulu ! Ou jamais eu l'occasion? Oh, que sais-je ! Toujours est-il que je m'y réduit aujourd'hui. Pourquoi ? Pour subsister, voyons. N'est-ce pas la finalité de tout récit : résister à l'effet délétère du temps? J'écris donc, sur ce papier, m'emmêle et me démène, traçant au grès de ce que veut bien cracher ma cervelle. Vous dites? Évidemment qu'elle a du mal ! J'aimerais vous y voir !


Bon, il est tant de clarifié tout cela, n'est-ce pas? Oui, n'allez pas me faire croire que tout est bien concis dans votre esprit, je n'arrive pas moi-même à saisir le moindre mot de ce que j'ai écris jusque là.. Quoi? Évidemment que c'est inquiétant ! C'est moi qui écrit, que je comprenne ce que j'écris serait un bon départ, non? Bon, cessez de me distraire. Je suis Roger. Tout court, oui, je vous ai dit d'arrêter de me distraire, qui se fiche que ce soit Roger tout court ou autre chose ! J'ai quitté mon continent natal, Origine, il y a de cela... Longtemps? Désolé, compter les jours m'ennuie. Des mois de sûr. Des années? Non, quand même pas. La raison, elle, j'aimerais l'enfouir par delà l'oubli. Car douloureuse. Un mouchoir? Non, ça ira, merci. Je refuse d'en parler. D'y penser même, à quoi bon ! Je n'aime pas me soucier de ce qui n'est plus, vous savez ! Bref.. J'ai quitté cet endroit -j'insiste, je ne dirais rien d'autre- avec rien de plus qu'une malle et une carte, et les espoirs de ce qui fut rien de moins qu'une civilisation. Que vous dire de plus ! J'ai fui, oui, sur ce navire. J'ai fui les miens, mes terres. Fui ? Oui, même si je le devais, même si on me l'a demandé, on peut parler d'une fuite, non? Je me suis rendu coupable du crime de survivre, et je compte bien m'y tenir. Car je ferais de tous ceux qui le veulent mes complices : survivons !


On m'a donc mis dans cette boîte de planche, carte en main, boussole en bouche et peur au ventre. Mon objectif : sauver un peuple. Je hais ça. Hein? Ah, non, je ne hais pas le fait de  sauver : je hais le dire, ça fait pompeux. Et pourtant, n'est-ce pas là ce que je tente de faire? Bon, oui, d'accord, ce n'est pas en écrivant mes idioties que je sauve des vies, c'est une évidence. Mais le simple fait d'être là, à bord, tenant cette carte et voguant vers ce qu'elle me promet, fait de moi cet espoir. En suis-je capable? Aucune idée, continuez à lire pendant que je continue à écrire, on devrait vite être fixé. Que me promet cette carte? Un monde nouveau, si elle n'est pas une vilaine menteuse. Une terre où les miens qui ne sont pas encore fatigués de respirer pourront à nouveau poser les pieds s'en craindre qu'elle ne se rebelle. Mais avant de l'atteindre, il va semble-t'il falloir ramer et voguer un moment..


II Beaucoup d'eau

Ça se fait, non? Le fameux roman d'aventure qu'on a tous lu quand on ne savait pas aligné trois mots ! Un héros part voguer on ne sait où -jusqu'à l'horizon? ce serait un euphémisme !- contant les milles aventures qu'il rencontre avant d'atteindre l'el dora do inespéré ! Oui, ça se fait. Raison de plus pour que je ne le fasse pas ! Pourquoi? Car ce serait ennuyant ! Mais encore? Car ce serait mentir ! Passer des semaines sur une coquille de noix lancée à 15noeuds sur une mer aussi interminable que mécontente avec au commande un esclavagiste refoulé sans même être sûr de savoir vers où, je vous assure, ce n'est pas un idylle agréable ! Pendant des semaines, seul le doute a brisé la monotonie de l'océan. Le doute du cap, le doute du bon vouloir des nuages, le doute de notre réussite, le doute du doute quoi. Que dire ? Il est dur de retranscrire avec des mots cet exquis mélange de peur et d'ennui. Les marins le connaissaient peut-être, pas moi. Y prendre goût? J'espère que non. Je comprends que ma tâche tient à un fil. A l'immensité de la mer s'oppose seulement la petitesse de ma carte, tous mes espoirs se raccroche alors au nom qui y figure, "Termïn". Ma destination? Mon rêve. Au tout début du périple, ce mot n'évoquait qu'un but lointain et incertains. Désormais, il est mon seul raccord à la rationalité, ultime barrière avant la folie. La folie? Comment ne pas y sombrer ! Des lieux et des lieux d'eau salée, partout, à s'y noyer sans même y tomber. Le foyer perdu à jamais, et l'arrivée tracée sur un simple bout de papier qui demeure notre dernier salut.

J'ai observé cette carte. Sous tous ses traits, jusqu'au dernier soupir de son auteur. Elle est imprécise. Cruellement. Origine y figure -argh, j'ai fini par me rappeler de ce nom- mais au delà, ne figure qu'un cap, un début de direction à suivre. Vers où? Un rond dessiné maladroitement, sur lequel est inscrit "Termïn". Entre les deux? Une distance qui se compte plus en jours de dérives qu'en kilomètres. D'après feu mon père, un explorateur à l'esprit dérangé aurait un jour fait voile vers l'Est, "Vers le Soleil" qu'il hurlait, accroché de toute ses forces à la barre. Oui, il voulait atteindre le Soleil, l'attraper là où il se lève, à sa source. C'est beau, non? Moi ça me plaît, ça à un sens : pourquoi ce lever tous les matins ? Pour tenir entre ces mains ce qui fait qu'il se lève ! Un brave homme, ce gaillard. Bon, oui, c'est abstrait, mais ça me botte. Ainsi donc, quand Orgine -aargh...- n'était qu'un hameau : quelques bâtisses, un moulins et les abrités qui y trainaient, alors, cet homme entrepris de rattraper sa bouboule jaune adorée. Puis plus rien pendant un an... deux... trois... une décennie... une deuxième... et quand l'on eu même oublié qu'un homme tenta telle sottise, un autre s'échoua sur la gréve du port. Il toussota, s'accrochant à une petite boîte en fer rouillée qu'il serrait aussi fort que s'il avait s'agit de sa dernière bouteille de rhum, avant de finalement l'abandonner dans les mains du gosse qui l'avait trouvé, murmurant du bout des lèvres "Cet endroit existe", puis s'éteignant finalement dans ses bras. Pas très bavard, un peut trop mort, quoi. Personne ne l'encadra, on ne su jamais s'il était un membre de l'équipage, ou... Dans la boîte? Il y avait? Devinez ? Un, deux, trois... Perdu ! La carte. Comment ça vous l'avez dit? Allons allons, soyez bons joueurs et ménagez donc le narrateur que je suis : nous partirons du principe que vous avez répondu à côté de la plaque. Je fais ce que je veux, c'est MON récit que diable ! Cette carte ne fut jamais prise au sérieux, et seul mon père y prêta attention en y voyant notre rédemption pendant que notre beau monde se faisait la malle.


Je la tiens maintenant entre mes mains... et en repensant à cette histoire, je me rends compte que ma quête (et -accessoirement- la vie de l'équipage) dépend de la réussite du rêve d'un illuminé. Tout va bien. J'ai vécu pire. Non. Si ! Non.. Tant pis, de toute manière, comme il le disait lui-même, en mourant vers l'Est, je meurs plus proche de notre étoile. Ça aussi ça me plaît. Le cosmos serait alors mon campement, pour l'éternité...

BREF ! Je déblatère je déblatère. Je m'en excuse (je m'excuse trop, dans ce récit...), mais il faut bien tromper l'ennuie de ce voyage. L'océan. De l'eau, quoi, sauf qu'il y en a beaucoup trop. Des semaines durant les vagues voguèrent, l'écume écuma et le Serenity sereinement (ou presque) traça.


III Beaucoup trop d'eau...

Je n'ai pas envie de dater ma rédaction. Je l'organise logiquement en partie, mais un cadre temporel est une censure, une barrière. Il l'imite l'instant à une date donnée, un point fixe, figé, vide. Avec les dates, on ne transmet qu'une fourchette temporelle, une donnée numérique, qui détruit le véritable ressenti de l'auteur. Ce que je veux vous faire comprendre, c'est la longueur de cet instant tel que je l'ai vécu (que je le vis en écrivant ces mots) dans mon for intérieur, dans ma personne. Quand un instant vous semble interminable, vous ne vous contentez pas d'observer le calendrier "oh, tient, nous sommes mardi, il est 8h45, nous voguons donc depuis 4 mois, 3 jours, 14heures et 15minutes" ! C'est un non sens! Votre esprit, lui, réagit. Il tente d'abord de s'occuper, puis d'oublier, avant de s'effondrer et errer. J'en suis là. Mon corps dérive au-dessus de l'eau, et mon esprit dans quelques abîme. J'avais arrêté d'écrire un moment, optimiste. Mais les faits sont là, mon petit Roger : tu es perdu. Physiquement, oui, a priori, mais pas que. Je ne sais plus... Plus quoi penser. Quoi faire. Si ma tâche échoue, c'est la fin d'un monde, le mien -ce qui est d'autant plus déprimant- et toutes les vies qu'il abrite. Et dieu qu'elle me semble près d'échouer. J'ai du mal à saisir ce qui est le plus difficile : échouer alors que ce monde promis existe bel et bien, tel le mineur qui renonce alors que l'or se trouvait à un coup de sa pioche... Ou échouer car se monde n'existe pas, ayant ainsi passé mon temps à espérer et attendre de quelque chose qui n'a jamais été, faisant de tous mes espoirs des chimères creuses. Quel gâchis se serait...


Non, je souffle et m'essouffle en vain en raisonnant ainsi. Crois-y, mon petit. Tu n'as de toute manière plus que ça. Même le tempétueux cap'tain Foulevent à cesser de brailler ses borborygmes infâmes, il devient une brise silencieuse, maté par le désespoir sans doute, comme tout l'équipage. Je pense... Achever mon récit ici si jamais il s'avère en effet que nous voguons vers une illusion. Nos stocks d'eau et de fruits vont rendre l'âme dans quelques jours, le régime eau de mer/plancton -comment les baleines font-elles?!- ne devrait pas nous permettre de tenir bien longtemps. Ou nous trouvons quelque chose... Ou je me suis ruiné le poignet pour rédiger ce chiffon pour rien. "Ci-gît Roger, jeune homme prometteur, explorateur en herbe et sauveur d'Origine. Meurt connement de faim car un des employés portuaire a oublié de charger une des cagettes d'orange. Enterré avec les morceaux. A vous Origine, au-suivant siouplait !!". Une jolie tombe pour ma pomme...

Adieu, ou à bientôt, qui que vous soyez, je m'en remets désormais à une phrase qui résume aujourd'hui mon existence : faite que cet endroit existe !


IV Cet endroit existe ?

"Terre !!" Avait braillé la vigie du haut de son perchoir de mat. Il m'a énervé pour deux raisons : premièrement, j'essayais de tromper le désespoir en dormant, il m'a réveillé. Deuxièmement, il a menti : ce qu'il a vu, ce n'est pas "terre", mais "caillou". Un bout de roche avec quelques arbres, planté au milieu de l'eau, un peu comme nous, perdu, hébété, à pas savoir quoi faire au beau milieu de cette fichu flotte. Foulevent sauta sur la barre et piqua droit vers le récif, fissa. Comme quoi même un marin a de temps en temps besoin d'avoir quelque chose de stable sous les bottes, c'est bon à savoir. L'îlot était de petite envergure : un cercle de quelques centaines de cubes. Le Serenity s'arrêta le plus près possible, et enfin, après ce que je mesure comme de longs mois d'errances, je pu quitter l'espace d'un instant ce rafiot. Non pas que je ne l'apprécie pas : il est en ce moment tout, mon toit, mon moyen de transport... Mais finalement, il n'est pas si différent d'une prison, il faut simplement éviter de s'en évader car cela ne veut pas dire liberté mais mort (quoique... au point où j'en suis, l'on pourrait parler de délivrance, d'une certaine manière).


Je l'admets, au moment où l'on aperçu ce morceau de terre comme jeté au milieu de nul part, j'ai cru que cela signifiait la fin. La fin, je veux dire par là l'échec. Non non, pas une fin fructueuse puant l'eau de rose. Une fin pitoyable, à l'image de l'espoir qui nous a, qui m'a habité un temps. Nous aurions atteint l'île, compris qu'elle ne contient ni eau ni nourriture digne de ce nom -je ne suis pas un grand fan de l'écorce-, nous aurions ensuite compris, épuisé à en crever, qu'à partir de ce bout de roche, que ce soit à l'Est ou à l'Ouest, au Nord ou au Sud, vers le ciel ou vers abysses, il n'y a rien d'autre que l'océan, l'océan, à perte de vue, à perte d'esprit... Que nous sommes là aux fanges de ce que peut espérer et endurer l'humain. Nous nous saurions assis, pour disparaître là, au milieu de rien, pour rien. La fatigue me fit imaginer une fin pareille, je vous l'assure.

Allez, ne faites pas vos mines grisées, vous savez que si vous lisez ses lignes, c'est que ce ne fut pas le cas. En vérité, nous avons rapidement fait le tour de l'île -sans rien trouver-, et nous nous sommes bel et bien assis -comme je le l'ai prévu-, mais pas pour attendre que la mort vienne nous saluer de son joli minois pour nous emmener rejoindre nos pairs -donc, pas comme je l'ai prévu-. Certains ont tout simplement profité du fait d'enfin fouler un sol stable, immobile, après des mois sur un pont branlant. Notre aéromaître, Melicerte, qui s'était jusque là contenté de nous maintenir vers l'Est, s'appuyant sur ma carte, pris la parole, et évoqua tout haut ce que tous avaient pensé : pourquoi, en plusieurs siècles, personne n'était parti suffisamment loin vers l'Est pour trouver ce qu'un illuminé aurait atteint? Oui, ok, personne n'était aussi demeuré que lui pour courir après l'autre bouille ronde qui nous chauffe, là-haut, se trouvant d'après les physiciens à une distance incalculable de nous. Mais surtout, personne n'avait poussé plus loin que ses provisions le permettait, selon Melicerte. Il avait travaillé dans les archives un bon moment, il s'intéressait aux différentes explorations ayant eu lieu à l'Ouest comme à l'Est. Problème : à l'Ouest, ça bloquait. Météo catastrophique, courant qui brisèrent net des navires éparpillant morceaux et malheureux aux quatre vents... D'après les rapports les plus sérieux, l'Océan de l'Ouest n'était qu'une surface infinie d'eau poncée par le vent. Infranchissable. Et l'Est alors? Mystère. Hormis la première exploration (celle de notre rêveur favoris ! Oui, enfin, peut-être pas le votre, mais le mien !) , toutes les autres revinrent, bredouilles et éreintées, certaines méchamment amochées. La plus longue dura 8mois : 4allés, 4retours, sans rien donner. A l'Est, de l'eau. Alors quoi ? A ce stade de la conversation, Foulevent était prêt à reprendre le navire et faire voile où que ce soit du moment qu'on abandonnait Melicerte sur ce caillou, et la grosse majorité du reste de l'équipage dodelinait de la tête, absent. Mais il voulu continuer sa théorie. Cette fois-ci, je vais retranscrire mot pour mot, car ce passage fut, à mes yeux, importants.

"Selon moi, la force des vents de l'Ouest est due à un élément : l'absence d'obstacle pouvant les bloquer. Les principaux courants frôlent Origine et partent se perdre vers l'Ouest où ils forment sans doute un cercle immense. Pas d'obstacle : pas de terre. Nous sommes désormais sûr, ou presque, que la terre est ronde. Dans ce cas, la logique voudrait que ce cercle de vents et courants violents soit rencontré à l'Est. Mais ce n'est pas le cas." A ce moment du récit, plusieurs visages se dressèrent. Foulevent arrêta pour la première fois depuis notre départ de grogner et maugréer. "La conclusion est aisée. Il y a quelque chose à l'Est qui bloque les vents, des terres, un continent. Mais dans ce cas, j'anticipe vos interrogations, pourquoi personne ne l'a à ce jour atteint, ce quelque chose? Est-il trop loin? On ne peut le mesurer. Mais plusieurs choses sont certaines" Il leva une des petites éoliennes de bois qu'il avait toujours sur lui pour faire ses mesures, et la plaça dans l'axe Ouest/Est. Elle se mit à tourner, signe d'une bonne brise. "Vous avez dû le remarquer, mais depuis que nous sommes partis,environ 5 mois, le vent a presque soufflé en continu en notre faveur. Ce qui explique ma première interrogation en arrivant sur cet îlot : pourquoi personne ne l'a trouvé avant nous en plusieurs siècles? Théoriquement et statistiquement, quelqu'un aurait du finir par tomber dessus. Car il semblerait que personne n'ait jusque là profité d'un vent aussi favorable. Nous avons parcouru une plus grande distance plus rapidement. Qui plus, et ça notre capitaine le sait" Foulevent lève la tête, flatté qu'on lui dise qu'il sache quelque chose "Le Serenity est la pointe de la technologie aquadynamique et aérologique des scientifiques d'Origine. Sa légèreté et sa prise du vent sont les meilleures jamais réalisées. J'en arrive donc à ma première certitude : ça peut paraître irréelle mais les faits sont là, nous sommes les premiers à disposer des meilleurs outils et circonstances pour voguer vers l'Est." Il marque une pause. Son avis ce tient. Je tourne et retourne ses propos, creuse, cherche, ausculte... Oui, ça ce tient. Mais si tel est le cas, d'où sort cette carte? Qu'à atteint l'autre félé dans ça bicoque d'un autre âge ? Ah, il va reprendre. "Ceux qui suivent encore doivent avoir désormais l'esprit tourné vers un objet : la carte qui nous a mené ici. Je viens d'avancer que nous sommes les premiers à espérer pouvoir atteindre ce qu'elle nous indique. Mais cela est donc paradoxale : comment à fait celui qui l'a créé?" Il esquisse un  sourire, nous laisse mijoter. Il y a quelque chose. Mais mon estomac me fait trop souffrir pour réfléchir calmement... "J'ai retrouvé les archives et relevés de l'époque. L'année, et tout particulièrement les mois environnants le départ du tout premier explorateur, ont été parmi les plus violents météorologiquement parlant que notre mémoire est connue. Un vent d'Ouest a balayé Origine et causé de sacrés dommages. Ces vents ne sont pas arrêtés à la limite de nos terres : ils ont continué leur route, vers l'Est !" Vers l'Est... Poussant inexorablement l'explorateur toujours plus loin... "Le vent gagne en force une fois libéré de tous les obstacles terrestres. L'Océan sur lequel nous errons a donc été, à cette époque, secoué d'Ouest en Est, alors qu'un navire fonçait justement dans cette direction. La deuxième certitude se trouve là, messieurs : s'il n'a pas coulé dans la tourmente, il a atteint. Il a atteint cet autre terre." Tout le monde est éveillé, fixant Melicerte d'un œil brillant. Même cap'tain Foulevent fait silence. A, non, il dort... Il a au moins renoncé à abandonner notre aéromaître.

Un choc, oui, on peut le dire. On est bout du rouleau, j'ai l'impression que tout ce qui m'entoure se floute et se grise tant je n'en peux plus. Nous sommes perdus, on pue, on crève de faim, on ne peut pas même pleurer de peur de rajouter de la flotte à toute cette flotte qui nous entoure.. Et d'un coup, on me rebalance l'espoir à la figure, à cru, à vif. Je titube un peu, groggy. Ai-je le droit d'y croire? Cela paraît si irréel. Après des siècles d'essais infructueux, on m'apprend que notre navire serait bien le deuxième à réunir toutes les conditions nécessaires à notre réussite. Je regarde rapidement les autres. Ils sont tous émaciés, ils gîtent. Certains discutent, d'autre tentent encore d'intégrer ce déluge d'information. Peu semblent y croire, finalement... Tant pis, à moi de tenter, je me lève et racle ma gorge. Je suis là pour ça après tout : osons !

"Alors mes braves toutous de mer, ça 'tudie et ça 'nalyse le propos? Ça bavasse et ça s'endort? Oui, nous sommes là, au milieu du pays de la flotte et de la poiscaille. On monte, on descend, au rythme des vagues qui font tanguer le rafiot. On a plus une seule miette à se mettre sous la dent, on a oublié ce qu'était l'eau douce. On vous avait prévenu, la marmaille, lorsque vous êtes montés à bord : on part pas en croisière, notre cap ne sera pas les tropiques, mais la misère, de l'océan à oublier ce que veut dire terre.  Mais au bout, il ne faut pas l'oublier, il faut vous le visser dans le crâne, dans le bide où vous voulez, quand en fin de journée vous rouillez des vertèbres et des nerfs : au bout, c'est Termïn !"

Ils me fixent, certains se relèvent. La soupe à l'air de passer. Melicerte surenchérit, argumente à droite, encourage à gauche. Ah, ça y est, le capitaine se réveille, il grogne un peu, questionne Melicerte, tente de peser le pour et le contre... Il prend finalement sa décision : quelques jours de repos, le temps de pêcher suffisamment pour avoir de quoi tenir encore quelques semaines, puis retour à bord, cap plein Est. Ces jours passèrent sans que je m'en aperçoive réellement, il a plu constamment doublé d'un vent féroce, la pluie nous cinglait le corps à l'horizontal. On aura au moins pu rincer nos gorges de cette eau moins salée... Après quatre jours, Foulevent releva tout le monde, à grand coup de poing dans le dos et dans les côtes, et nous étions aussitôt repartis. Une question continua de résonner dans ma petite tête alors que l'île s'effaçait, au loin : cet endroit existe-t'il?


V Mort

Ça en fait au moins dix, depuis que nous avons reprit le voyage, il y a 2 semaines. Les corps flottent, puis disparaissent, avalés, vaincus. Fatigue, carences alimentaires.. Je ne me préoccupe pas vraiment de la raison de leur mort. J'observe seulement, m'imprègne. On aura beau eu se plaindre jusque là, on n'avait encore perdu personne. Et maintenant, c'est l'hécatombe. Tous les matins, le chef de quart craint de voir un matelot incapable de se lever, détruit par le scorbut, ou tout simplement par le désespoir... Foulevent grogne à chaque nouveau corps qu'il envoie par dessus-bord. L'impact moral est vicieux. On ne pleure pas, mais cette douleur s'accroche à vos tripes, à votre esprit, et le lacère sans aucune pitié. Je n'ai perdu personne que je connaissais vraiment. A part Melicerte et le capitaine, j'échange peu. Mais ça ne m'immunise pas, un compagnon reste un compagnon, même lorsqu'il est d'infortune. Nous sommes l'avant-garde d'Origine, un petit éclat de vie qui porte tous leurs espoirs, là-bas, à l'Ouest, aussi foutus soient-ils, et mine de rien, cela nous a en quelque sort liés... Je comprends mieux pourquoi les plus téméraires ont fait demi-tour. Melicerte a emmené des vieux carnets de bords, tenus par les membres d'équipages de ceux qui tentèrent à leur tour leur chance à l'Est. Certes tous revinrent, mais certains récits font froids dans le dos. L'exploration la plus longue (8 mois, nous en avons déjà parlé, je crois) est bien revenue.. Avec à peine 40% de l'équipage en vie. Maladie, fatigue... D'autres durent renoncer à cause de tempêtes, parfois même de siphons. Siphon. Personne ne sait ce dont il s'agit exactement, mais tout le monde s'accorde qu'il ne faut pas se tenir là où cette saleté se forme. Beaucoup abandonnèrent démoralisés, "pas assez forts dans leur tête" comme beugle Foulevent. La dernière expédition en date fut raclée sur plusieurs miles par un vent féroce, un "malevent" comme l'a nommé le capitaine, en pleine face, Est-Ouest, et s'échoua sur une île isolée non loin des côtes d'Origine, la moitié de l'équipage balancée à la mer et retrouvée par grappes peu après, noyées, le navire réduit en charpie..   Un carnage. Deux mois de voyages, et le "malevent" les ramène en une nuit au point de départ. Ce phénomène inquiète particulièrement Melicerte. Je saisi la chance que l'on a d'être encore en vie.

Mais bon, il n'y a que dans les belles illyades romantiques que le héros passe entre les mailles du filet, hein, bande d'ingrats... Après 3 semaines d'un bon vent d'Ouest nous poussant dans le bons sens, Melicerte fit peu à peu preuve d'agitation. Il s'inquiète, scrute ses éoliennes de mesure par intermittence, consulte ses babioles d'aéromaître, salement inquiet. Finalement, il se lève le lendemain, braillard. "Foulevent ! Éolienne* de proue retournée ! Tempête par l'Ouest !". Éolienne retournée. Le vent s'est brusquement inversé, rarement bon signe a priori.

[* Hrp : éolienne non pas au sens moderne du terme. Il s'agit de sortes d'hélices multi-pâles de bois, utilisées pour doser la force ainsi que la direction du vent]

- N'importe quoi, aéromaître ! Arrête de calter, le vent était jusque là bonnard ! On va pas se plaindre !
- Mais retourne toi bon dieu ! Regarde ce qui nous fonce dessus !

Le capitaine se retourne, nous aussi. Aïe, j'entends un "gloups" du fond de sa gorge. Une énorme masse noire nous fonce dessus, pas rassurante : pas seulement un nuage, un véritable mur, bouchant tout l'horizon. Il se retourne, un peu pâlot.

- Non d'une p.. ! D'où ça sort cette bouillasse, les instruments et la pression semblaient correctes ! L'éolienne a lâché quand?
- A l'instant !
- Le vent se durci... Bordel, à quelle vitesse ça peut allez pour nous rattraper par le calbut en une nuit, contre le vent ?! Qu'est-ce que c'est ?!
- Aucune idée capitaine, les vieux carnets parlaient d'équivalent de moussons, mais pas de tempête en pleine axe et aussi rapide, à part...
- Elle est sur nous quand la grognasse?
-Impossible à dire, je n'avais jamais rien vu de tel. Les tempêtes terrestres sont imprévisibles mais localisées et lentes.  Je vais voir ça.

Melicerte sort une longue vue marquée. En observant le phénomène, et le temps qu'il met pour atteindre un point puis l'autre selon une graduation précise, on peut approximativement estimer sa vitesse. Enfin, encore faut-il savoir se servir de son crâne... Melicerte observe, longuement. Il rabaisse la longue vue, abasourdis, s'ébroue, reprend l'observation, rabaisse à nouveau, cette fois totalement dépité. Foi de Roger, ça sent le mauvais plan, foireux sur les bords!


- Ça dit quoi?
-Cinq minutes. Au mieux.
- . . . Eh ? Tu te moques de moi? Ton bidule est vérolée? Puré c'est pas le moment de rire l'aéro, on prend le vent en pleine truffe et ce truc nous rattrape ?!
- Cinq minutes, sans appel. Ce n'est pas une tempête, c'est... Une véritable barrière noire, bon dieu, ça vitesse m'échappe !

Foulevent lâche la barre, se retourne, et fait face à l'Ouest, hurlant toutes les insultes qu'il connaisse. Tout y passe, il donne tout ce qu'il a, son vocabulaire est étonnamment riche en ce qui concerne les vulgarités, c'en est merveilleux ! Melicerte ne s'en préoccupe pas, et nous appelle. Tout le monde se regroupe autour de lui, formant instinctivement un cercle autour de lui. Il entame, à cru.

- Je l'avais lu dans un des carnets. Des tempêtes du genre rapide, un peu trop. Pas celles que l'on connaît : beaucoup de vent, un peu de flotte, quelques éclairs pour l'effet dramatique, et basta. Là c'est autre-chose : un malevent.
Tous demandent en chœur de quoi il s'agit. Melicerte ne perd pas de temps :
- Du peu que j'ai pu lire, c'est un véritable mur de vent, lancé à une vitesse inimaginable. Il racle l'eau à ras, trop vite pour la soulever, mais il laisse derrière lui un sillage chaotique : tout ce qui passe par la flotte est avalé, sinon broyé. Apparemment on ne les détecte que lorsqu'ils sont déjà sur vous, sans prévenir. Le vent s'inverse brusquement, aspiré par l'effet de succion, de la même manière qu'un long ressac annonce un tsunami.
- Comment on s'en sort, alors ?! lance un matelot paniqué. Melicerte reste serein. Extérieurement en tout cas.
- Le bruit du malevent est proche de celui d'une explosion. On l'entendra environ une dizaine de secondes avant l'impact sur nous (d'après les notes).
- Et qu'est-ce qu'on devient, à l'impact?!
- Le vent, la masse d'air, percute l'arrière du Serenity, qui est instantanément soufflé. Les voiles encaissent l'instant d'après, le navire est projeté en avant jusqu'à ce qu'elles cèdent sous la force du vent. Normalement, il y a de fortes chances pour que le navire soit même totalement soulevé, voir retourné. Le malevent en lui-même passé, les restes du bateau retombent dans le sillage et sont déchiquetés par les tourbillons et courants formés en aval. Le tout ce déroule en à peine quelques secondes." Un silence de mort fait place.
- Ça c'est qu'a vécu le seul équipage qui en ai affronté un. Et ils ont foiré. Première chose : rentrez les voiles ! Sans elles, pas de prise au vent, et donc pas de projection, on doit à tout prix éviter que le Serenity soit arraché hors de l'eau, car si c'est le cas on peut être sûr qu'il retombera sur le flanc, ou même à l'envers -allez, bougez-vous ! Je suis très sérieux, on a pas le temps de chialer !- les autres, vous vous attachez. Pas au mat, il lâchera dès l'impact ! A l'avant, occupez tout le pont avant ! La cale aussi, utilisez tout l'espace ! Amenez les grappins, un simple nœud lâchera !"

J'admire son sang-froid. Aucun de nous n'a réellement compris ce qu'on allait se prendre, mais il a su réagir. Et bien. Les consignes sont exécutées, le plus rapidement possible. Plus que deux minutes avant l'impact estimé. On arrache Foulevent (qui n'a pas encore étalé toute sa science en matière de grossièretées) de la barre et on l'accroche avec les autres. Le plan de Melicerte est simple mais me paraît le seul viable. L'arrière du navire va être pulvérisé, et tout ce qui n'est pas attaché emporté : il nous agglutine donc à l'avant, cordés, couchés, face contre le bois du pont de proue. Plus qu'une minute.

Que dire... Il ne manquait plus que ça. Cette horreur nous tombe dessus, alors que le moral est déjà à des valeurs abyssales... Melicerte s'arrime juste à côté de moi, il est le dernier. Faute de mots que ma gorge veuille bien former, je lui lance une œillade inquiète. Il répond de la même manière, un regard de défis "On va s'en sortir !" qu'il semble me dire. Il donne les dernières consignes, sa voix reste étonnement confiante : "Surtout, les gars -vous en faites pas vous risquez de le faire par réflexe- respirez au minimum durant et après l'impact ! Vous risqueriez de bouffer votre poids en flotte et en bois ! Apnée, apnée, apnée !" Quinze secondes. On l'entend. Une explosion effroyable, puis un son strident insupportable, fonçant droit sur nous. "NE REGARDEZ PAS !!" braille peut-être pour l'ultime fois Foulevent. Quelques-uns ont tenté, ils s'évanouissent illico, raides. Mauvais plan, apparemment. Cinq secondes, le son atteint la limite de l'humainement supportable. Je tente protéger ma tête, et prie pour la première, prie je ne sais quoi, ni je ne sais qui, n'importe. Juste survivre... L'impact eu lieu.

Ceux qui vous disent qu'ils ont pensé à ça ou cela, durant le malevent, de leur famille, des amis, des visions... Ils mentent. Tous. Quand tu es là, perdu au milieu de l'océan, en train de compter tes morts sur ta barquotte et qu'un mur d'air sort de nul part et te ruine légèrement la journée, pas vraiment amicale... Tu ne penses pas, l'esprit n'est plus, il a laissé la place à l'instinct brute, animal. Ton corps seul réagit, comme il peut : il beugle, il s'accroche, il se fait dessus... Ce que j'ai ressenti m'est difficile à exprimer. Au moment de l'impact, le Serenity, et ses plusieurs tonnes, furent totalement projetés en avant, dans un craquement abominable : rien qu'au bruit, nous savions que la poupe était belle et bien réduite en morceau. Le vent ricocha sur nous, à une vitesse inhumaine. Plusieurs cordes lâchent, j'entends quelques cris, des malheureux emportés, immédiatement étouffés par le vent assourdissant. Deux craquement successifs, puis un troisième : les mats. L'un d'eux rebondit sur la proue, au milieu de l'équipage. Que le ciel garde ceux qui l'ont pris en pleine poire... Puis le navire, toujours projeté indéfiniment vers l'avant, fit des embardés, comme s'il ricochait sur l'eau. J'anticipais mal l'un des bonds, la corde à laquelle j'étais arrimé a du jeu : à la rechute, je heurte violemment le pont, je n'ai même pas eu le réflexe de me protéger de mes bras. Un bruit mat, os contre bois, front contre la proue. Puis plus rien. Les ténèbres...

Malevent, ça s'appelait... J'aurais dis la Mort même, personnellement.

Dernière modification par Pikaolive (11/03/2015 00:28:39)

Hors ligne


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#11 10/03/2015 00:38:42

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Après réflexions, je divise le livre 2 en deux posts (il s'est révélé bien plus long que prévu). Bonne lecture !


LIVRE 2

Haranie


I Les écumeurs

Je m'y revois... Il faisait beau, à cette époque... J'étais haut comme trois pommes, à courir dans les champs... Il y en avait un immense, juste derrière les dernières maisons du quartier des artisans, un petit terrain en friche. Mon air de jeu favorite, je crois. Je m'y revois... Comme si j'y étais. J'entends une voix. Devant? Non, à gauche. Le Soleil m'éblouit, j'ai du mal à voir de qui il s'agit... Une longe robe blanche, prise dans le vent, un chapeau de paille avec un petit ruban noir... Et cette voix douce, chaleureuse... Maman? Ça y est je peux la voir, oui, c'est elle ! Je cours vers elle, aussi vite que mes deux moignons de jambes le permettent, et elle continue de m'appeler, encore, et encore...

- Roger !
...
- ROGER !

J'émerge, écarquille mes lampions : rien, du blanc, partout, à m'en cramer la rétine. J'éteins. Je rallume : ah, c'est floue mais y des couleurs, une forme semble se détacher, tout près de moi.

- ROGER ! SECOUE-TOI !

Allez, ça va venir. Je sens que quelque chose me secoue, plutôt doucement, à la berceuse. Pas désagréable. Bon, je rallume les lampions, serait temps que le courant passe. C'est encore brouillé, je force, plisse au maximum.. Quelqu'un me tient, ma tête repose sur ses cuisses. Il masque le Soleil, le ciel est d'un bleu de ceux qui annoncent une belle journée. C'est lui qui m'appelle, apparemment. Je suis allongé, sur du bois vu la sensation, et le sol bouge, tangue à droite, puis à gauche, bizarre. Mes sens reviennent peu à peu, mais je ne sais toujours pas qu'est-ce que je fou là...

- Oh, Roger ! Bouge-toi ! Tu m'entends au moins?

Oui oui, très bien. Tu viens de me rappeler à quel point mon crane me lance, champion. La douleur n'est pas arrivée par paliers successifs, elle a explosé sans prévenir, d'un seul coup, la fourbe. Je parviens à bouger ma main, la porte à mon front. Je palpe. Oula, sacré bosse, j'ai du écopé salement ! Je la ramène devant mes lampions encore mal réglés : rouge et poisseux, du sang à moitié séché.

- Eh, ça va? Répond moi !

J'essaie. Ça ne sort pas. Je n'arrive même pas à remettre un nom sur la tête penchée qui tente de me parler. Ses vêtements sont déchiquetés, il a le bras droit à vif sur cinq bons centimètres, plaie encore sanguinolente, pas beau à voir. Je détourne mes yeux, tente de les habituer à la luminosité. Je tente un coup d'œil vers la gauche, histoire de me situer. J'ai l'air d'être au milieu de la flotte, sur ce qui devait être un bateau (là-dessus je ne suis pas certains, vu la tête que tire de cet amas de bois et de cordes). Il y en d'autres, comme moi, allongés, paumés. Des hommes s'agitent près d'eux, les soignent, essaient de les relever. Je suis encore dans le brouillard, il me manque un gros bout du scénario on dirait. Dit toi, au lieu de brailler, tu me racontes tout ça, que je percute ce qu'il m'arrive ?! Une deuxième tête se penche vers moi, une femme.

- Il s'est réveillé ?
- Oui, il bouge, mais ne répond pas. Je ne suis pas sûr qu'il puisse nous entendre.

Elle me prend la tête entre ses deux mains, palpe, ausculte. Mon front à l'air de l'inquiéter. Elle repart. L'autre reprend son discours.

- Roger, tu m'entends? C'est moi, Melicerte ! Réagit, bouge ta main si tu me comprends !

Melicerte ? Melicerte... ... ... ... Un indice? ... ... pfouuu ... ... Melicerte... hem ... ...MELICERTE ! L'aéromaître ! Le Serennity ! Le Malevent ! MA CARTE ! Satanée cervelle ramollie, ça revient enfin ! Les souvenirs affluent, rouillés mais entiers. Par bribes, puis par pans entiers. Tout me paraît à nouveau clair, pas trop tôt, c'était angoissant de barboter là, à plus savoir qui j'étais. J'essaie de me redresser, mais il me retient et me maintient au sol. J'ai l'impression de naître pour la deuxième fois tant j'étais perdu.

- Bouge pas ! Elle revient avec des bandages, si tu te relèves maintenant tu risques d'avoir de sérieux vertiges.
- ... Depuis... Combien de temps je.. j'ai...
- Depuis combien de temps tu es dans les vapes? Aucune idée, quelques heures, tout ou plus. Je me suis réveillé il y a à peine une demi-heure. Non de ce malevent, tu peux pas savoir le bien que ça me fait de te retrouver !
- ... Les autres ?
- Un bon tier de l'équipage à été soufflé hors du Serenity dès l'impact. Les écumeurs nous ont trouvé en suivant la trace des débris et des différents corps qu'ils remontaient. Sur ce qu'il reste, beaucoup ont été blessé par des éclats de bois, certains sévèrement. Foulevent est mal en point, une des rambardes l'a quasiment empalé au pont, les soigneurs essaient de retirer le bois sans déclencher d'hémorragie...

Outch... Je tourne l'œil vers la droite, le pont est moucheté de sang... Juste à côté de moi, un attroupement plus important, des hommes et femmes viennent, repartent, s'agitent, autour d'un homme gisant sur le ventre, face contre le sol. Je reconnais notre capitaine. Ah, la soignante revient... Une question m'apparaît peu à peu, mais je la poserai plus tard, ma tête commence à me lancer furieusement...

- Aidez-moi. Passez le bandage derrière la tempe, et attachez en serrant aussi fort que possible.

Melicerte s'exécute, j'ai la "douce" impression qu'on me visse un étau autour du crâne. Elle veut sans doute arrêter le saignement.

- Maintenant, votre bras. Melicerte, c'est ça?
- Oui !

Nous avons survécu, mais je ne saurais encore m'en réjouir. Un tier de l'équipage par dessus bord, l'autre tier à se vider à même le pont comme des poupées de son, la chair déchiquetée par les restes de notre navire... Yoho ! Quelles réjouissances ! Faites tourner le rhum, amenez les filles ! Foutu tempête... Je n'imagine pas ce que l'on serait devenu sans l'arrivée salvatrice de nos sauveurs. Mais qui sont-ils, d'ailleurs ?! Ma question me revient subitement, elle me paraît bête, mais en même temps la seule qui me fournirait suffisamment d'informations. Je saisi mollement le bras de la soignante, pour attirer son attention, et parvient à la formuler plus ou moins clairement.

- ... Qui êtes-vous?
- Des écumeurs, l'avant-garde de la flotte haranienne.
- Hara... Quoi ?!
- Haranienne. Ne vous en faites pas, le capitaine va venir, il répondra à toutes vos interrogations.

Venant confirmer ses dires, une nouvelle troupe s'approche, composée d'une demi-douzaines d'hommes vêtus de gris, bottes militaires, épée à la ceinture, genre pas commodes. Au centre, l'un d'entre-eux ressort clairement. Il porte une sorte de calot blanc serti d'une petite médaille grise argentée arborant la forme d'une petite goutte éfilée. Son uniforme est d'un gris un peu plus sombre, et paraît bien plus travaillé que ceux de son escorte. Il cherche visiblement le plus gradé du Serenity. Melicerte pointe le doigt vers Foulevent. Un coup d'œil suffit pour constater qu'il n'est pas réellement disponible pour une quelconque conversation. L'homme semble contrarié, ses sourcils se fronçant légèrement.

- Il y a-t'il un second?
- Il est parmi les cadavres que vous avez repêché.
- ... Qui est le plus haut gradé restant ?
- Je l'ai dans les bras. Voici Roger, notre guide.
- Et vous êtes?
- Melicerte, aéromaître.
- ... Très bien. Tous les deux, venez avec moi. Il peut marcher?

Je parviens à me redresser, en m'appuyant sur Melicerte, comme pour lui répondre.

- Suivez moi.

Plutôt froid, pas très bavard, il nous gratifie d'un regard peu encourageant. Mes premières impressions sur ce brave homme ne sont pas réglées sur le beau fixe. Melicerte me porte à moitié tant je peine à tenir debout, trébuchant sur ce sol glissant et branlant. Le capitaine -je présume- passe derrière nous, nous nous retournons, et... Je ne pu étouffer le caractéristique "Oh !" qui d'ordinaire m'exaspère tant. Leur navire m'avait littéralement coupé le souffle tant la surprise fut grande. Un immense galion de bois et d'acier, long d'une bonne centaine de bloc. Quatre mats occupaient toute la longueur du pont, une énorme cheminée en son centre vomissant d'immenses volutes de fumée blanche -vapeur d'eau?-. Le grand mat trônait si haut qu'il me fallut lever la tête à l'extrême pour l'apercevoir. Les flancs étaient percés de canons d'acier, sur trois niveaux et toute la longueur, légèrement menaçant. La poupe, elle, était masquée par deux puissantes roues à aube magnifiquement travaillées, aux motifs éfilés, sans doute pour une meilleur percée de l'eau. Le Serenity, même intact -en tout cas moins éparpillé qu'actuellement- aurait sans doute eu une allure de radeau comparé à cette forteresse flottante -autant dire que maintenant, même une planche bouffée par les mites jetée à la mer aurait plus de grâce-... Et nous qui en étions fiers...

Je passerai sur ma montée à bord ridicule, où quatre hommes furent nécessaires pour me remonter à force de bras sur le pont. La demi-douzaine de cubes de haut d'échelles n'étaient tout simplement pas envisageable vu mon état. Un grand moment de gloire lorsque les matelots me réceptionnèrent en haut telle une belle grosse prise frétillante, alors que les curieux s'approchaient pour nous apercevoir. L'escorte nous ouvrit un passage dans cette petite foule bruyante, jusqu'à ce qui apparaissait dans doute comme la cabine privée du capitaine. La porte se referma en un claquement sec dans notre dos, nous replongeant en un instant dans le silence. De l'autre côté d'un bureau richement décoré et seulement occupé par quelques liasses de paperasses, le capitaine nous fixait gravement. D'un geste, il nous invita à nous assoir, deux sièges étant prêt à nous accueillir. Nous nous installons, et après un court instant de réflexion, il engage la conversation -ou l'interrogatoire, au choix-. Melicerte me fit un signe : à moi de répondre.

- Je n'irais pas par quatre chemins. Qui êtes-vous?
- ... Eh bien, notre bien-aimé sauveur, voici devant vous, tout en haillon et en sang, égarés et affamés, les illustres parcoureurs venus de l'Ouest !
- ... Plaît-il ? Répondez sans faire de détour et autre clowneries je vous prie. L'ensemble de votre équipage est entre mes mains..

Cette remarque me fait froid dans le dos, que veut-il dire? Auraient-ils l'intention de nous supprimer ?! Après avoir nous avoir soignés? Melicerte m'écrase le pied, je repars sur un registre plus sérieux.

- Hem... Oui, en effet, nous vous devons la vie, et nous espérons pouvoir éponger cette dette.
- Commencez par me répondre.
- Je... J'ai dit vrai, nous sommes réellement des explorateurs venus de l'Ouest. Nous sommes partis il y a déjà de longs mois, alors que nos terres natales rencontraient quelques... menus difficultés.
- ... Décidément... Votre refus de me prendre au sérieux peut vous coûter chers, messieurs...

Melicerte se dresse aussitôt.

- Il s'agit là de la vérité ! La seule vérité ! Pourquoi mentirions-nous ! Regardez-nous, avons nous l'air de matelots du coin ?

Le regard du capitaine s'aiguise, à l'extrême, j'ai de plus en plus l'impression qu'il nous voit comme des brigands, ou je ne sais quel nuisible. Sans bouger d'un cil, il nous assène froidement un coup violent :

- Il y a cinq heures, nous avons mis en fuite un navire de contre-bandiers du clan des hardiers, des spécialistes du commerce illégal de poudre à canon, ils sont les principaux fournisseurs des pirates sévissant au large d'Haranie. Après plusieurs coups au but par la poupe, ils ont tracé plein Sud pour nous reprendre l'avantage du vent. Leur cargaison brûlait, et comme par le plus doux des hasards, dans le même axe, nous retombons nez à nez sur une épave dont la carcasse trahit étrangement une destruction par explosion interne. Nous remontons quelques survivants, et ceux-ci nous pondent qu'ils viennent de l'Ouest... L'Ouest ! Il n'y a rien à l'Ouest, oseriez-vous vous moquer d'un amiral des écumeurs ?!

Nous sommes estomaqués, je peine à assimiler l'énormité de l'accusation. Vite, il me faut un contre-argument, une preuve, quelque-chose... Non ! Trop tard, il reprend sur un ton encore plus grave qu'à l'instant. L'angoisse commence déjà à brouiller ma clairvoyance et mon raisonnement.

- ... Je vous laisse deux minutes. Deux minutes pour me prouver qu'il s'agit d'un qui proquo, que vous n'êtes pas les criminels que nous avons pourchassé. Deux minutes. Si vous ne parvenez à me convaincre dans les limites de ce délai, je vous renvoie sur votre radeau avec tous vos blessés, pour ensuite vous envoyer par le fond d'une bordée tirée à bout portant. Je vous laisse, si vous en avez le courage, estimer vos chances de survie.

Puis il se rassoit, les bras croisés, nous toisant sévèrement, sans ne plus dire un seul mot.  Il attend, notre temps est déjà compté. Melicerte est abasourdi sur son siège, son regard a perdu l'assurance que j'y avais trouvé lorsque le malevent nous rattrapa. J'ai la méchante impression d'être Ko debout tant le sentiment d'être sauvé s'est effacé rapidement pour laisser place à la certitude d'être condamné. La panique me cogne la poitrine, je la retient de toutes mes forces. Ne pas céder, réfléchir. Une preuve, une preuve, une preuve.. Une preuve... VITE ! Je plonge mes mains dans mes poches, afin qu'elles cessent de trembler. Ma main bute aussitôt sur un petit objet rond et froid. Métallique, donc... Une pièce ! Un écu d'Origine ! Je la saisis et la pose violemment sur le bureau (le stress amplifie tous mes gestes).

- Tenez ! Regardez ! Voici un écu d'or ! De notre terre natale !
- ...
- Regardez les gravures ! Elles représentent l'Académie de la cité d'où nous venons !
- ...
- Vous ne pouvez en avoir vu une semblable, n'est-ce pas?
- ... Avant l'unification de la monnaie, Termïn comptait pas moins d'une quinzaine de monnaies différentes, chaque peuplade utilisant la sienne. Toutes, peu ou prou, ont depuis été oubliées. Seulement... ... ...Les contre-bandiers se plaisent à les utiliser, elles brouillent les pistes, et facilitent l'opacité de leurs transactions.

Il n'a posé son regard sur la pièce qu'une fraction de seconde, il n'en a que faire. Argument invalidé, recommencez siouplait ! Melicerte a dépassé le stade de l'abattement, il gîte littéralement, manquant de s'effondrer sur le bureau de notre... Hôte? Bourreau? Au choix ! Bon bon bon, trêve de plaisanterie, je ne tient pas à tâter la précision des servants de canon de môssieur... Remettons les mains dans les poches, qui sait ? ... ... ... Rien. C'est contrariant. Je m'effondre à mon tour dans mon siège. Dans le fond, je ne peux que comprendre la réaction de cet homme. La coïncidence est trop belle, notre récit frise le ridicule pour qui l'ignore. Nous aurions fait de même à Origine si je ne sais quels délurés en loques auraient cogné à nos portes en braillant à tout va qu'ils viennent d'un endroit qui n'est même pas sensé exister. Melicerte me prend la main, attirant mon attention. Il se penche vers moi, il ne veut pas se faire entendre par l'amiral. Sa voix est méconnaissable, brisée par la panique:

- La carte ? Tu l'as toujours?
- Bien sûr, comment pourrais-je m'en séparer. Je l'ai accroché dans une poche... euh... Juste là, voilà.
- Essaie...
- Aucune chance. Ce n'est qu'un torchon mal gribouillé.
- Essaie, nous n'avons rien d'autre...

Allez... De toute manière il me semble que les deux minutes sont sur le point de s'achever. Quitte à manger mon poids en boulets d'aciers, autant que ce soit après lui avoir montré cette œuvre d'art. Je me lève, et retire soigneusement ma carte de cette poche que j'ai cousu à l'intérieur de ma tunique, au niveau du torse. L'amiral m'observe, immobile. Je déroule la carte sur le bureau, puis la retourne pour qu'il puisse la voir dans le bon sens. Il ne la regarde pas immédiatement, il lui faut sans doute quelques explications.

- Voici la carte qui nous a mené dans ces eaux. Mon père me l'a confié lors de notre départ. Elle a été trouvée il y a des années, donnée par un moribond échoué sur l'une de nos plages. Nous ne savons rien : qui était cet homme, d'où venait-il, qui a dessiné cette carte... Rien. Seules deux choses nous étaient claires : elle montrait notre continent, Origine, et au loin, à l'Est, une autre terre possible, Termïn. Notre voyage repose sur ce bout de papier ridiculement  vieux. Il était notre seule source d'espérance, et avant tout : notre unique objectif.

Il se penche finalement sur sa carte. Son front se plisse immédiatement. Malgré un effort certains, il n'est pas parvenu à cacher l'étendue de sa surprise. Il l'a prend dans les mains, la fait pivoter, change l'angle, observe le papier, l'écriture, minutieusement. Son étonnement monte par cran. Pourquoi? Ce n'est qu'une vulgaire carte mal foutue ! A côté de moi, Melicerte a les yeux fermés, perdu dans je ne sais quelle prière. L'amiral repose la carte, comme perplexe, puis d'un geste sec la retourne. Le recto est vierge de toute inscription, seule figure, tout en bas à droite, ce qui ressemble à une signature. Nous n'y avions jamais prêté attention, dérisoire. Et pourtant ! Quel choc fut visible sur son visage jusque là fermé et imperméable. Il sort une loupe de l'un de ses tiroirs, et inspecte pendant plusieurs minutes la dite signature. Il la repose finalement, et s'enfonce dans son siège, visiblement occupé par ses pensées. Que peut-il déduire de cette  rature? Je ne vois vraiment pas, j'attends, j'espère... L'amiral réagit enfin et se redresse. Son regard a imperceptiblement changé, il semble refouler quelque chose, cachant son véritable ressenti (et il est habile, le fourbe).

- L'homme qui vous a transmis cette carte, était-ce un inconnu ?
- Personne parmi ceux qui ont eu l'occasion de voir le corps ne l'a reconnu, d'après nos documents, répond à mi-voix Melicerte.
- ... Comment expliquez-vous l'état de votre navire?
- Nous avons essuyé un... Malevent.
- Malevent?
- Vous n'utilisez sûrement pas le même terme. Il s'agit d'un véritable bloc de vent extrêmement véloce, violent et destructeur. Il nous a pris au collet par la poupe, c'est à dire venant de l'Est, un matin, sans aucun signe annonciateur. Nous n'avons que eu le temps de rentrer les voiles, et nous attacher au pont.
- ... Nous appelons ce phénomène un "Racleur" ... Amenez-moi le soignant en chef. Ainsi que le second, abboya-t'il à l'intention des hommes postés à l'extérieur de la cabine.

Des bruits de pas, de précipitations... Et les deux personnes appelées se présentent enfin. Je reconnais immédiatement le soignant en chef : c'est la femme à qui je dois mon bandage. Il est bien dommage que mes yeux étaient encore dans les nuages lorsqu'elle me soignait, j'ai loupé de près une bien charmante créature...

- Que disent les blessures? Sont-elles dues à une explosion de la cargaison de poudre?
- Je peux affirmer avec quasi certitude... Que non. Aucun blessé n'est victime de brûlures, et l'épave ne présente pas de partie carbonisée, deux éléments que l'on devrait trouver pour une explosion de ce genre. De plus, toutes les blessures dûes à la projection d'éclats se trouvent dans le dos des personnes touchées, là où une explosion projette les débris de manière circulaire. Ici, tout a été projeté dans un seul sens, mitraillant l'équipage d'une grenaille de bois dans une direction unique.
- ... Second ?
- Les mats ont été coupé nets à ras du pont, arrachés par une force bien au-delà d'une explosion. Et la surface couverte par les débris du navire me semble bien trop large pour l'hypothèse de la poudre à canon.
- ... Qu'émettez-vous, dans ce cas?
- Leana me le confirme (elle se prénomme donc Leana, à ne pas oublier !), il s'agit d'un Racleur.

Je revis, pour la deuxième fois en moins d'une demi-heure. Melicerte retrouve lui aussi des couleurs, peu à peu. L'amiral ne saurait ignorer bien longtemps l'avis de ses subordonnés, surtout lorsqu'ils sont aussi pertinents, non? Il encaisse la volée d'arguments, mais ne semble pas se résigner pour autant -fichue tête de mule...-. Il s'installe finalement dans une position reflétant une réflexion interne intense, les coudes sur le bureau, les deux mains jointes et sa tête reposant en leur creux. Après quelques instants, il nous demande de le laisser seul. Les gardes nous raccompagnent à l'extérieur, nous permettant de rejoindre nos compagnons (ce qu'il en reste). Nous ne sommes plus qu'une vingtaine, dont une une quinzaine capable de se déplacer seuls... Malgré toutes nos précautions, le Malevent (ou Racleur) a saigné nos effectifs à blanc. Foulevent est visiblement sauf, inconscient mais sauf. Les médecins sont parvenus à arrêter l'hémorragie. J'ai eu beau l'affubler de tous les quolibets et tourner en ridicule notre capitaine, le perdre aurait été pire qu'un coup de grâce : c'est lui qui nous a tiré vers l'avant durant les jours les plus difficiles, et non Melicerte (ne parlons même pas de moi). Nous nous regroupons, tentons de les rassurer sur la suite des évènements : "ils vont s'occuper de nous", "le calvaire est fini !". Plus de la psychologie de comptoir qu'autre chose, mais ils sont bien trop accablés pour que l'on leur assène cyniquement la vérité : notre vie ou notre mort seront décidées par un homme, enfermé là-bas, dans sa cabine, sur le fondement d'une pauvre signature au dos d'une carte miteuse... On dirait le début d'une mauvaise blague. La même question chatouille les lèvres de chacun : qui sont-ils? Il est strictement impossible que ce navire et son équipage viennent d'Origine. Alors... Termïn? Personne n'ose l'avancer clairement, de peur de se ridiculiser. Ils ont raison, attendons, j'aimerais savoir si je vais vivre avant de déblatérer.

Pour les autres, le temps qu'il s'écoula fut long mais supportable par les soins que leur apportaient les soignants... Pour Melicerte et moi, se fut une torture. Plus d'une heure, à nous demander si l'amiral allait choisir la vie ou la mort. Foulevent avait depuis le temps ouvert les yeux, mais rien n'était sorti de sa bouche à part quelques toussotements. Lorsque la porte de la cabine s'entre-ouvrit enfin, nous avons par réflexe fermé les yeux, attendant la sentence. L'amiral fit (d'après le bruit) quelques pas, avant de s'appuyer sur le bastingage. Il soupira, se racla discrètement la gorge, et mis finalement terme au supplice :

- Messieurs les naufragés... Au vu des faits, et des constatations qui m'ont été rapportées... J'en suis arrivé à la conclusion... Que vous n'êtes pas les contre-bandiers que nous avons pourchassé.

Plus qu'un soupir, un véritable râle de soulagement naît des gorges de Melicerte et moi.

- Vos représentants m'ont aussi conté une histoire, celle de votre terre natale, celle de la raison de votre voyage. Je n'y ai d'abord vu qu'un conte à dormir debout, un prétexte fallacieux pour tenter de vous justifier... Je... Je ne suis pas encore convaincu de la véracité de vos propos. Mais un doute grandissant s'est cadenassé à mon esprit, à tel point que je ne peux l'ignorer plus longtemps. Malheureusement, je ne dispose du pouvoir de juger cette affaire. Je vous mène donc de ce pas à Haranie, devant le Grand Commandeur Illusa. Matelots, à vos postes ! Levez l'ancre, voiles dans le vent, machines en route, cap à babord toute, vers le port haranien !

Aussitôt dit aussitôt fait, à une vitesse qui aurait fait palir de jalousie les plus grands capitaines d'Origine, le navire se mit en branle, orchestré par le fourmillement des matelots s'agitant en tout sens sur le pont -et la salle des machines, je présume- pour permettre à la bête de fendre l'eau. L'amiral s'approche de nous, nous nous regroupons tant bien que mal autour de lui, à l'écoute :

- Melicerte, Roger, veuillez pardonner la distance dont j'ai pu faire part. Les Hardiers sont des être ne brillant que par leur cruauté, et j'étais persuadé de les tenir enfin.. Je me présente donc : je suis Ker Malor, amiral en chef des Ecumeurs, et capitaine de ce navire : le Fréove. Je pense répondre à l'une de vos questions en vous expliquant immédiatement ce que sont les écumeurs : nous sommes le bras armé de la flotte haranienne, chargés de la chasse aux pirates et contre-bandiers, la surveillance des côtes et des eaux du grand large, et l'escorte des navires commerciaux et pêcheurs en cas de danger.
- Et.. Haranie?, osais-je à mi-voix.
- Haranie est le cœur économique et technologique du continent. le Grand Gouverneur y a sa demeure. Elle fut même la capitale à l'époque impériale, mais ce genre de détail vous seront transmis en temps voulu.
- Et ce continent.. A-t'il un nom?
- Bien évidemment : nous ne le nommons Termïn.

Nos yeux s'écarquillèrent, et les larmes commencèrent à couler, à flot. L'interminable calvaire s'achevait, après des mois d'errances, et la perte de la majorité de nos compagnons. Melicerte s'effondra, terrassé par toute l'angoisse qu'il a pu accumulé en silence. Les autres s'enlaçaient, improvisaient quelques chants pour exulter leur joie. J'ai préféré m'isoler sur la proue, le temps de remettre de l'ordre dans mon esprit, assimiler toutes les conséquences qu'il faut tirer de notre réussite... Alors que le Fréove pivotait peu à peu sur lui-même pour faire cap à l'Est, je pu apercevoir les restes du Serenity, vulgaires amas de bois flottant dans cette immensité bleue. D'ici quelques heures il n'en restera rien, les derniers débris seront avalés par l'océan, et dispersés à jamais par les courants. Je ne sais s'il s'agit là d'une fin triste ou belle pour le navire qui nous a porté, nos corps et nos espoirs, si loin de notre foyer. Sûrement un soupçon des deux, il nous a mené aussi loin qu'il a su le faire, et sans lui et sa vitesse exceptionnelle nous serions sûrement morts de soif quelque part à l'Ouest, signant par le même coup la disparition définitive de toute trace de l'existence d'Origine.

Père, sache le aujourd'hui, encore et toujours : nous avons réussi. Oh vent, porte lui l'écho de mon message et fait lui entendre ces mots ! Oula, quel excès de romantisme, ça ne te ressemble pas, Roger... Aller, secoue-toi, on t'appelle. Le repas de midi est servi, ton premier depuis des mois, fonce en profiter, goinfre toi au-delà des mots, et cale toi le dans le crâne : cet endroit existe !

Dernière modification par Pikaolive (02/06/2015 23:26:21)

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#12 16/03/2015 06:04:17

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Lieu : Forteresse Blanche

Messages : 225

Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Voila je me permets de poster un texte que j'ai écris voila plus d'un ans déjà ! Peut-être même deux, bref voila pour vous avec quelques petite modification:
Chapitre 1, L'Élancia.


Ils voguaient depuis nombres lunes, se laissant bercer par de nuits calmes et douces. Traversant les océans sous leurs incontestables guides, les étoiles. La mer, tout aussi détendue servait de miroir au ciel. Cet art divin qu'est les aurores, caressaient leur vision. Une douceur pour l'âme.  Fixant l'horizon, le jeune Capitaine ne manquait pas à l'appel. Alerte en permanence, même avec ces temps de rêve.Toujours méfiant d'une tempêtes soudaines.

Les jours passèrent et leur temps de voyage s'allongeais. Ils auraient du atteindre leur destination depuis longtemps déjà. Le moral de l'équipage est à son plus bas. Certains commencèrent même à douter de l'existence de leur destination. Blanchalpage, lieux reculé, isolé. Aucun empire ni royaume connu y auraient arboré son étendard. Une terre libre, comme ces animaux … comme ces créatures. Les habitants des Royaumes Azures et les survivants des Royaumes de Origine attendirent toute sorte d'histoires inquiétantes tournant autour de ces lieux. S'Évadant dans leur songe certains en rêvaient, un fort besoin d'aventure bouillait leur coeur emprisonné entre ces murs. D'autres, n'y avaient jamais vraiment porté attention. (mais) Il y avait bel et bien un document impérial secret vieux d'une centaine d'années qui exposait les faits et gestes  d'une mission de reconnaissance en ce lieu. Quelques morts mystérieuse y étaient inscrite…  l'iles semblait être riche. C'est alors que L'Empereur des Royaumes Azures entreprit cette campagne de colonisation comptants qu'un seul paquebot de classe Intrépide. La nouvelle ce répandit dans tout les royaumes, apportant la puce à l'oreille des autres Seigneurs. Certains le qualifièrent d'inapte, d'envoyer un seul navire dans ce monde perdu. Si il s'avère que j'ai tord… nous perdrons qu'un seul vaisseau se disait-il. Il choisi un équipage avec un capitaine réputée, une belle petite Armada de la Légion Impérial Azurienne, un gouverneur élu, quelques politiciens et quelques familles. La cale de ce navire comptais aussi quelques prisonniers, de la main d'oeuvre gratuite pour faire écouler leur peine… ou plutôt, leur sueur.

Ceux qui n'ont pas le pied marin étaient incommodé la nuit par le claquement des vagues sur la coque. Sans parler de ces sinistres grincements, redonnant vie aux âmes errante, quand l'équipage frémissante éteignèrent les dernières bougies. Humide et froide, les cales de navires n'ont jamais été un luxe, surtout pour les criminels enchainé dans une cage de métal rouillé. Le soir ou ils ont prient la mer leur semble être le souvenir poussiéreux d'un vieux rêve… Depuis, ils cessèrent de compter les lunes. Bientôt une années entière qu'il naviguèrent, la cale se vida de ces provisions. Des regrets, une sensation de mort rodait dans l'aire, l'esprit vide, scrutant l'avenir. À l'horizon, une terrible masse de nuage noir fut apparition. Laissant sous elle, une tempête sans pitié.
-Tout le monde à son poste! cria la sentinelle dans le haut du grand mât. L'équipage inquiet commencèrent à prendre position rapidement. -Je n'ai jamais rien vue de telle murmura le capitaine attentif à ce qui formait au loin. Il tourna le navire dans le sens opposé du monstre au large. -Cela ne devrait pas être si pire! s'exclame un jeune soldat qui avait entendu le capitaine. Le jeune de la Légion avait un air nonchalant dans un regard bleu glacé. Peut-être était-il doté d'un courage hors du commun ou était-ce tout simplement qu'un fou. Ce jeune Soldat nommé Rakim s'était engagé au nom de l'Empereur sous peu. Il avait vite impressionné ses supérieurs quand il gagna le tournois d'épée saisonnier des Royaumes Azure. Certains le prirent pour un apprenti héros, mais beaucoup le méprisèrent disant qu'il n'avait eu qu'un stupide coup de chance. Le pauvre avait trébuché en reculant devant son adversaire qui le chargeais. Il évita alors, malgré lui, le puissant coup d'épée qui lui était destiné et d'un geste plus spontané que décidé, les yeux fermé, il planta la pointe de son épée de bois dans le flanc de L'Amiral Kirtann. Ce haut placé militaire gagnait le tournois depuis quatre années déjà. Tout les spectateurs s'étaient réunis pour le voir battre un nouveau record… en vain. Le jeune Rakim bafoua la foule, après quelques instant il reçus applaudissement et fleure qui s'entre mêlait avec les légume mou que certain tentais lui balancer à la figure. Pourtant il s'était rendu en final… ils oublièrent rapidement. Ils fesaient tout les deux partie de ce voyage à bord de cet Intrépide Impérial nommé L'Élancia. Quand Kirtann prit conscience de ce qui ce disait à propos du jeune, il lui tendit la main et le prit sous son ailes, dans ses rangs. Ils étaient une centaines de soldats à bord de L'Élancia, en cas de tempête, la destiné du navire reposais sur les épaules fatigué de l'équipage. -Armada! Dans la cale! Ici vous allez nuire à l'équipage! Cria Kirtann à ces hommes, Niran, Vlamir, Zek, vous aiderez l'équipage ils auront peut être besoin de vos bras. Et toi Rakim… tu reste avec moi!
-Bien sur Mon Amiral, je voulais justement voir cette bête de proche. Toujours nonchalant… La houle devenait de plus en plus puissante, les voiles frappait dans l'aire. Leur ennemie naturelle ce rapprochait à grand pas. Les vagues ce formaient frénétiquement, signe qu'elle balayait tout sur son passage. Ils ne pouvait dicerné ou la tempête ce terminais et ou la mer commençais. Les nuages noirs toujours plus près projetaient de funeste vagues droit sur eux.

Dernière modification par GoldenWolfff (16/03/2015 06:33:45)

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#13 28/03/2015 21:09:33

Membre

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Up afin de remettre les dernier post en avant à cause de ces ****.

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#14 28/03/2015 21:11:43

ex - Admin / Op

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Pas la peine, nous ferons le ménage nous même bientôt.

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#15 25/06/2015 16:39:38

Modérateur
Lieu : bretagne

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Bien le bonjours a tous je voulais deja félicité les Participants , et la sa fait plaisir de revoir le talent d'écriture de certain , Chose que je ne maitrise pas totalement ^^.

Je voulais Procédées a un Rappel le cadre du concours Srp sur le Texte de Termin et toujours d'actualité.
BIen que se soit une chose que l'on est délaissé au profit de l'avancement du Srp en therme de build etc. et des mises a jours du serveurs Creatif.

L'objectif est donc :

Vous pouvez m'envoyer votre texte par MP, mais je vous invite tous à répondre directement dans ce topic pour imaginer la suite ! Vous pouvez écrire un autre chapitre, ou même plusieurs chapitre, voir même un livre. Concentrez vous sur les aventures de notre héros dans la découverte des nouvelles terres, le terres d'Origines sont perdues, nous n'y pouvons plus rien... Donnez un nom à la nouvelle citée, son histoire, une description qui nous fera rêver. Décrivez nous les grandes quêtes que les futurs guerriers auront à parcourir pour arriver dans ces Terres. Cependant, restez suffisamment vagues pour laisser libre court à l'imagination de chacun. En effet, nous sommes un serveur Semi-RP, et nous voulons permettre à chacun d'encrer sa propre histoire au sein de celle des nouvelles Terres.

Donc pour rappels : Le Gagnant du Concours obtiendra le Titre :  élus grand Sage
! Votre texte deviendra le RP officiel du serveur et nous vous en remercierons par moult pièces sonnantes et trébuchantes, et d'autres cadeaux du même acabit. Les meilleurs textes RP, même si ils ne correspondent pas à nos attentes seront eux aussi récompensés !!

L'objectif et de suivre la Trame Faite par Mr_urfaneck , Aprés libre a vous et votre Imagination de faire ce que vous souhaité . N'hésité pas a faire plusieur Chapitre , Le Rp de Termin pourrai Se trouvé sous Forme de Livre comme Blackwood la fait a l'époque ou bien Theory il me semble.

Allez Courage a vous ! en Esperant voir de nouveau concurent !

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Modérateur Du Serveur Srp. je me tiens a votre disposition pour toute question/requête.

#16 25/06/2015 19:46:46

Rédacteur
Lieu : Dans mon monde de testmod

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Well, je vais tenter l'aventure, j'ai un mois de vacances à tuer

Le Monde de Termïn
C'est le nom de la terre où nous devons nous installer, moi et mon peuple, selon la carte de mon père
Mais qui suis-je ?
Je suis le fils du Sage, et mon nom est Laros, un nom que mon père avait trouvé très jolie à sa naissance, même si très peu utilisé.
Mon père m'as dis, peu avant de mourir d'emmener tous le monde ailleurs, le Monde d'Origine étant perdu.
Mais je n'ai pas l'âme d'un capitaine de bateau, je suis même plutôt froussard. Mais il faudra que je m'y fasse, sois je me débrouille sois tous le monde y passe, car ils n'écouterons personne. Même moi, je vais avoir du mal à me faire respecter.

Présentation difficile avec le peuple


Je vais y aller, il faut que j'y aille, sur le pont, pour me présenter, et dire au peuple notre objectif.
Car pour eux je suis un inconnu. Pour certains des plus cultivés, je suis le fils du sage mais très peu de personne en savent plus.
Je monte les marches, en me tenant à la barre car ici tous bouge à cause de cette satanée tempête. Si je la lâche, je tombe. J'aurais l'air malin !
J'espère que Karmin Elokar, mon second, à bien fait son boulot et à prévenue les cents âmes sur ce navire de venir, pour que je puisse parler.
Une fois en haut, je vois bien tous le monde. Ce n'est pas aujourd'hui que je torturerais ce satané Karmin.
J'attends quelques secondes, prend ma respiration, et me lance :
«  Bonjour à tous, je suis votre capitaine, Laros, le fils du Sage. Le Monde d'Origine est perdu. Nous devons rejoindre une île, Termïn. Cette terre, longuement étudié par mon père, mais malheureusement très peu connue, est assez grande pour nous permettre de tous vivre, et de construire une nouvelle cité. Je n'en sais que très peu plus que vous, je sais juste la position approximative de cette île. Mon père ne m'as informé qu'au dernier moment que nous devions partir. Avant cette nuit, je n'avais jamais vu ce magnifique galion.
J'espère que vous y ser........ »
Je n'eu pas le temps de finir que la tempête se déchaina de plus belle et déchira une des seules voile de sorties.
Je m'écria alors :
«  Tous dans votre dortoir, mettez vous à l'abri Viii... » 
Un autre éclair m'interrompu.




La fin de la tempête
Le navire, après plusieurs jours de tempêtes, était abimé, et n'avait plus de voiles, elles étaient toutes déchirées. Heureusement pour tous le monde, la tempête était enfin finie.
Des terres commencées à être en vue, probablement Termïn selon Laros.
L'équipage, inexpérimenté, était épuisé. Plusieurs personnes était mort, 6 selon le précédent recensement.
Après deux jours de navigation sur une mer d'huile, le bateau accosta finalement sur Termïn. Laros avait en effet reconnu formellement l'île.





L'arrivée sur Termïn
D'après Karmin, nous allons arriver. Termïn se rapproche de plus en plus. Fort heureusement d'ailleurs, car, au bout d'un mois et demi de voyage on s'ennuye ferme. Pourquoi d'après Karmin? Car cela fait deux jours que je ne suis pas sortie de cette fichue cabine. Pourquoi me direz vous ? Car il faut que j'étudie tous ce qu'il y a à savoir l'île pour pouvoir débarquer. J'ai trouvé effectivement, il y à trois jours de cela, en faisant du rangement dans cette satané cabine, quelques papiers avec de plus amples informations sur l'île comme par exemple des plans plus précis ou la superficie exacte de l'île. Je transmets donc "en temps réel" les informations pour où débarquer.
Voila, j'ai été donner à Karmin les dernières informations. Maintenant, une bonne nuit de sommeil bien mérité et nous devrions arrivé dans une jolie crique demain.
Après m'être levé, je monte tranquillement les escaliers pour voir où sommes nous.
Une fois en haut je m'aperçois que le bateau est a l'arrêt et que nous sommes à l'intérieur d'une magnifique crique de sable blanc. La plage fais quelques mètres et derrière, une magnifique forêt de palmier. En arrière-plan, des grandes montagnes, parfaitement décrites par mon père. J'arrive à distinguer au milieu des montagnes, une zone, beaucoup plus plates que le reste.
Mon père, dans ces notes, avait écrit que si une cite devait être crée sur cette île, cela devrait être sur cet endroit, plus plat que le reste. Il écrivait aussi que cet endroit offrait une vue imprenable et permettraient de nous défendre parfaitement en cas d'assaut. Cette montagne était également, toujours selon mon père, abritait de nombreux filon de minerais de charbon, qui nous permettraient de refaire de notre peuple, un peuple minier.
Soudain, Karmin me sortis de ma contemplation. Il me dis :
« Nous sommes arrivés en milieu de nuit. Nous t'attendions pour débarquer. Deux personnes sont déjà descendus pour s'assurer que l'île était sur. Aucun homme n'est présent sur cette île, cela permettra de nous installer pleinement. La plupart des hommes dorment encore. Nous attendons tes ordres. »
Je réponds alors :
«  Et bien, vous allez attendre encore un peu. Il faut que je réfléchisse à un plan pour nous installer sans difficulté majeur.
Nous aurons bien sur des difficultés dans les jours à venir mais il est de mon devoir de m'assurer qu'il y en aura le moins possible et pour cela j'ai besoin de temps. »




Débarquement
Je descend alors dans ma cabine pour réfléchir. En vérité, je sais très bien ce qu'il faudrait faire, j'y ai déjà réfléchis. Mais je voudrais y réfléchir encore.
Je voudrais descendre du bateau toutes les ressources, abattre une partie de la forêt, pour pouvoir dégager un chemin vers la montagne et faire des chariots. Car pour l'instant, tous ce que nous avons, c'est un bateau, abîmée en prime, quelques outils de base entre autres pioche, pelle, et quelques épées, un tout petit peu de nourriture, pour deux ou trois semaines pas plus, quelques lingots de fer, quelques un d'acier, un peu de fil, de cuivre, des graines, la plupart des livres contenant le savoir de notre peuple et c'est tout. Il va falloir travailler très dur pour réussir à survivre, surtout les premières nuits, pendant lesquelles des monstres en tous genres pourraient nous attaquer.
Finalement, je vais peut-être allé donner mes ordres. J'y ai suffisamment réfléchi, et, de toute façon, je suis le capitaine et si l'on ne fait rien nous mourrons et notre peuple avec.
Après être remonté et avoir donner mes ordres, tous le monde débarque. Une fois les dix premiers débarqués, ils se mettent à couper des arbres, le reste continue de décharger le bateau.
Le but est de couper des arbres et de tailler la montagne pour se frayer un chemin jusqu'à la future ville et de, avec ce bois, faire des chariots pour nous aider à monter nos ressources, et réparer le bateau, vraiment trop endommagée pour continuer.
Moi, Karmin et quelqu'un d'autre, un ami d'enfance, Garlik nous allons chasser quelques heures, pour récupérer un peu de nourriture, même si il faudrait chasser énormément pour nourrir tous le monde.



Première installation

Nous voila revenue de chasse. Nous sommes partis plusieurs heures, cinq je dirais au vue de la position du soleil et il commence à faire nuit. Malheureusement, nous n'avons rien ramené. Cette forêt de palmier est à proprement parler « déserte »  et nous n'avons absolument pas envie de nous aventurer dans la forêt derrière, une forêt plein d'immenses arbres, mais une forêt très sombre et inquiétante. On y entend des bruits de monstres que je n'ai pas envie d'imaginer.
Tous est enfin déchargée, assez d'arbres sont coupés pour faire des charrettes pour tous monter sur la montagne que nous habiterons bientôt. Cette montagne, je l'ai nommée ChromaHills. Cela la représente bien. Demain, nous construirons les charrettes, tous le monde devra s'y mettre pour aller le plus vite possible. Une fois ceci fait, nous enverrons des éclaireurs vérifier que la voie est libre, puis nous tracerons un chemin assez gros pour laisser passer les charrettes. Pour cela, il faudra couper des forêts, aménager au mieux le sol et enfin, certainement, construire des ponts.
Mais nous n'en sommes pas encore là. Pour l'instant, chacun se fait son petit « nid douillet » son lit pour la nuit. Pour cela, on prend quelques feuilles et un peu de pailles pour que ce soit le plus doux possible.
Et aucun traitement de faveur. Je dormirais de la même façon que les autres, c'est-à-dire, par terre. 



Le chemin

Ca y est, les charrettes sont faites et chargées. Un début de chemin est tracé, certainement une centaine de mètres, les éclaireurs nous ont assurés que la voix était libre et en plus il n'y a aucun pont à faire. Nous pouvons enfin commencés à bouger de cette plage. Pour l'instant, nous dormions encore avec les mêmes lits fais le premier soir, nous ne nous sommes pas plus installés.

Nos charrettes sont simplement des plateformes de bois, avec quelques barrières pour maintenir la marchandise, montées sur deux essieux et des roues. A l'avant des barres de bois pour avoir une prise pour tirer, à l'arrière, des accroches pour pouvoir pousser. A partir de maintenant, deux équipes seront formées. Cinquante pour continuer de faire avancer les chemins et les cinquante autres pour tirer les dis charrettes, cinq par charrettes.  Moi et Karmin, on alternera, et on veillera au bon déroulement des opérations.

Le chemin est assez accidenté, on va faire les premiers mètres avec les charrettes, voir si elles tiennent le coup, et si c'est vraiment trop dangereux, on divisera l'équipe du chemin en deux partie : l'une pour le faire avancé, et l'autre pour le rendre praticable.
Il y a des cailloux partout,  des trous, et il n'est pas droit.
J'espère vraiment que les charrettes pourront passer, sinon on perdrait un temps considérable.


Premier problème.

« L'équipe charrette prenait les charrettes qui vous ont été attribuées on commence à monter »
Ca y est, c'est parti. Tous le monde a son attrape-charrette dans la main. On peut y aller. Les premiers mètres ont déjà été aménagé pour les rendre plus praticables. Tous se passe bien pour l'instant. Les dix charrettes ont commencé a bougé. La première difficulté se trouvent dans dix mètres. Un virage assez serré qu'il faudra négocier de manière parfaite pour pouvoir passer.
Les charrettes roulent parfaitement, leurs constructions est parfaite.
On attaque le premier virage. Pour l'instant, les neufs premières charrettes sont passées parfaitement. Reste la dixième, la plus chargée, celle qui contient nos réserves d'eau. Une fois devant ce fameux virage, deux autres personnes viennent aider à pousser. La charrette avance calmement et commence à tourner quand soudain …… CRAC !!!! Un grand bruit se fit entendre et avant que quiconque n'est plus comprendre ce qui c'était passer, la charrette commence à dévaler la pente à toute vitesse. Dans le virage, on voit une roue, qui avait due craquer sous le poids de l'eau et de la contrainte subit dans ce virage. BOUM !!! La charrette vient de rencontrer un cailloux au tout début du chemin et de l'eau ruisselle  de partout. Nous n'avons plus d'eau.
Heureusement, personne n'est blessé.
Mais nous n'avons plus d'eau et la charrette est cassé. Il faut à tous pris de l'eau. Mais nous ne pouvons pas abandonner les charrettes. Je suis confronté à un problème que je ne saurais résoudre seul. Il me faut l'aide de quelqu'un. Heureusement, je viens de voir passer Karmin. Je crois, à sa tête, qu'il vient de comprendre ce qu'il s'est passé.
« Karmin, ramène toi ici ».

Que faire ?


—Oui, tu m'as appeler ?
— Je suppose que tu viens de voir ce qui viens de se passer ?
— j'ai juste rapidement compter les charrettes, et il me semble qu'il en manque une. D'ailleurs, que fais cette roue en plein milieu du virage ?
—Je t'explique : ce virage est le plus dur à négocier. Les neuf premières sont passées sans problème, mais la dernière, la plus chargée, celle qui contenait nos réserves d'eau, a lâché en plein virage. La roue s'est détaché de l'essieu. Heureusement, personne n'a été blessé, les deux qui tiraient à l'arrière ont sauté quand ils ont entendu le bruit. En clair, on n'a plus d'eau, une charrette en moins, et le risque qu'une autre lâche. On fais quoi ?
— Outch !!! Dur nouvelle. Il faudrait appeler ton ami, Garlik, il a souvent de très bonne idée. A trois on pourra prendre de bonnes décisions. En attendant, tu peux dire à tous le monde d'aller aider dans la construction du chemin, on les rappelleras plus tard.
— Bonne idée. Bouche tes oreilles.
Ecoutez moi tous le monde, allez aider les autres à faire avancer le chemin. Il faut que je me concerte avec quelques personnes en raison des récents évènements. Garlik, reste ici, on va avoir besoin de toi !


–- Oui, qu'est ce qu'il y a Laros ?
–- Viens, il faut qu'on discute

La réunion
–- Garlik, tu as vu ce qu'il vient de se passer avec la dernière charrette ?
–- J'ai entendu du bruit, mais je n'ai pas vu, non ! Qu'est ce qu'il c'est passer ?
–- Et bien notre dernière charrette, celle qui contenait la plupart de nos réserve d'eau , n'as pas apprécié un des virages, et c'est écraser en bas de la falaise … En résumé, on n'as plus d'eau ! Tu as une idée, pour remédier à ce problème ?
— Ah c'est vraiment problématique ça ! Je sais pas, moi dès le début l'idée de transporter une charrette d'eau ne m'avais pas vraiment plu. Je veux dire plutôt que, à chaque fois qu'on as soif, on va boire à la charrette, c'est bizarre, non ? Je serais plus d'avis que chacun ai sa propre gourde, et, quand on a soif, on prend dans sa gourde.
— Karmin, t'en pense quoi ? Moi je suis pour mais comment on remplit sa gourde, te si c'est pour ceux qui tirent les charrettes aussi, ça risque de poser problème.
— Bah, moi je suis assez d'accord avec Garlik, mais comme tu l'as dit, sa suggestion, risque de poser quelques problèmes. Je pense que, on devrait aménager la source pour pouvoir y remplir plus facilement des gourdes parce que la, en l'état actuelle, ça risque de poser des problèmes, et on perdrait de l'efficacité donc du temps. Je serais d'avis que dans les 2 groupes, on prenne une personne, qui changerait chaque jour, et qui irait remplir les gourdes de tous le monde.
— Je suis assez d'accord avec toi. Garlik, t'en pense quoi ? On fait ça ?
— Ouai, pourquoi pas, c'est une bonne idée


L'écriture est en cours, je ne peux pas sortir tous du premier coup.
J'essaye de faire au mieux, j'espère avoir bien compris le sujet.

Dernière modification par lucasja99 (05/08/2015 13:14:49)

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#17 26/06/2015 20:48:55

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

On peut avoir une date approximative de fin ?

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#18 25/07/2015 14:11:53

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

J'y travaille je vais voir sa avec le staff , et d'ici fin de journé je vous fournit une date.

Cordialement twocram.

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#19 25/07/2015 15:55:10

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Merci, ça me remotive à écrire

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#20 27/07/2015 19:34:09

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

On réfléchit  sur la date je vous tien informez rapidement.

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#21 11/08/2015 03:01:04

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

Avec du retard (merci les vacances), voici la suite. J'ai à nouveau divisé, ce livre est vraiment costaud. Tout de fois, le prochain post sera le dernier, et arrivera très rapidement (quelques jours maximum) !


II Débarquement

- Oh, le troubadour ! Bouge ton cul, on nous attend sur le pont dans la minute !

Ce verbiage sensuel, cette délicatesse dans les coups donnés à la porte... Foulevent, sans le moindre doute. Maudits bougres, ils n'auraient pas pu envoyer quelqu'un d'autre pour me réveiller? Passons... J'enfile rapidement la tenue blanche gracieusement offerte par Ker Malor pour remplacer nos haillons puants et grouillants de vermines. Foulevent m'attend dans le couloir accueillant les cabines de tous les survivants du Serenity.

- Nous sommes entrés dans les eaux directs de Termïn dans la nuit, la cité d'Haranie est en vue, me lache-t'il dans le dédale menant au pont.

Je me précipite aussitôt, excité comme un gosse. Tous les autres sont déjà massés à l'avant du navire, Melicerte en tête. A peine à l'extérieur, la pluie me trempe de la tête aux pieds, cinglante, collant mes vêtements à ma peau. Un fort vent de Nord-Ouest agite la houle tout en faisant claquer les étendards, la pluie nous frappe presque à l'horizontale. Me frayant un chemin à travers le groupe, j'aperçois finalement la cité, cette terre qui nous était promise. Les matelots du Fréove nous observaient, amusés, ne comprenant pas toute l'étendue que représentait pour nous cet instant. Nous avons tout abandonné, tout délaissé, au loin, l'arrivée est autre chose, pour nous, qu'une bonne occasion de boire et se détendre... Les bourrasques sont violentes, le plafond nuageux extrêmement bas, mais la ville nous apparaît enfin, bien plus proche que je ne le pensais. Malgré la pluie, il m'a fallu ouvrir grand les mirettes pour une description des plus fidèles -rien que pour vous- !

Haranie occupe  la totalité d'une presqu'île, mince bande de terre pointant vers l'Ouest. Ker Malor m'en avait rapidement décrit la topographie. La cité dispose de trois ports : un spécialisé dans l'accueil des navires les plus modernes et à vocations militaires, un autre pour les transports de personnes et de marchandises, et enfin le petit dernier, de taille bien plus modeste, lui destiné à de petites embarcations de loisirs ou de pêches... Le Fréove est normalement rattaché au port militaire, au Nord de la presqu'île, mais nous allons exceptionnellement accoster par le Sud, au port commercial.

La ville nous apparaît peu à peu, selon l'humeur des volutes de brumes. Bien que je les distingue difficilement, on devine l'immensité des quais sur lesquels la houle se brise. En arrière-plan, une haute tour émerge, surplombant l'ensemble des installations portuaires. Les bâtisses que j'aperçois se distinguent toutes, tant par la forme que les matériaux employés, des petites maisons de pierre et de bois à la grande construction qui nous fait directement face, à la façade magnifiquement décoré de brique et de pierre rose. Ker Malors intervient, devinant notre perplexité :

- Cette tour est la grande Horloge du port. Par temps calme, l'on peut la voir et l'entendre à des miles et des miles au loin. Le bâtiment à sa gauche est la bibliothèque d'Haranie, ancienne Bibliothèque Impériale. Des érudits de tout Termïn y viennent encore aujourd'hui, on y trouve des documents uniques ! Encore à gauche, l'auberge principale. Les voyageurs aisés y sont bien accueillis. Vous y passerez la nuit, le grand Commandeur ne vous recevra sans doute que demain.

Le reste de la cité était noyé dans la brume, invisible. Seules émergeaient çà et là de grandes toitures, et un grand dôme à peine discernable, plus loin dans les terres. Une certaine déception se lisait sur les visages de quelques-uns de mes comparses, sans-doute qu'ils auraient souhaité en voir plus... Patience, mes braves ! D'ici quelques dizaines minutes, nous y sommes ! L'accostage se fit d'ailleurs à la cool ; aucun incident, pas de casse, impeccable, propre, rien à voir, circulez. Quand je pense qu'au port d'Origine, sous une météo pareille, tu retrouvais le navire échoué sur le quai, la moitié de l'équipage par-dessus bord… Un mécanisme caché dans la coque ou je ne sais où doit sûrement contrer la dérive et stabiliser la barcotte... Ingénieux ! Bon, je déblatère mais il va être temps pour moi de débarquer sur cette terre promise. Melicerte me pousse gentiment du coude : je serais le premier des survivants du Serenity à fouler le sol de Termïn. J'empoigne l'échelle, bascule le corps... On descend, gentiment, dooouuucement.. Plus que dix barreaux... neuf... ... ...trois... deux... un... Allez, un petit pas pour Roger, mais un grand pas pour tous les félés qui m'ont suivi, Melicerte le premier.. Je pose tranquillement le pied droit.. C'est fait. Me voilà désormais en terre de Termïn.


III Visite de Haranie l'injuste

J'ai hésité à pondre un chapitre narrant ce qu'il s'est passé directement après le débarquement, mais les huitres et la soupe de poisson qui nous ont été servi à l'auberge m'ont fait passer l'une des pires nuits de mon existence... Alors je me contenterais de dire que l'accueil fut chaleureux, et on nous laissa faire la seule chose qui nous importait pour le moment : nous reposer sur le plancher des vaches. Il faut se dire qu'il nous manquait beaucoup, celui-là. Au crépuscule, après s'être éclipsé juste après l'accostage, Ker Malor revint et nous expliqua grosso-merdo le programme : le commandeur (le chef, le Roi, le patron, que sais-je !) était disposé à nous recevoir et écouter notre histoire (et nous payait accessoirement le séjour à l'auberge) mais pas avant après-demain. Et pour nous occuper, il a lié l'utile à l'agréable en dégotant un certains Arrnelod qui nous fera visiter la ville dans la journée de demain. J'espérais surtout que ce dernier allait parvenir à répondre à la montagne de questions que Melicerte et moi nous posions.

Comme promis, Arrnelod se présenta à l'aube. C'était un bonhomme un peu grassouillet d'une cinquantaine d'année, souriant et aux forts relents d'alcool. Je m'attendais à plus "strict" pour un guide, mais passons et faisons confiance au jugement de Ker Malor... Seuls une dizaine de survivants, Melicerte, Foulevent et moi compris, le suivirent, les autres étaient encore bien trop fatigués (ou pas remis de la mortellement célèbre soupe de poisson de l'auberge, à voir). Leana, la soignante en chef du Fréove, nous accompagna (pour mon plus grand bonheur) et pour cause : elle s'inquiétait sincèrement de notre état.

La visite nous pris toute la matinée, et s'étira jusqu'au zénith. Et malgré ces longues heures, les notes que j'ai eu l'occasion de prendre étaient lapidaires : non pas que le rythme soit trop effréné (au contraire, il a fallu multiplier les pauses pour que Foulevent puisse soulager ses plaies encore douloureuses), mais bien le flot d'information trop dense, et la cité trop tentaculaire. La presqu'île en elle-même n'est pas si imposante, mais Haranie s'est tissée dans un tentaculaire réseau de petites ruelles et ramifications, allongeant la visite et nous faisant bien souvent perdre le Nord. Il a d'abord fallu nous glisser aussi habillement que possible entre les échoppes et rues du quartier commerçant grouillant déjà d'activités.


Pendant qu'Arrnelod nous vantait la saveur des tartes à la citrouille de son neveu, nous admirions, éberlués, la Basilique qui nous surplombait de son impressionnante taille. D'ailleurs, nous avons rapidement été pleinement satisfaits : le passage que nous suivions nous fit aboutir sur la grande place de la Gare. A notre droite : la Basilique et son dôme. A notre gauche, la citadelle d'Haranie, dont l'immense herse défendait l'accès à la cité, surplombée par quatre grandes tours. Et nous faisant face, l'impressionnant chantier de la gare, qualifié par Arrnelod de dernière « excentricité » du grand Commandeur.


Puis passage éclair dans les quartiers de la petite classe moyenne (pas pauvres, mais pas non plus excessivement riche, composé de petits commerçants et notaires), avant d'arriver au clou du spectacle : le quartier riche. Un insondable et inextricable réseau de rues et de bâtisses toutes plus grandes les unes que les autres, à la décoration extravagante au possible : le tape à l'œil au-delà des mots. Le luxe y était tellement affiché, revendiqué, nous en étions presque dégoûtés.

C'est avec des sentiments très partagés que notre guide nous ramena finalement à la bibliothèque, juste à côté de l'auberge. Pourquoi partagés ? Eh bien… La ville m'avait subjugué par sa richesse, la splendeur de ses monuments… Mais son extravagance, et l'impression de démesure qui en transpirait de chaque quartier, chaque ruelle, chaque villa, tout cela me dérangeait. Oui, je vous vois d'ici venir avec vos grands chevaux : « tu es simplement écœuré et amère, toi qui vient d'un lieu beaucoup plus modeste et à l'avancement technologique bien moindre !! »… Ce n'est pas du tout ma pensée. Simplement le luxe du  quartier riche est tellement en décalage par rapport au reste de la ville, surtout le quartier pauvre, qu'Arrnelod nous a d'ailleurs à peine montré… En quelque pas, nous passions de maisons aussi grandes que nos châteaux d'Origine, et de misérables bâtisses dignes de nos quartiers mal famés… Pourquoi la technologie et la richesse sont si mal réparties ?!

J'ai de plus en plus hâte de rencontrer le grand Commandeur demain, je sens qu'il va avoir plein de choses à m'expliquer concernant la gestion d'une ville. Atteindre un tel seuil d'inégalités et d'injustice, cela demande du génie… Ou de la folie.

 


IV La construction d'un monde

Mais mes revendications sociales allaient attendre. Car c'est ici, attablés que nous étions au second niveau de la grande Bibliothèque de la ville, qu'Arrnelod allait enfin nous conter l'histoire de la construction d'Haranie, et surtout : de Termïn dans son immense globalité. J'abandonne à partir de maintenant mes habituelles et hilarantes frasques (ne pleurez pas, allons, elles reviendront par la suite) pour retranscrire au mieux le récit, qui s'étendra jusqu'au crépuscule…

Les premières traces écrites témoignant de l'émergence de véritables civilisations humaines organisées sur les terres de Termïn ne sont pas datées (et sont consultables ici-même, entre les murs de la bibliothèque). On a pris l'habitude de les situés à quelques siècles derrière notre ère. Ils relatent des premiers fondements d'une société qui serviront de base à celle d'aujourd'hui, et qui ont perduré pendant de nombreuses années. Pour rendre le récit plus agréable et compréhensible, je vais le subdiviser en sous-parties correspondant aux différentes ères qui composent l'histoire de Termïn, qui sont au nombre de cinq.


-    Première ère : Les hameaux

Comme je le disais donc, très peu de traces de ces âges remontant à des siècles aussi lointains qu'obscurs ont résisté à l'effet délétère du temps. L'on suppose qu'à l'origine, Termïn n'était qu'un vaste continent vierge ou presque de toutes traces humaines, ces dernière se limitant à des hameaux aussi petits qu'éparpillés et isolés, subsistant vraisemblablement de la chasse et de l'agriculture. Aucune trace de monnaie, de début d'administration, cartographie quasi inexistante… Bref, un âge sombre dont les vestiges sont bien peu nombreux.


-    Deuxième ère : la Grande urbanisation

Les écrits la décrivant se multiplient, et deviennent suffisamment explicites pour que les historiens en tirent d'importantes conclusions. Les contrés de Termïn étaient initialement peuplés de paysans exsangues et éparpillés aux quatre vents, survivant bon grès mal grès de leur culture selon les aléas de Dame Nature, comme nous venons de le voir. Seulement, le continent va connaître une explosion démographique et commerciale lorsque ces peuplades sporadiques vont se regroupés dans les principaux sites de passages des marchands, les zone littorales bordant les eaux les plus poissonneuses, ou encore là où les terres sont les plus fertiles et propices à une agriculture saine et viable. En l'espace de quelques décennies, de petit hameau et bourg se transforment en véritables cités, puissantes, où l'administration citadine naissante et les premières lois organisant le commerce permettent l'essor de régions entières et la pérennisation de tout le continent : des routes sont tracées, des voies navigables découvertes, des cols franchis, dans le but de relier entre elles les différentes cités naissantes. Des pans entiers des populations paysannes sortent de l'isolement.

Les familles marchandes, à l'origine de cette urbanisation rapide, gagnèrent ainsi en richesse mais surtout en puissance : c'était elles qui détenaient véritablement le pouvoir, et ce sont elles qui allaient modeler le visage de Termïn. On notera aussi que c'est à cette époque que de véritables monnaies émergent : de manière générale, une par grande cité (les villages alentours s'y conformant).

Haranie ne fait pas figure d'exception. A l'origine un misérable petit port de pêche envasé, un commerçant itinérant (et relativement aisé) nommé Melo Della Pricca remarqua immédiatement le potentiel de la presqu'île : elle pourrait constituer un port formidable, et surtout l'un des seuls sur la côte Ouest. Qui plus est, situé presque au centre du continent, la région était le passage obligatoire pour qui transitait du Nord au Sud ou inversement. Il investit massivement dans le désenvasement et l'agrandissement du port, en mettant en place des taxes sur tout marchand usant des routes du secteur. Tout de fois, ses fonds n'étaient pas inépuisables. Le renforcement des digues et la construction d'installations portuaires décentes ont eu vite fait d'épuiser sa bourse. Il lui fallait des alliés. Et Melo les trouva dans les personnes de Ramero Lisabeau et Torrac Froscel, deux riches marchands de passage qui s'intéressèrent eux aussi aux possibilités qui s'ouvraient à faire de l'endroit un port qui centraliserait tous les échanges des mers de l'Ouest. L'accord était simple : ils bâtissaient ensemble une cité portuaire d'envergure, avec pour seule condition que chacun aurait ses droits exclusivement sur une partie spécifique du terrain : la cité ne formerait qu'un, mais serait en fait composée de trois zones distinctes, revenant chacune à l'un des marchands. Leurs héritiers continuèrent le travail, et c'est ainsi que naquit Haranie.


-    Troisième ère : la guerre du fer

A la fin de la grande urbanisation, qui s'étendit sur une soixantaine d'années environ, la carte de Termïn devint bien plus lisible. L'intérieur des terres était parsemé de hameaux de tailles variables (allant de la petite ferme à de véritables ensembles fortifiés) installés sur les sites où se trouvaient les grandes matières premières : blé, élevage, fer, charbon… Ces cités agricoles et minières assuraient la production des ressources indispensables, qui étaient achetées par les villes marchandes qui s'assuraient de leur transition jusqu'au port, où elles étaient revendues à prix d'or. Tout le monde tirait profit du système : le producteur, et le commerçant. Il n'existait aucune réelle démarcation politique ou régionale : les villes (portuaires, ou productives) centralisaient les pouvoirs décisionnels.


Tout de fois, les cités minières se trouvaient en situation de désavantage nette : leur seule revenu était la vente du fruit de leur travail. Si les cités marchandes décidaient de prendre des mesures les défavorisant, les mineurs ne disposaient d'aucun levier pour résister et engager le bras de fer : s'ils stoppaient la production en représailles, ils se retrouveraient sans le sous… Les terres environnantes et les quelques villages alentours bénéficiaient d'une protection, mais hors de ces sphères d'influences, les landes et sentiers de Termïn étaient de vastes zones de non-droit, où les marchands de passages qui n'avaient pas les moyens de s'offrir une escorte étaient à la merci des brigands et autre criminels de grands chemins. On avait donc affaire à des cités Etats toutes puissantes (seule exception : les hauts de Krasla, où une petite communauté d'éleveurs et fermiers se rallia pour revendiquer la création d'une région autonome, véritable embryon d'Etat. Il n'y eu pas de reconnaissance officielle, mais il semble que les grandes cités aient respecté leur volonté).

Mais comme il fallut si attendre, des rivalités naquirent peu à peu entre les sites de productions et les villes marchandes. Les spéculations aussi hasardeuses que dangereuses opérées par certaines familles de marchands entrainèrent une série noire de chute des prix des matières première (à cette époque, chaque ville ou presque avait sa propre monnaie, compliquant d'autant plus les échanges alors en plein expansion) qui ruinaient à chaque fois à un peu plus paysans et ouvriers. Et comme nous l'avons vu précédemment : ces derniers ne pouvaient répliquer. Les relations entre paysannerie et grands commerçants se dégradèrent par crans successifs. Il ne manquait plus qu'une étincelle pour déclencher un conflit armé généralisé (qui serait une première dans l'histoire de Termïn). Et c'est à Haranie que celle-ci va se produire.

Haranie est alors à cette époque l'une des nombreuses cités portuaires de Termïn, et la plus importante de la côte Ouest. Tous les échanges maritimes de l'Ouest s'y centralisent, et la ville est devenue l'étape habituelle pour toutes les personnes qui traversaient le continent dans l'axe Nord-Sud. A sa tête, les trois familles créatrices : Della Pricca, Lisabeau, et Proscel, qui dirigent successivement la cité par roulement tous les 5ans, les deux familles non dirigeantes agissant comme conseillères auprès de celle qui a le pouvoir. Le système avait jusque-là fait ses preuves, et la répartition des trois secteurs s'était perpétuée sans accroc : les Della Pricca détenaient l'actuelle zone riche et le port moderne, les Lisabeau l'actuel port de pêche, le quartier pauvre et la zone commerçante, et enfin les Proscel les quartiers moyens. Malgré la séparation de la gestion des secteurs, l'architecture de la ville est relativement homogène : pierre, bois des forêts locales… Seulement, les richesses accumulées entre les familles n'étaient-elles pas égales : les Della Pricca possédaient le port le plus rentable d'Haranie, et en tiraient des bénéfices largement supérieurs à ceux des Lisabeau et Proscel réunis.

L'héritier de l'époque, Bravile Della Pricca, comptait bien saisir cette occasion. Soudoyant l'administration, prenant totalement le contrôle de la milice, et s'assurant du soutien des nobles de la ville, il écarta en une nuit les Lisabeau et Proscel du pouvoir, mettant fin au contrat fondateur et faisant ainsi pleinement main base d'Haranie. La « triaharchie » s'achevait. Et pour fêter ce qu'il considérait comme l'unification de la ville, il fit construire un obélisque au beau milieu des zones des Lisabeau et Proscel (emplacement de l'actuelle Basilique), affirmant ainsi symboliquement sa domination. Bien qu'évincées, les deux familles n'avaient pas capitulées… Et elles allaient se trouver des alliés dans les petits producteurs de fer de la région dont Haranie assuraient l'exportation.

En effet, les Della Pricca, soucieux d'asseoir pleinement leur nouvelle emprise, levèrent de nouvelles taxes, cette fois-ci directement sur la production des matières premières, à la tête desquels se trouve le fer. Cette décision, dans un contexte de fortes tensions entre producteurs et commerçants, était l'étincelle qui allait embraser Termïn toute entière, puisque les populations de travailleurs des petits villages miniers situés dans la région sous l'influence d'Haranie (un immense arc de cercle du Nord au Sud) virent la taxe comme une véritable ingérence dans leur propre politique : de quel droit une cité « étrangère » pouvait-elle leur taxer ainsi le kilo de fer extrait ?!


La foule s'enhardit, les responsables haraniens envoyés un peu partout pour s'assurer du bon déroulement du paiement des taxes furent pendus, des drapeaux portant l'insigne de la cité brûlés. Le mouvement, le premier à atteindre cette envergure et a allé aussi loin dans la contestation, se fit connaître par le bouche à oreille au grès des chemins et hameaux de Termïn. Et de toutes les villes de productions qui subissaient une pression identique, des messages d'approbations et de soutient arrivèrent. Sentant la patience de Bravile s'étioler, et une répression sanglante se profiler, les Lisabeau et Proscel tentèrent par l'envoie de représentants de convaincre les mineurs qu'ils étaient leurs alliés. Les deux familles firent de leur mieux pour organiser et armer les mineurs en échange de quoi ces derniers, une fois Bravile Della Pricca déposé, les reconnaitraient comme dirigeants d'Haranie : les Lisabeau et Proscel parviendraient ainsi à éliminer leur ennemi et à reprendre le pouvoir.

Malheureusement, leur plan tombera à l'eau avant même qu'il n'est pu démarrer : les négociations et l'équipement ont pris trop de temps, et les hommes de Bravile sont déjà en marche. En deux semaines seulement, tous les centres contestataires sont écrasés, la plupart pillés et incendiés, sans que le mouvement de révolte n'ait eu l'occasion de se regrouper. Et pour donner l'exemple, pas de prisonniers lors de la suppression des derniers nids de résistances : des centaines de mineurs, paysans, femmes et enfants (dont sans doute une grande majorité d'innocents) sont méthodiquement massacrés sur ordre direct de Bravile. Cette répression cruelle et aveugle électrise les foyers de contestations de tout Termïn, qui généralisent les agissements d'Haranie aux autres grandes cités marchandes, et les accusent de despotisme. Les campagnes s'arment comme elles le peuvent en vue de venger cet affront et mettre fin au dictat… Tandis que le massacre donne des idées aux grandes cités marchandes : pourquoi perdre du temps à négocier des taxes et lois, s'il suffit de faire parler la force…

Et ainsi s'étend à tout le continent la guerre du fer : partout, milice des cités et mineurs s'affrontent et s'entretuent dans une lutte confuse mais penchant clairement en faveur des grandes villes, mieux organisées et équipées. Après une dizaine d'année de guérilla durant laquelle les milices détruisent les groupes les plus menaçants et les plus proches, les grandes villes se lancèrent dans un « grand nettoyage » : pendant près d'un demi-siècle, elles s'évertuèrent à piller et soumettre tous les villages et hameaux qu'elles croisent, frappant souvent bien au-delà de leur sphère théorique d'influence. L'objectif était double, et fut pleinement rempli : étouffer dans l'œuf toute révolution qui aurait pu se déclencher dans le futur, et étendre leur pouvoir. Car au fil de ces raids, les cités s'assurèrent le contrôle de régions entières.

Après environ 60ans de troubles et de terreur, la guerre du fer prit finalement fin. Les grandes cités marchandes et portuaires (au nombre de quatre) ont grâce à elle assises leur pleine domination sur Termïn : les quelques villages qu'elles ont épargné leur sont totalement soumis. Seulement, ce rival commun maintenant abattu, les dirigeants de celles-ci comprirent qu'une nouvelle lutte allait éclater, et qui cette fois-ci les opposerait entre-elles.



-    Quatrième ère : Les quatre cités et la guerre d'Union, l'ère Impériale

   

Les quatre cités

Nous nous trouvons désormais à environ un siècle avant notre époque. La guerre du fer s'est achevée de la même manière qu'elle a commencée : dans le sang et la barbarie, et quatre villes se retrouvent maintenant maîtresses du continent tout entier (les seules à échapper à leur hégémonie étant les petites cités ou forts les plus éloignés et/ou n'ayant pas pris part au mouvement de révolte, la communauté des Hauts de Krasla en fait par exemple partie). Haranie est alors la plus puissante de toute, dominant l'Ouest tant sur mer quand dans les terres. Le complot raté des Lisabeau/Proscel les ayant discrédités aux yeux de la population, les Della Pricca eurent les mains libres. La ville enrichi par les tarifs douaniers et le fruit des pillages (durant la guerre du fer) se trouvait à la pointe de la technologie de Termïn : poudre à canon, premiers grands navires de guerre... Le bras armé de sa flotte, les Ecumeurs, représentaient une force de frappe indéniable.
Parmi ses rivaux directs :

Port Pourri. Amorce d'industrialisation, budget dédié à l'armement de plus en plus élevé… Tout comme Haranie, la cité construite sur un marais asséché faisait de son mieux pour se maintenir dans la course technologique, et lui offrait une concurrence des plus tenaces. La ville était par ailleurs toute puissante dans l'exportation du fer, et des minerais les plus précieux.

Ou encore l'île Grenade. Ce havre des régions arides et désertiques tirait sa puissance de son emplacement : un ensemble de petits îlots narguant de près le rivage. Un pont fut jeté et consolidé, et de puissants sultans locaux s'y installèrent, donnant naissance à une cité portuaire de taille. L'île dominait notamment de loin le commerce du verre et des épices.

Et enfin, Port Fleuri. Ce paisible village de pêcheur profita d'accords douaniers avantageux avec Haranie pour agrandir considérablement son port et parvenir à s'imposer comme l'une des quatre grandes cités de Termïn. Militairement très faible et traditionnellement peu belliqueuse, la ville ne prit pas part à la répression de la guerre du fer, et gonfla sa population en accueillant nombre de paysans qui fuyaient les campagnes ravagées.

Ces quatre-là étaient à la fois partenaires et rivales. Les relations entre Port Fleuri et Haranie illustrent bien le paradoxe : les deux cités ont homogénéisé leurs tarifs douaniers, Port Fleuri est sous le giron d'Haranie en ce qui concerne sa défense (alliance militaire, en clair), mais les deux se mènent une guerre féroce concernant les exportations de ressources halieutiques et agricoles. Haranie était alors dirigée par l'homme qui allait la mener à son apogée : Milusa Della Pricca : lucide et pragmatique, il savait que le rapport de force commercial entre les quatre allait fatalement tourner au conflit armé. Frapper le premier aurait sans doute paru comme la meilleure des options, mais il ne voulait cependant pas non plus précipiter les choses : avant de s'engager dans une guerre, il est plus judicieux de se préparer un terrain favorable… Conseillé par un mystérieux inconnu, il décida d'organiser une rencontre exceptionnelle entre les quatre dirigeants des cités, une grande première. L'objectif : tenter de les amadouer.

La réunion prit place dans l'un des palais de l'île Grenade. Pourquoi là-bas, m'étais-je aussitôt demandé ? Car Milusa avait raisonné par élimination. Une réunion à Haranie ou Port Fleuri, les représentants de Port Pourri aurait aussitôt exprimé leur refus d'y participer : les deux villes lui sont clairement opposées, le piège n'est que trop évident… De même que ces deux premiers refuseraient de se rendre à Port Pourri pour les même raisons. Reste donc l'île Grenade, qui est un choix judicieux pour plusieurs raisons : la cité est la plus neutre des quatre, elle contente donc tous les partis. Qui plus est, Milusa espère en flatter le dirigeant en lui offrant le privilège d'être l'hôte d'un évènement aussi important : l'île Grenade est neutre, mais qui sait, en la brossant dans le sens du poil, il deviendrait envisageable de la voir gagner sa cause, et obtenir un trois contre un plus que favorable contre Port Pourri. Il s'en pourléchait déjà les babines…

Le cadre fut, d'après les différents récits et témoignages retrouvés, d'un luxe et d'une beauté encore jamais vus sur Termïn. La ville toute entière avait été somptueusement habillée des plus belles tapisseries aux couleurs des quatre grands, des fleurs exotiques aux milles senteurs ramenés de l'autre bout du continent pour l'occasion, les chambres les plus belles de toute la cité réservées aux hôtes… Une atmosphère de fête et de liesse courait chaque rue, envoutant les délégations dès leurs premiers pas dans le port. Celle d'Haranie vint dans son majestueux Fréove (premier du nom), navire amiral des Ecumeurs. Le Port Fleuri choisi la simplicité, arrivant dans un petit voiler gris argenté aussi élégant et travaillé que rapide sur l'eau. Et comme il fallut s'y attendre, Port Pourri opta pour l'intimidation : sa délégation fit le déplacement dans le plus gros navire de guerre de sa flotte, un gigantesque trois mats à l'aspect menaçant.

La fête qui attendit les invités pour la première nuit sur l'île dépassa toutes les attentes, le Sultan avait dépensé sans compter (aidé par un Milusa habilement généreux) : musiques, danses, jeux, mets orientaux, et surtout l'alcool local (sorte de liqueur de figue) enchantèrent les nouveaux arrivants… enfin, presque tous. En effet, tous ne virent pas la fête du même point de vue : la délégation du Port Fleuri se prêta immédiatement au jeu et profita sincèrement des festivités à l'excès, de bons vivants, il ne fallait pas le leur demander à deux reprises quand il s'agissait de boire et s'amuser. Les haraniens s'y joignirent eux aussi de bon cœur, conscient qu'ils avaient participé au financement de tout cela, avec comme arrière-pensée la nécessité de faire bonne figure devant l'hôte. Seuls les hommes du Port Pourri observaient d'un œil perplexe et désabusé les réjouissances : à quel moment le contexte de tension actuel permettait-il une telle beuverie, se demandaient-ils.

Milusa allait et venait, observant la scène d'un air satisfait : les représentants de ses amis (alliés) du Port Fleuri fraternisaient peu à peu avec leurs homologues de l'île, alors que ses adversaires s'isolaient, refusant de prendre part et sirotant froidement leurs verres entre eux… Parfait, tout était parfait. La réunion du lendemain allait s'ouvrir sous les meilleurs hospices possibles.

Celle-ci s'ouvrit d'ailleurs avec 5heures de retard : il fallait bien que tout ce beau monde décuve de la veille. Le top fut donné à 17h pile, dans la plus grande salle du palais réaménagée pour l'occasion : une grande table carré en son centre, chaque côté accueillant une délégation avec au centre son dirigeant. La salle était vierge de tout apparat, seulement décoré des drapeaux des quatre invités, disposés sur les murs de la pièce. Avant même que le premier mot ne soit prononcé, la tension était irréaliste : hommes du Port Fleuri et de l'île rigolaient encore doucement de la veille, tandis que ceux de Port Pourri toisaient d'un œil sévère et ostensiblement méprisant le reste de l'assistance, attendant que Milusa ouvre enfin le début dans un calme trompeur. Et leur attente allait être récompensée car l'annonce qui venait était d'ampleur : la phrase d'entrée de Milusa fut lapidaire.

« Messieurs, je vais ce soir vous proposer une union. Notre union. Après des siècles d'isolement, d'indépendances contre-productives et de tensions inutiles… je vous propose la création de la première organisation inter-cité de Termïn : notre Empire. »

Je vous laisse imaginer les réactions dans la pièce, entre fou rire et tollé généralisé. Il fallut attendre plusieurs minutes, le temps que le calme revienne enfin… Et que les convives constatent par le simple fait de croiser son regard à quel point l'homme fort d'Haranie était sérieux. On lui demande des explications, des raisons… Il les leur donne : une véritable démonstration argumentée durant laquelle Milusa impressionne tant par un talent d'orateur qu'il avait bien dissimulé que par son exposition des faits. Son argumentation tournait autour d'une idée centrale : la nécessité de normalisé les lois, décrets, tarifs,…


Si les cités souhaitaient poursuivre sereinement leur développement, elles ne pouvaient selon lui s'enfermer continuellement dans une lutte instinctive contre des concurrents qu'elle ne pourrait abattre que par la force, ce qui serait regrettable (je doute de sa sincérité sur ce point en particulier). La pérennisation de l'économie de Termïn ne peut que passer par l'unification de la monnaie et des règles douanières. Un organe administratif central doit être bâti et respecté, lequel se chargera de l'édiction des lois et l'organisation du commerce. Cet organisme aura toute puissance, et concentrera tous les pouvoirs. Voilà un résumé que je pense fidèle de ses idées.

Il soumit les trois délégations à une première question : êtes-vous prêt à travailler avec moi dans le but de faire de ces mots une réalité ? Si le oui était acquis, le reste du débat aurait alors servi à fixer les détails techniques : nature de l'exécutif (parlement, ou simple chambre de conseil, etc…). La consternation du début laissa place à d'intenses réflexions au sein de chaque délégation. Le débat semblait passionné, particulièrement du côté de l'île Grenade. Sans la moindre surprise, les représentants du Port Fleuri apportèrent les premiers leur approbation. Milusa se tourna alors vers ses hôtes, les seules dont il n'était pas sûr de la réponse. Il fallut patienter une dizaine de minutes pour enfin entendre la voix le Sultan : l'idée lui plaisait, mais l'approbation pleine allait se faire selon les débats qui suivront. Vint finalement les hommes du Port Pourri. Leur refus était évident, mais plutôt que de l'annoncer explicitement, ils préfèrent non sans habilité évoquer le point qui serait le plus sujet à discorde lors des négociations : qu'elle ville serait considérée comme capitale (car qui dit pouvoir centralisé dit capitale les centralisant) ?


Milusa avait anticipé un tel retour de bâton, et sa réponse était toute prête :

« Quelle ville ne serait plus à même de servir de capitale qu'Haranie ? La plus puissantes des quatre ? »

Une provocation cinglante, tellement énorme qu'elle en paraissait presque irréaliste. Comme Milusa l'escomptait, sa proposition ne déclencha qu'indignation dans la délégation du Port Pourri, qui quitta la pièce dans la minute, quitta le palais dans les 5minutes, rejoignirent leur navire dans la demi-heure, et était définitivement l'île dans l'heure. Avec le départ d'un des quatre, la réunion fut suspendue, et chacun retourna chez soi…

La manœuvre de Milusa, bien que brutale, reste habile. Il avait parfaitement conscience que sa proposition allait être rejetée. Mais bâtir l'empire pouvait attendre : par cette annonce, son objectif principal avait été d'observer les réactions des autres représentants. Palper le terrain, en sorte. Et l'expérience s'était révélée enrichissante : l'île Grenade n'avait pas rejeté l'idée comme il le craignait, et semblait même prête à y prendre part. Et maintenant qu'il avait insufflé ce projet dans les esprits, tous allaient y penser malgré eux… Mais quelle conduite à tenir, maintenant que l'opposition avec le Port Pourri se radicalisait ? La guerre, bien évidemment, mais pas sans un motif qui permettrait de napper son simple désir de dominer Termïn sous une nécessité qui œuvrerait pour le bien de tous. Or, la réunion avait offert ce motif ! N'a-t'il pas montré, par son exposé, que son souhait le plus cher était l'épanouissement de Termïn ? L'argument était bien évidemment fallacieux, mais allait suffire à justifier l'usage de la violence : Port Pourri s'oppose à l'Empire, ce qui revient à dire qu'il s'oppose à nous tous et notre désir de bâtir un monde main dans la main (brrr, j'en ai des irritations tant ça pue l'eau de rose).


Si pour des yeux extérieurs cette gymnastique intellectuelle peut paraître invraisemblable, à l'époque, elle fonctionna, et même bien.


La guerre d'Union

Chacun retourna chez soi, et chaque cité fut prise d'une activité fiévreuse les jours qui suivirent (sauf au Port Fleuri, où l'on n'en avait décidément pas grand-chose à faire…). Milusa avait préparé le terrain, il ne restait plus qu'à exploiter le fruit de son travail : mettre à terre Port Pourri en vitesse avec le moins de pertes possibles. C'est reparti pour la guerre…

La guerre d'Union reste tout de fois une guerre bien particulière comme seules des marchands sauraient le faire : en quelques années de conflit, il n'y eu qu'une poignée d'affrontements directs, principalement en mer, avec des pertes humaines infimes comparées aux massacres du temps de la répression durant la guerre du fer. C'est que Milusa ne veut pas foncer tête baissée : c'est un homme de politique et non un militaire, ses connaissances en matière de stratégie navale sont plus que limitées, et il en a conscience (il souffre d'ailleurs un mal de mer étonnamment puissant). Il n'attaquera pas avant d'être sûr de la victoire : Port Pourri économiquement dans l'impasse, et une supériorité numérique écrasante, sans quoi l'ennemi serait capable de lui tenir tête voir retourner la situation.


Port Fleuri le soutiendra, mais sa flotte se limitait à quelques barquasses de pêches et des galères non armées. Inutile. Cependant, le grand nombre de paysans que la ville abrite pourrait fournir une bonne réserve de fantassin… Les premiers messages partent, accompagnés de ses meilleurs lieutenants : il s'agit d'entrainer ces hommes. Dans le même temps que ces premiers préparatifs, un boycott de tous les produits venant de l'ennemi est mis en place. Si Haranie le tentait seule, ce serait un échec, mais Port Fleuri accompagne, et le Sultan de l'île Grenade accepte lui-même de bloquer l'achat de certains produits (c'est qu'il a lui aussi des comptes à régler, le saligaud), après quelques tractations obscures comme on les aime. Milusa lui promet entre autre l'achat d'immenses tapisseries et bijoux en échange de ces mesures : le sacrifice est lourd, mais en vaut la peine, se dit-il.

Toujours est-il qu'en l'espace de quelques mois, les résultats sont là : la trésorerie du Port Pourri crie famine… Et compense le manque par des levées d'impôts exorbitantes sur les populations travailleuses, et de nouvelles taxes sur les petits exploitants agricoles. Les mesures sont impopulaires et le mécontentement gronde, mais les sous rentrent dans les caisses : les collecteurs usaient bien souvent de la force pour être réglés. Tant mieux, pendant que l'adversaire s'évertue à trouver des fonds, Milusa à le temps de faire tourner ses chantiers navals à plein régime… Et ceux de l'île Grenade tant qu'à faire, Port Fleuri a de l'argent à dépenser, autant les utiliser pour se constituer des navires digne de ce nom : il fournit le bois et les équipages, et le Sultan lui loue les cales sèches à des prix ridiculement bas. Pendant deux ans, les forces d'Haranie sont libres de se développer comme bon leur semble, l'étau se resserre…

Et pourtant, c'est bien les forces du Port Pourri qui seront à l'initiative du premier affrontement. En effet, la cité ne s'est pas fondue dans le fatalisme et a pendant ces deux années tout tentée pour se redresser, en témoigne le nombre impressionnant de délégations qu'elle a envoyé sur l'île Grenade. Seulement, ses efforts sont beaux mais vains, car aveugles… Elle perd une année à tenter de la faire basculer dans son camp en s'épuisant dans de longs monologues argumentatifs : infructueux, le porte-monnaie d'Haranie est bien plus attirant que les coffres quasi vides de Port Pourri. Puis perd dans la foulée une deuxième année à essayer d'acheter la neutralité de l'île, ce à quoi le Sultan rétorquait qu'il l'était déjà : il n'aide pas volontairement Haranie, il ne fait que louer ses cales sèches et lui vendre des tapisseries (il avait un sacré sens de la répartie, celui-là). C'est l'impasse, et les options ne se bousculent pas… Si rien n'est fait, Haranie aura sous sa bannière une flotte monumentale. Mais dans le même temps, attaquer revient à faire de l'île Grenade un ennemi, et poursuivre la lutte en trois contre un…

Le choix est fait. Au début de l'hiver, la flotte du Port Pourri appareille, les cales bourrées de poudres et boulets, cap sur l'île Grenade. Après deux semaines d'un voyage rendu difficile par les tempêtes de neiges et un vent capricieux, la flotte atteint par miracle la cible de nuit, comme le prévoyait le plan d'action initial. Il s'agit de réduire les cales sèches de l'île en poussière et liquider dans le même temps le plus de bâtiments de guerres que possible (sachant qu'ils allaient en faire un ennemi, autant couler maintenant ses forces…).


La flotte du Port Pourri s'était divisée en deux : une partie allait longer les cales sèches, l'autre les ports où les navires sont à l'ancre. L'attaque démarra simultanément, aux alentours de minuit, et tourna à la véritable démonstration : en un temps record et avec une précision monstrueuse, les canonniers envoient par le fond toutes les cibles qui se présentent. Réveillés en sursaut par le bruit des tirs et des explosions, les hommes de l'île ne pourront qu'observer, médusés et impuissants, leur flotte être coulée à quai. Quelques canons tentent sporadiquement de répliquer depuis le sol, sans faire mouche. Vingt minutes à peine après les premiers tirs, l'agresseur se retire dans la nuit, aussi furtivement qu'il en est venu, laissant les hommes du Sultan faire le bilan des pertes… Et il sera lourd. La totalité des cales sèches hors d'usages, entre 70 et 80% de la flotte envoyée par le fond : tactiquement, c'est une victoire écrasante. Stratégiquement, c'est un simple gain de temps.

Lorsque Milusa fut informé, sa seule réaction se limita à un haussement d'épaule : qu'importe, la victoire est acquise malgré tout. Comme il l'espérait, le conflit tourne au trois contre un : asphyxier la cité va désormais être un jeu d'enfant.
Toute l'année qui suit durant, il prépare l'étape suivante : le blocus complet du Port Pourri. Les cales sèches ont été reconstruites et reprennent leur activité, les défenses portuaires sont renforcées, sa propre flotte est prête, la formation d'une armée de terre en très bonne voie… Mais il va aussi falloir trouver une occasion pour saigner à blanc la flotte adverse, sans quoi l'ennemi serait capable de résister à une attaque par mer, élément central de l'assaut final. Heureusement, cette occasion va apparaître d'elle-même…

En effet, au Port Pourri, la situation est explosive : le bas peuple est maintenant sans le sous, il faut désormais racler les fonds de bourses des nobles, augmentant le nombre de mécontents. Pour s'en sortir, il faudrait obtenir une trêve, mais Haranie n'accepte que la reddition sans condition, et l'île Grenade a fait pendre ses derniers diplomates. Le seul moyen de résister au boycott reste de mener des raids sur les cités neutres alentours : les piller, prendre des otages, obtenir des rançons. Seulement, il faut frapper de plus en plus en loin, et la flotte va tomber dans un terrible guet-apens : Milusa avait anticipé cette stratégie, et déployé ses forces au large d'un petit et riche hameau. L'occasion est magnifique, il frappe au moment le plus vulnérable : lorsque les navires s'approchent de la côte pour faire débarquer les fantassins. En une demi-heure, l'affaire est close. Incapables de manœuvrer au risque de s'échouer, les navires du Port Pourri sont détruits les uns après les autres, ceux qui flottent encore pris d'abordage pour terminer le travail à l'épée : une véritable hécatombe. Pendant des jours, les courants échoueront sur les plages voisines débris de bois et cadavres…

La victoire est double : les défenses du Port Pourri sont bien entamées, et la ville est désormais privée de ce qui constituait ses seuls revenus fiables. Le pillage n'est plus possible par la terre : les paysans s'y regroupent, prêt à défendre chèrement leurs terres. La fin est proche…

Milusa fait durer le supplice encore quelques mois, le temps que ses forces soient totalement à disposition. Il dispose maintenant des flottes des trois cités combinées, d'une armée de terre conséquente, et d'assez grandes réserves de munitions et provisions pour entretenir un siège durant des mois et des mois.


A l'inverse, après près quatre ans de blocus, Port Pourri est aux abois et en est réduit à attendre le coup d'estoc : la cité n'a même plus les moyens de payer l'entretient de sa garnison. Le siège se met en place fin automne, d'abord sur terre : la ville est totalement verrouillée, les petits villages alentours ont accueilli l'armée des coalisés avec joie. Milusa aurait été tenté, selon les historiens, de ne pas aller au-delà du siège, pensant que la population de la ville renverserait rapidement d'elle-même ses dirigeants pour mettre fin au calvaire. Il abandonna cette éventualité lorsque les autorités du Port Pourri chassèrent de la ville toutes les bouches inutiles, comprendre les vieillards, les malades. Sans pitié, il donna l'ordre de les refouler : beaucoup périrent de froid et de faim au pied des murailles de la ville, sans abris en plein hiver : il s'agit de montrer au reste des habitants ce qui les attend s'ils n'abandonnent pas.

La cité refusant toujours, envers et contre tout, de se rendre, il est finalement grand temps de passer à l'assaut par mer. Milusa espérait que la flotte du Port Pourri se serait imprudemment risquée à quitter le port pour canonner via la mer les assiégeants, mais elle n'est pas tombée dans un piège aussi évident. Le coup de grâce démarre donc une froide et neigeuse nuit d'hiver. Les tirs débutent à terre, s'acharnant sur la place forte de la ville : une puissante forteresse surplombant la mer, faisant la liaison entre le port et le mur d'enceinte. Quelques tirs de préparations, puis une volée complète, assourdissante. Sous le couvert des boulets sifflants, plusieurs échelles sont dressées : il s'agit de faire croire que l'assaut est sérieux, et mobiliser autant de défenseurs que possible.

L'ennemi mort à l'appât : il est temps de lancer la flotte. Les navires des trois cités débouchent sur le port une vingtaine de minutes après l'ouverture des amabilités, espérant faire un carton sur le port…
Seulement, les restes de la flotte des assiégés n'attendaient que ce moment pour tenter une sortie. Les témoignages sont unanimes : la collision entre les deux formations déclenche une pagaille sans nom, si bien que les premières minutes de batailles tournent au chaos. Les navires s'éperonnent, lancent des abordages alors que les canons font feu à bout portant, pendant que quelques bâtiments tentent de prendre le large. Afin d'éviter de se faire tailler en pièce, les navires du Port Pourri s'évertuent à garder leurs vis-à-vis en contact direct, coque contre coque, formant une masse inouïe de navires collés les uns aux autres à quelques encablures à peine du port. La situation y est indéfinissable, les équipages sautent de pont en pont pour atteindre l'adversaire, et l'affrontement devient une lutte sanguinaire au corps à corps.


Malheureusement pour eux, ici, le nombre prime sur l'audace : le gros de la flotte haranienne contourne le foutoir central, et se contente de mettre en joue la masse compacte que forme le regroupement des navires du Port Pourri. C'est la curé, les servants de canons ne prennent pas même le temps de viser, il s'agit littéralement de tirer « dans le tas ». Mats, coques, équipages : tout vole en éclat, broyé par le déluge des bordées haraniennes. Après un ultime instant de gloire, la flotte du Port Pourri termina sa campagne dans la vase des eaux de son propre port…


Ceci étant expédié, il s'agit de reprendre là où en était : les canons se tournent maintenant vers la ville, et tirent aveuglément, détruisant fortifications, habitations… Et enfin asséner le coup de grâce : débarquant par les chaloupes mis à la mer pendant la bataille, les fantassins se répandent dans la ville, et parviennent à arracher les portes de la ville aux défenseurs. Les assiégeants peuvent déferler… Une heure plus tard, les derniers survivants de la forteresse du port jettent les armes : ils n'ont plus de minutions, plus d'eau, plus le courage de continuer.

A deux heures du matin, le silence tombe enfin sur la cité, la première fois depuis des mois. Les congères recouvrent peu à peu d'un fin linceul blanc les débris et les corps, et le vent se charge d'éteindre les derniers brasiers qui ravageaient il y a quelques heures encore les quartiers résidentiels. Port Pourri est tombé, ses dirigeants viennent de se remettre à leurs vainqueurs (et périront dans leurs geôles, par ailleurs). La guerre d'Union s'achève, Termïn ne connaîtra dès lors plus qu'une seule et unique bannière : celle de l'Empire.

(à venir : la glorieuse ère impériale, la déchéance et la suite des malheurs de Robert et ses compagnons d'infortune)

Dernière modification par Pikaolive (11/08/2015 19:00:24)

Hors ligne


banniretheory.png

#22 11/08/2015 13:09:51

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

J'annule l'ancien Rp pour vous présenter celui ci : Bonne lecture !

Le monde de Termïn : Et la mémoire.

Je flaire cette odeur de peur. Effluve mêlée au sang et à la sueur aigre des combattants dépenaillés. Ils se battent et s'entre-déchirent. Ce pourpre si violent tache désormais le chemin humide qui menait vers Exil, la capitale de ce monde à nouveau déchiré.
  La terreur de nos attaquants est maintenant palpable, tangible et malléable comme argile et glaise nourricière. Leurs armes de misère, rouillé, leur tristes pourpoints de cuir déchiré, usé et décoloré par trop de soleil sur les journées inlassables de maraudes et de crimes. Je songe, que, en cet instant, les pillards ont attaqués une troupe trop fortes. C'est probablement leur dernier combat, boucherie vaine et odieuse sur le grand chemin, sous les frondaisons muettes.
Nos soldats s'acharnent désormais sur les fuyards. Ils hurlent de joie, d'excitation : ils traquent la bête blessé, dans une folle frénésie de sang et d'entrailles fraîches. Mon visage épuisé est impassible, ma jument baie ne bronche pas, en animal racé, de souche royale. Moi, en chef de guerre sur cette si majestueuse monture. Et autour de moi une escarmouche finissante. Mon intendant, en homme vain et terrifié, m'annonce que c'est une victoire, me dit que la déroute de ces vauriens et misérables crève la faim est totale, et, avec la piétaille, hurle à l'hallali déjà présent dans toutes les bouches.
  Cette victoire est un échec.
    Rien qu'une défaite. Ma gorge, mes entrailles se resserrent. Les douleurs passés de mon dos me font de nouveau souffrir le martyr, et ravivent les braises d'une autre époque. D'une autre décadence...
  Car Termïn est aujourd'hui Origine. Les royaumes mesquins qui se comptent par centaines ; et les querelles sans paix ni trêves qui s'ajoutent à la misère qui s'est exportée avec les ballons, les caravelles ventrus et les vaisseaux aériens. Tout ce vice de petit prince fuyant le grand cataclysme des terres déchues venus exporter leur querelles sanglantes sur la terre vierge. Le vieux sage n'était qu'un aveugle, comme tout les autres.
  Comme les mendiants des fanges,
    Comme les paladins des royaumes croulants,
      Comme les mercenaires sadiques, érodées par les conflits barbares.
La voix de mon intendant me ramène de nouveau à la froide réalité. Autour de moi les hommes essuient leur rapière sanglante, replacent leur carquois vidées de haine. Je regarde distraitement les fourrés piétinés par les fuyards et leur poursuivants enragés. Tout ces voleurs et chiens fous ne devraient-ils par rester sur les quais d'embarquement d'Origine, à attendre le Cataclysme prochain ? Ne devrait-on pas les repousser dans les limbes, avec pour seul radeau leur parure de médiocrité et de bassesse ?
  Si, sûrement, aurait répondu le vieux sage, qui guettent du haut des tours de la Citadelle. Mais à présent ? Que dirait-il ? Que diraient les gens, les arnaqueurs, les commerçants et les arrogants seigneurs ?
  Je ne sais plus. Mes cheveux grisonnants et mon grand corps fatigué hurlent. Hurlent à l'agonie. Termïn n'est-elle pas elles aussi plongée dans le vice ? Ce vice qui dépeint vicieusement sur la populace grouillante des rues et des usines. Touche pastel de noirceur pernicieuse. Touche d'aquarelle empoisonnée, de grossière encres d'écrivain public pour veuves et prostituées des bas quartiers du port.

Nous avons quittés depuis une heure mon hameau, cis dans les vignobles, les bois et les champs maraîchers qui nourrissent la capitale du jeune et décadent empire. Malgré toutes cette misère qui grandit inlassablement, tel le mauvais lierre, j'aime cette endroit.
  Ces petites campagnes raffinées. Au milieu des cyprès je retrouve les petits hameaux de bois et de tuffeau des vignerons, corporation florissante en cette deuxième année du nouvel empire d'Exil. Le maraudeurs curieux apercevra aussi les fermes joufflues, dûment fortifié, enfermant et protégeant jalousement orges, blés et avoines qui nourriront Exil durant les quelques mois du doux hiver de Termïn. L'on peut y voir également quelques villas, appartenant aux riches notables de la ville, voulant passer quelques jours à l'abri des effluves putrides et de l'air souillés d'Exil. Chacune possède sont corps central, dans un style gothique flamboyant, jouxtés d'ailes, l'une pour les lourds carrosses dorés des propriétaires cossus, l'une pour la domesticité, fidèle servant dans l'ombre des grandes fresques des palais.
  Notre petit cortège est composé d'une cinquantaine d'hommes et de femmes. Je ne suis pas le seul à me rendre dans Exil aujourd'hui. Tous ont répondu à l'appel du vieux sage. Tous. Tout ceux qui part une journée de grisaille d'un janvier crépusculaire ont pris la mer, il y a de cela trois années. Les pionniers qui, en croyant découvrir une terre pure et virginale, découvrir que le temps comptés avait été prédis.
  Aujourd'hui, jour anniversaire de notre découverte du continent, le vieux sage nous avait tous convoqués, tous autant que nous étions. Pourquoi ? Ma belle et douce femme, Lise, pense que c'est pour l'anniversaire de cette formidable découverte. Formidable ? Je ne le pense malheureusement pas, et, j'ai toujours plus la pathétique impression d'avoir amené le mal sur cette si belle terre, des sables de l'Est aux riches vignes de l'Ouest, des glaces du Nord aux côtes battues par les vents du Sud.
  Mon cœur maladif est hanté par la perspective malheureuse de revoir mes compagnons d'infortunes, longtemps après ce calvaire de long mois d'enfers marins, sur les trombes d'un océan réticent à livrer aux barbares que nous sommes une si belle terre de promesses. Mais nous avons réussi, à traverser ces landes brumeuses pour ces sommets d'écume obscures avant de s'échouer, misérable, sur les sables d'Exil, plongé au moyen-âge...
  Et là, quel ne fut pas mon étonnement de découvrir le même homme qui avait pressentis l'agonie d'Origine sur les quais d'une terre qui semblait déjà connue. Et les mots coulèrent de se lèvres sacrés . Ils savaient.
  Tous savaient.
    Que nous allions touché la terre. Le vieux sage l'avait prédis, dans un présage d'encens funeste. Tous savaient déjà.
  Qu'Origine ne tarderait pas à brûlé. Les sages des temps anciens, ou les royaumes des Pumpkins, Mithral et Theory s'épanouissaient, ou Steampumk brûlait et ou le conseil d'Origine ergotaient pour savoir qui méritaient la corde, qui méritaient les légions impériales et ou Spectral, riche seigneur de LegendCraft préméditaient déjà sa fuite désespérée vers l'outre tombe...
  Alors, me dit le vénérable, les puissants royaumes, d'un commun accord, pour une première et dernière fois avant de sombrer à nouveau dans le chaos destructeur. Chacune des dix plus grandes nations envoya ses cent meilleurs éléments, dont les princes de leurs maisons royale, auxquel s'ajoutèrent quelques délégations pompeuses venues d'Origine, de Serenity, de Sombreval, d'Extra et de Stardust.
  Et voilà comment ont en est arrivé là. Exil. La ville prophétiques, l'arche salvatrice déjà à flot pour les temps futurs.
  Et voilà aujourd'hui. La moitié d'Origine y grouille maintenant. Et maintenant les royaumes disparues d'antan se reforment déjà.
  Et les armées populeuses avec,
    Et les bandes de mercenaires douteux, soudards avinés des quais. Mais aussi les compagnies puissantes et organisés...
   Et le chaos, arrivé avec cette foule d'émigrants anxieux fuyant le Cataclysme. Le serenity, notre vaisseau d'infortune, à sombré dans les mers chaudes, lors d'une expéditions vers les ports des marchands des dunes, loin à l'Est... Et les hommes du voilier avec. Car, oui, toutes nos vies semblent s'être dispersées, diluées dans l'ardeur fébrile, érotique, de ce nouveau monde nourricier et fatal.
  Je peux maintenant apercevoir Exil, qui se profile dans les horizons salies et les falaises crayeuses, noircies de trop de rejet de mines, de trop de puanteurs des faubourgs fétides. Le grondement assourdis des vagues océanes, tumultes lui aussi bourbeux, me parvient, en sourdine, estompées, pâle sous la rumeur montante d'Exil, surnommé par bien des voyageurs la Magnifique, la Labyrinthique ou encore la Terre, du fait de sa taille, de sa diversité chamarrée. Oui, cette ville brille par bien des aspects, polies par le nacre sacré de ces palais, ternie par les toits inégaux de chaumes et de bois flottés des quartiers de misère , accroché aux flancs des cuvettes, humides et ombragés, du fait des palais, ombre porté des murailles et des jardins suspendus des hauts-quartier, pénombre si dominatrice...
  La route, de terre battue, est devenue de granit, large dallage creusé en sont centre par les pas des mules et les essieux des innombrables charrettes.
  Le pas des passants, avants alertes, inquiet et consciencieux dans une volonté d'éviter les chausses trappes et les guet apens de pillards toujours plus ingénieux, se faisait plus pressés, détachés de la route et de la campagne, toujours aussi belle, bien que les vergers n'aient plus de pommes et les champs de blé dorés, ondulant comme les mers de l'Est, d'une façon langoureuse et magnifique, sois piétinés, ou même volés par quelques marchands sans scrupules.
  Les vêtements, aussi, se faisait différent, à mesure que l'on approchait de la porte des Alizées, étaient plus colorés, ou plus misérable, tous différent. Grossière toile ou soie bigarré, chape de prêtre du culte, amples houppelande de voyage ou baudriers de soldats de la nouvelle garde impériale, et pourpoints de soldats du guet, rentrant d'une patrouille dans les abords de la capitale... Les véhicules, aussi, apparaissait. Charrettes de grossistes ou calèche fermé du conseil des dix souverains des plus grandes principautés, carrosses rutilants des paladins pressé de s'enfermer dans leur parcs et décor de marbre, loin de tout le labeur bossu de cette populace insondable. L'on voyait également de plus nombreux cavaliers, de fermiers conduisant sont troupeau à abattoir du quartier des tanneurs ou délégations diplomatiques d'un quelconque royaume...
  Ma troupe pressa le pas, écartant quelques manants pour pouvoir entrer dans la ville avant que la presse nous force à patienter de nombreuses heures. Mon sceau de Pionniers m'offrirait probablement le privilèges d'entrer sans passer par les difficiles contrôles que le cercle des mages avait imposé, histoire de traquer les artefacts magiques que l'on pourrait faire entrer dans la ville, leur ventes et manipulations étant strictement contrôlée dans Exil.
  Enfin, ma troupe provinciale atteignit la porte trapue des Alizées. Maintes fois renforcées, elle me donnait l'impression d'un enfant mal formé, d'une orpheline livré à elle même, gémissant sans cesse,  ses vieilles maçonneries s'érodant avec le sel marin venue du port empli.
  Et aussi, présage de cette détresse qui s'insinuer insidieusement dans Termïn, les marques de combats : ont avait pris d'assaut les antiques murailles ocres de la villes, les tours trapues et conformes du guet millénaire. Les homme s'attaquaient avec rage à l'arche qui les maintenait aux-dessus des abysses, mais pour combien de temps encore ?
  Nous franchissons les portes, les voûtes de pierres moussues, les sabots mal ferrés des chevaux résonnant sur le pavés souillés.
  Exil, la magnifique, la misérable, l'universel, s'offre alors à moi.

Je ne sais par ou commencer pour décrire cette immense cité. La ville est bâtie autour d'une baie, baie enfermé dans un cercle de montagne, de quelques centaines de mètres, à l'exception du Mont des Sages, flèches de roc et de glace de plusieurs kilomètres de haut, semblant déchirer la voix lactée de sont épine translucide.
  Les quartiers du port, situé sur les plages de graviers, sont grouillants et populaires. Là, les petites baraques des ouvriers et les usines fumantes s'enchevêtrent. Ils reflètent bien toutes cette misère suintante. Sur les docks, engins improvisés, grue et porteurs déchargent les voiliers, qui viennent des ports des berbères des déserts de l'Est, des prospères commerçants de l'Ouest et des glaces froides, de ses ports Steampumk du nord, par le détroit d'Ektra.
  Ses petites rues montantes ne connaissent pas les égouts et l'on y déverse les immondices par les fenêtres embuées de ses baraques de torchis enfumées, les linges colorées séchants, happant les quelques rayons du soleil parvenant difficilement à percer cette éternel pénombre, cette vil crasse de misère.
  Quartiers de bordels et de magouilles, de crimes sordides et d'enfances perdues...
Plus loin, sur les collines, le quartier des vaisseaux aériens et des ballons, vaste terminal par lequel les émigrants arrivent. Le jour le ciel est embellie par la structure osseuse des navires graciles, détachés des terres meurtris, égal des nuages moutonnants. Ces une merveille à voir. Les lourds dirigeables de commerces, entrepôt volants, ceux de passagers, constellation dans le ciel nocturnes, palais aérien, les ballons ventrus de l'armée de l'air, leur obusiers de fonte prévenant toutes émeutes des quartiers de misère, en bas.
  Sur les cimes des monts gris, surmontant les nuages de bas et la cendre des rues de détresse, il y a les palais de l'élite.
  Ils sont si beaux. Créature gracile, envoûtante, édifice ne semblant tenir debout que par sorcellerie.  Derrière les façades mirobolantes de leurs rues princières, larges et belles, ou se presse les boutiques des plus grands armuriers et des joailliers, des tisserands précieux, de superbes jardins en terrasses échelonnent leur cascades d'eau si rare dans les basses avenues d'en bas, et projettent sur les embarcadères privées ou attendent dirigeables personnels et belles courtisanes leurs effluves de thym, d'acanthe, de roses et de laurier épanouis.
  Et, au bout de cette avenue de carriéristes, de nobles et de bourgeois argentés, la tour du vieux sage et du conseil des sorciers. Si belle, édifice gargantuesque de marbre enroulée charnellement au Mont des Sages, ses dômes de cristal épousant les glaciers impénétrable, ses chemins de ronde escaladant vaillamment les pics et les arêtes de granit noir.
  Tel était notre destination, vers les étoiles, vers la sagesse, vers le pouvoir insatiable des sorciers. Notre progression était entravée dans la rue par les charrettes. Là, un âne braie, une jument se cabre,  sont cavaliers, un chevalier empanaché dans une cape de velours, dans un carcan d'acier militaire, chute au sol, vide les étriers. Et me heurte.
  Je tombe vers la boue et la vermine. Et, soudain, le noir.

Origine. An 9452. Dans les rues du port, fange inextricable et décadente, un enfant de mineur court à travers les étalages. Petit, ses mèches blondes s'emmêlent autour de sont front crasseux en un diadème improvisé, couronnant le gamin famélique comme roi des chapardeurs.
  Il rit, dévoilant une solide dentition. Il gambade, vole à une marchande des quatre saisons une poire trop mure et court, court, avec ses amis d'infortune.
  Le petit bambin, joue, mais, contrairement à ses amis, il regarde fixement les matures des grands voiliers, il est comme attiré sensuellement.
  Par ses coques de bois moulue, ses vergues de solides cordages et ses voilures immaculée, par ses merveilleux château arrière enrichis de stuc dorés, d'improbable sirène à l'image des jeunes filles du port ; par cette vie d'aventure sur les mers inconnues...

Origine. An 9460. Dans la baraque de misère, un adolescent maigre, qui à grandit comme par hasard, bancale, lape sa soupe trop claire, et regarde. Regarde ses parents, misérables ouvriers sur le port vampirique.
  Le jeune homme s'émancipe peu à peu de sa misérable condition : Il sera capitaine. Dans ses mains ferme et vigoureuse un navire se verra orienté vers les ports de LegendCraft, Sombreval et Serenity...
  Il sera riche, adulée par ce monde qui jeta sa mère au ruisseau et sont père dans une fosse commune, résultat d'année d'écrasant labeur dans les fonderies impériales, broyeuses et avides de chair fraîche.

Origine. An 9475. Sur le pont du Serenity, je regarde la côte péricliter, s'estomper dans les lointaines du crépuscule rosé. Derrière moi je laisse un monde harassé, qui ne demande que le salut. Moi et mon équipage, nous le sauverons. Tel est cette sainte mission que le Sage nous à confié. Hier, alors que la coque du quatre mât était ballottée de toute part, les courants cherchant à nous retenir, le vent contraire nous projetant contre d'acérés récifs ; le Sage m'est apparus.
  Je le vois très clairement dans ces rêves. Dans ces visions psychédélique, hallucinatoire et pourtant si réel, si tangible et solide...
  Ses phrases résonnent comme un écho dans mes sens de parvenus, de grossier marin, pourtant à présent si héroïque.
Le peuple d'Origine est près. Près à renaître. De ses cendres. De sont si lourd passé. Nous l'attendons. Je t'attend.
  Ces phrases sont si curieuses, si étonnantes, si sibyllines. Je vais essayer de consigner les noms de mon équipage.
  Il y a Talweg, cartographe officiel, pêcheur divin et compositeur de chanson paillardes.
  Caracole, chevalier perdus, sans fortunes et sans famille, brillant, drôle et gardien de notre si incertaine équipée.
   Le Silure. Maître cuisinier, seul homme que je connaisse rendant les repas de la marine délicieux, digne des meilleurs table d'Origine.
   Morgoth, véritable, Ours, Loups-Garous, mais au tendre cœur sous ses abords de soudards. Maître à bord, chargé de la discipline. De qui pourrait je vous parler également ?
  Pietro, mousse, à peine 15 ans, si jeune pour tant de danger. Ah, mais aussi ! Une femme sur ce navire masculin : Héloïse, nom si convenue pour cette redoutable aventurière et opportuniste. En effet, cette dernière c'est introduite dans le navire au moyen d'un tonneau de hareng séché. Sa cabine en à hérité des relents putrides.
  Sur le pont, sous les gréement et le firmament je ne peux que constater une sorte d'euphorie, d'ivresse et de grivoiserie. Chacun espère. Chacun a sur la terre condamné, une épouse, un amant, une nièce, une vie, et tant de souvenir, de rêve éparses dans les landes brûlées de terres disputées.
  Et moi ? Pas grand-chose, une concession dans un cimetière, à l'ombre des travées de la cathédrale difformes d'Origine... Quelques amis, quelques livres, un combles aux coins de la grande rue du port et du boulevard Aurélien.
  Mais alors, pourquoi cette fête constante, ce dernier repas des condamnés ? Nos cœurs candides battent de concert pour ce peuple, ces nations déchirés que nous aimons tous autant...

Voilà un mois que nous avons pris la mer. Les opales, le sourire riant de la mer à laissé la place à une étendue saumâtre, grisâtre, émeraudes parfois quand les nuages orageux dévoile un soleil grossis et boursouflés. Le moral des hommes n'y est plus.
  Talweg se mords les doigts au sang : nous sommes hors de ses cartes libellés, de leur fines et rassurantes dorures et noms de lieux familiers ou exotiques. Nous sommes en terre inconnue.
  En Terra Incognita. Littéralement.

Au loin, une tempête, véritable, Maelstrom se profile. Morgoth, un peu ivre m'a dit un soir qu'elle était immobile. Pauvre homme...

Talweg le confirme : la tourmente cyclonique est immobile, ses nuages incurvées masquent les cieux, véritables murs de bourrasques hurlantes et de montagnes couronnés d'avalanches d'écumes, au cimes changeante et destructrice... Selon Héloïse, elle même fille de marin, le Serenity ne pourra pas traverser une tel tourmente. Il aurait fallu un navire aérien, parce que, selon, elle, c'est bien mieux. Mais le vieux sage l'as dit, l'as prédit : les vents qui souffle aux-dessus de ces mers tumultueuses ne pourront être vaincus que lorsque un homme aura franchis par les immensités océanes ce désert d'abysses et de rouleaux tonnants.
  La nervosité des hommes est à son comble, d'autant que la mer, autrefois calme, semble se cabrer et rechigner. La veille, un paquet de mer à renverser Pietro, qui à manqué de peu d'être projeté dans les eaux mortelles, froides et assassines.
  Chacun récite une prière, pour sont dieux favoris, sont saint ou sa nymphe protectrice. Les matelots superstitieux se prépare à affronter des vents surnaturels, c'est sûrement cela qui les terrifie tant. Chacun se signe de terreur. Leur angoisse me gagne, et elle semble aussi contagieuse que ces épidémies de peste qui ravagent les bas quartier d'Origine une fois l'an, emportant par tombereau entier les braves, honnêtes et misérables manants.

J'ai donné l'ordre de faire arrimer au pont les chaloupes de sauvetages, bien qu'elles ne nous saurons pas d'une grande utilité une fois perdus dans l'ouragan déchaîné. Le vent forcis, nos voiles claquent. J'ai fait rentrer les filets de pêche, les tonneaux et les rames, calfeutrer les écoutilles, attacher les cargaisons et ranger tout ce qui ne sera pas immédiatement nécessaire durant l'épreuve dans de solides coffres renforcé de barres en bel et bon étain. 

Nous y sommes. Au cœur de cette cruel tourmente. Je ne saurais en parler sans ressentir mes tympans vibrer sous les mugissements de félin des vagues. Ces vagues, si belles, si noires, qui se brisaient de concerts contre la coque craquelant du Serenity, misérable bois flotté sous ces nuages de cendres et d'éclairs bleutés.
  La caravelle me semble s'envoler, retomber, danser une sarabande de folie aux rythmes nous étant encore inconnue, comme une invite à l'enfer tout proche, se dévoilant avec force mâchoires abyssales, lorsque les vagues couleur d'obsidienne, aux éclats de nacres ternis, creusaient vallons gargantuesque, encaissée, et pente de montagne aride, raide, ou dévalaient souvent avalanche immaculée, bouillonnantes, furieuses de colère, venant combler les vallons et les vies.
  Un coup de tonnerre. L'éclair déchire le ciel, éventre nuages et cieux de morts, avant de grésiller en faiblissant sur les océans hystériques. Le sons divin de la foudre arrive aussitôt après : Tout est assourdis : la déferlante qui se brise, les hurlements terrifiés de Pietro, qui n'as jamais rien vu d'autre que le sifflement paisible des terres disputées ; les chants de réconfort de Caracole, et le froissement des cartes que Talweg déchire de rage folle.
  Une vague. La petite éminence au milieu de la tourmente infinie gonfle, grossit, se nourrit d'eau noire et poisseuse, se roidit, lève ses pentes sous l'effet de quelques mouvements de la terre, dresse  ces cimes ou se forment une hésitante neige éternelle.
  Elle va se briser ? Non, pas encore. Elle est là, à présent, verticale, ombrageuse, immense, avec quelque chose de périssable, d'éphémère et de finis. Sentence irrémédiable, sa cime ploie sous sont propre poids, forme un arc impossible, contre toute lois gravitationnelles. Il se ploie, se tord, et, enfin, tombe, avec une énergie terrifiante. Un nouveau coup de tonnerre. Non, c'est le rouleau qui se brise en hurlant, avec ce bruit assourdissant et feutré de fin du monde. Il se referme complètement, formant une nef romane sous ses azurs moirés de noir.
  Ce n'est plus qu'un mur d'écume instable et changeant, immaculée et vicieux. Il s'abat sur le voilier. Le pont à disparus, se confondant avec la marée qu'apporte, que les murailles océanes broient et submergent avec horreur.
  Pietro à disparus. Talweg éructe quelque mots en vomissant l'eau qui lui est entré dans la gorge, il glisse inéluctablement vers le bastingage, vers la mort. Une nouvelle ligne d'écume, qui, au loin, fine et gracile ne me paraissait que comme un prélude à l'aube. Cette fois ci le mat d'artimon s'en va, je fléchis mon genoux contre le cloison de ma cabine pour ne pas tomber.
  Le navire prend une forte gîte. Il s'incline brusquement à tribord, par les écoutilles l'eau s'engouffre. En bas, même Morgoth piaille d'horreur, de sa forte voix étouffé par le vent rageur qui arrache notre mature, qui dépèce vitres et envoie dans la pénombre de l'ouragan nos chaloupes, nos vies brisés, disloqués.
  Le navire frémit, mes reins vont lâcher sous le choc sourd. Tout est arraché. Entre deux éclairs, deux monstres scélérates, je crois entendre le vent marmonner une marche funèbre ricanante, inspiré par ce typhon qui n'est pas naturel. Tout à été noyé dans le vaisseau, qui dégorge autant d'eau qu'il en entre.
  Caracole ne chante plus : sa harpe s'est brisé, ses cordes sont tombés, emportés par une lame de fond, avec tonneaux de poudres, vivres, eau salvatrice et Pietro.
  Et Talweg. Je ne vois plus sont crâne chauve, à présent.
    Il est mort. La vitre de derrière se brise. Je me retourne  à temps pour voir une gerbe d'écume pénétrer l'habitacle ballotté. Je cherche le monstre d'eau qui as causé cela.
  Je ne le vois pas. Car Il est l'horizon. Je peux le voir à présent. La trombe marine recouvre tout, et me semble humidifier les nuages bas et graisseux.
  Elle se tord. Et tombe, tombe, tombe et chute, chute, chute...

Il le fallait, il fallait cela, et tu le sais. Bientôt tu seras libre. Bientôt tu verras que tes ancêtres avaient vus le malheur qui arrivait, et tu verras, nous t'attendons avec une ville, avec des campagnes.

Un criaillement exotique fait vibrer mes tympans noyés. Mes haillons déchirés, collent à mon corps contusionnés, et laisse percevoir plaie rouge, qui ne cicatrisent pas avec tout ce sel odorant, maléfique. Il me semble que... Que... J'entrouvre mes paupières. Devant moi... Il  y a une île exotiques. Colibris turquoises et palmiers émeraudes s'entremêlent, se frottent, se prête nectar et  parure buissonnantes. Et... Et autour de moi, je vois mes amis, mon unique famille à présent, couché sur le sable humide, sur le roc ocre et orangée, qui a une senteur de survie, de renaissance, et, brusquement, quelque chose, c'était de l'espoir, raviva en moi une onde.
  Je me relevais tremblants, chancelants. Je tombais, embrassais de nouveau la poussière de vie. L'embrassant à deux mains, je tentais une nouvelle fois de me redresser. Héloïse, remuait faiblement, commencer tout juste à s'éveiller du cauchemar lointain, qui mugissait pourtant à l'horizon chaotique.
  Nous étions tous, là, pour cette communion improvisée, forcée par les éléments qui nous offrait dans un ultime caprice la vie. A genoux, le visage creusé, rayonnant. Heureux. Gai à n'en plus pouvoir, grisaient par cette folle sensation de se savoir vivre. Vivre, je ne me lasse pas de le faire claquer dans mes pommettes émaciées ! Vivre !
  Nous sommes tout debout. Nous dansons, nous chantons, nous grisons de  ce dons sacré.

Cela fait une heure que je vis ; nous nous sommes organisé. Nous pleurerons nos mort plus tard. Morgoth, à, me dit-il, réussi à trouver une source d'eau, et nous en transvasons déjà le contenus dans le Serenity mutilé. Nous coupons les palétuviers pour en faire une fier mature qui nous porteras, avec espoir et force, jusqu'au nouveau monde, Termïn.

Nous dansons autour du feu de joie. Nos pieds maladroit ont retrouvé toutes leur assurance sur cette terre d'adoption, de provisoire mais de providence.

Le feu grésille, nous buvons l'eau de la source. Elle coule, dans sont mouvement giratoire sur nos corps rongés.

Les brandons rougis éclaire la nuit de concert avec lucioles. Nous dormons tous, enivrés par cette eau pure et translucide. Nous sommes silencieux, et seul le bruit d'un léger ressac trouble notre respiration, qui, de concert, s'envole en hallucinations vers le nouveau monde.

Eh ! Monsieur ?
Il est pas bien ?
Ça va, ça ira, bougonne ai je à l'attention de la presse qui s'était resserrée autour de ma chute.
Je me relevais en piaillant de douleur, mes articulations douloureuse élançant dans mon corps autant de coups de dagues.
Nous reprenons hâtivement notre route : il me faut arriver à temps. Dans les rues nous entendons une sourde rumeur :
Il n'y a plus de dirigeables en provenance d'Origine depuis quelques jours !
Mais enfin, que se passe t-il !
La ville décadente s'inquiète, et, cette sourde rumeur me fait découvrir un sombre pressentiment. Et si le vieux sage était là pour nous annoncer que ? Non. Il est là pour... Je ne sais pas.
  Nous sommes arrivés devant les lourds battants d'airain du palais. Deux gardes aux armures rutilantes me font signes d'entrer.
  La Tour des Sages est un dédale construit sans aucune logique, ou toute personne se perdraient, dans ses pénombres dangereuses, dans ses corridors muets.
  Un eunuque, nous guide, nous prend notre souffle à travers une montée jusqu'au cieux magiques des sorciers.
  Soudain, une porte dérobée s'ouvre de derrière une tenture. La pièce nous éblouis, mes yeux mettant quelques instants à s'accoutumer à cette cage de lumière.
  Nous sommes parvenus au sommet, plus haut que les nuages me semble t-il, dans une salle de conseil aux parois de cristal translucide, ou se moire en mille teinte la lueur du crépuscule qui point à l'horizon marin. Rayons de feu et étoile apparaissant forme à nos yeux brûlés un éphémère chez d'œuvre. Là, le conseil des sages. Assis quelques gradins plus bas mes anciens compagnons d'infortune. Il s ont changé, sont parés ; non plus de nos haillons de misère mais de riches soieries, l'air altier et puissant ? Que leur donne le titre de Sauveur d'Origine. Je ne peux pas parler, cela fait deux années... Toutes ces épreuves, et tout ces malheurs. Je sens un sentiments d'arrachement et de désolation m'envahir soudainement, poindre dans mes tissus meurtris. Je... Je pleure.
  Le vieux sage me regarde de sont regard fermé des jours de condamnation :
Que vois tu là bas ?
Des montagnes,  En effet, les cimes pâles et estompées des grandes chaînes de montagnes du nord m'apparaissait ;
Et... Au delà de l'océan, vers Origine, notre terre natale à tous... Que vois tu ?
Je ne comprend pas. Cela enfle avec langueurs, c'est... c'est comme un bulbe incandescent qui brûle, c'est... Comme un incendie...
C'est cela, un halo de feu qui anéantira le monde. Il y a de cela des siècles, les grandes factions envoyèrent des homme ici, sur mon conseil, pour nous préparer  à la fin d'Origine. Vous tous , un geste ample de son bras, avez ouvert la voie aux dirigeables et permis à d'innombrables vies de s'épanouir à Termïn... Mais aujourd'hui. Origine n'est plus. Le cataclysme l'as frappé. Nous sommes seuls. Enfants bénis d'Origine, ne pleurez pas ; ils vous reste une ultime mission à accomplir. Créez votre royaume de paix et de justice, et, partez. Partez vers es nouvelles terres, ouvrez la voie aux émigrants apeurés. Allez ! Colonisez ce nouveau monde !
Dans l'obscurité, je regarde le halo d'incandescence, de soleil brûlant, ma vue se trouble, oui, je pleure. Mais à la tristesse se mêlent, me semble t-il, l'espoir.
  Car, oui, dans tout nos visages, il y a l'espoir : oui, le rêve d'une nouvelle aventure commune. Celui d'une épopée qui s'ouvre à nous...
  A nous tous.
    Nous, les pionniers.
      Pionniers des mers d'Origine.
        Et, à présent, pionnier des terres...

Dernière modification par Vaegon (11/08/2015 20:23:19)

Hors ligne

#23 10/09/2015 11:44:53

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

L'ère Impériale

Lorsque Arrnelod nous conta cette époque, je que remarquais que le timbre de sa voix trahissait une certaine nostalgie. Pour cause, l'ère Impériale est considérée comme la période la plus faste qu'est connue Termïn, ainsi que la plus paisible   : les conflits cessèrent pendant près de 80années. Tant est si bien (et je m'en excuse) que le paragraphe qui lui sera dédié sera court   : il y a trop peu à dire   !

Après la reddition, Milusa plaça à la tête de Port Pourri ses propres pantins, et la construction de l'Empire à proprement parler pu commencer. Les différentes monnaies du continent s'éteignirent, du moins officiellement fondues pour en récupérer l'or, laissant place à la monnaie unique (comme promis), le «lucre impérial», surnommé plus simplement «lucre». Cette première mesure, rapidement suivie de l'unification globale des tarifs et règlements douaniers, furent les piliers de la réussite de l'Empire   : le commerce explosa, et les caisses des cités se remplirent considérablement. Haranie, auto-proclamée (et non contestée) capitale impériale, pu se doter des bâtiments inhérents à cette revendication   : une banque centrale fut édifiée (ancêtre de la banque actuelle), ainsi qu'un palais gouvernemental (sur le terrain occupant aujourd'hui la villa du Commandeur) véritable cœur de l'organisation. Les négociations y étaient menées, les décisions prises, les lois ratifiées, leur bonne application surveillées, tout en un. Ce statut fut en quelque sorte la consécration de sa puissance, faisant d'elle le lieu le plus important de tout Termïn   : son influence rayonnait sans limite aucune.

Reste un détail qui mérite que l'on y porte attention   : s'il y a Empire, il y a Empereur. Mais qui est-il   ? Théoriquement, il n'y en a pas. Enfin si, mais pas qu'un seul   : les dirigeants des quatre grandes cités forment une sorte de conseil suprême, que l'on nommait à l'époque le «Quadracéphale» (référence au fait que l'Empire avait à sa direction, sur le papier, quatre têtes). Ils débattaient des mesures à prendre, et les faisaient voter par un conseil restreint, une dizaine de personnes qu'ils nommaient pour quelques années parmi les nobles et bourgeois de leur cité respective. Seulement dans les faits, le Quadracéphale n'était qu'une chimère que l'on agitait pour faire croire à un semblant de pluralisme   : le dirigeant d'Haranie était le dirigeant de l'Empire, point à la ligne. Les trois autres n'avaient en pratique qu'un rôle d'assistance

C'est ainsi que pendant un peu moins d'un siècle, tout est allé bien dans le meilleur des mondes. Port Pourri fut reconstruit en un temps record et devint le pôle industriel de Termïn, accueillant par le même coup une nouvelle classe sociale en pleine émergence   : les ouvriers. Les campagnes devinrent sûres, les routes surveillées, les brigands éliminés… Chacun pu enfin vaquer sereinement à ses occupations. Avec la fin des guerres vint la fin des famines, avec la monnaie unique la fin des crises et fluctuations des cours… Un véritable âge d'or.

Il faut aussi savoir que toute l'organisation administrative ainsi que la grande majorité des lois régissant aujourd'hui Termïn découlent de l'Empire. Ces 80années, aussi paisibles soient-elles, ont marqué un tournant majeur dans la construction du continent, dans son visage autant que son fonctionnement.

Heureusement, comme vous le savez si bien, toutes les bonnes choses ont une fin. L'Empire, aussi beau soit-il, est périssable   : après des années d'efforts et de sangs, il va s'effondrer en seulement quelques années pour une banale histoire de succession…


- Cinquième ère   (ère actuelle) : Déchéance et indépendance


Déchéance

Après une vingtaine d'année à la tête d'Haranie (et donc de l'Empire), Bosca Della Pricca décéda sans laisser le moindre héritier. Le «Quadracéphale» se réunit immédiatement, c'était une situation inédite et à haut risque   : pour la première fois, le pouvoir était laissé vacant. Les décisions furent rapidement prises   : il allait falloir mener un travail de fourmis dans l'analyse des arbres généalogiques des Della Pricca pour retrouver le plus proche descendant mâle… Mais hors de question de laisser le poste vide aussi longtemps   : il fallait un régent temporaire jusqu'à nomination de l'héritier choisi. Deux grands noms haraniens apparurent comme les meilleures possibilités. D'un côté   : Draak Malor (ouioui, le père de notre Ker Malor adoré), chef de la flotte impériale, marin et stratège très compétent et reconnu. De l'autre   : Comte Klerc Hilldemarck Van Kaizergulden, excentrique et richissime générale de l'armée impériale, il bénéficiait d'un fort soutien de la part de la bourgeoisie haranienne et une partie de l'état-major, mais était plus impopulaire au sein des couches plus modestes.
Seulement, un troisième candidat trouva dans cette affaire de succession le moment opportun pour faire son apparition. Nous les avions oublié depuis Bravile Della Pricca, mais ils étaient toujours bien en vie, et désireux de reprendre un pouvoir qui leur a été arraché depuis des décennies   : il s'agissait bien évidemment des familles Lisabeau et Proscel. Leurs avances furent immédiatement rejetées par le Quadracéphale (ou plutôt Tricéphale, pour le moment), mais les deux familles avaient plus d'un tour dans leur sac… Leur première idée fut de s'allier à Draak Malor, lui qui partait favoris pour la nomination. Malheureusement pour lui, l'or du Comte parla   : Lisabeau et Proscel le rejoignirent. Il avait parfaitement conscience que les avoir à ses côtés pourrait lui rendre un semblant de légitimité auprès du reste de la population.

Draak Malor fut s'en surprise nominé comme régent, mais cette honneur lui fut fatale   : quelques jours seulement après l'évènement, le complot des Lisabeau/Proscel/Comte le frappa implacablement   : lors d'une grande réception organisée au Palais Gouvernemental, alors que le Comte félicitait pompeusement (et oh combien hypocritement) Draak pour sa nomination, un individu jaillit soudainement de la foule, dague en main. Avant que qui que ce soit ne comprenne que l'étrange objet effilé et étincelant à la lumière des lustres qu'il tenait était une arme, il fondit sur Draak et lui asséna froidement un coup de sa dague dans le dos   : sa victime s'effondra dans un cri déchirant de souffrance. La panique s'empara aussitôt des invités, panique dont allait profiter l'assassin pour s'évaporer. Seulement, au moment où il fendait la foule pour se précipiter vers la sortie, deux individus lui barrèrent soudain le passage, et l'immobilisèrent   : Erval Lisabeau et Lalera Proscel (comme par hasard). Et dans une scène digne d'un conte chevaleresques pour enfant, le Comte dégaina son épée et tua le coupable d'un estoc redoutablement précis, droit dans le cœur, en hurlant «Justice pour le régent   !».

Pour les témoins, tout était limpide   : un déluré avait tué Draak Malor, et le Comte, aidé des Lisabeau et Proscel, lui avait, avec grande noblesse, rendu justice. La réalité était bien évidemment toute autre   : l'assassin était un des très nombreux et misérables débiteurs des Lisabeau/Proscel. Ils lui avaient promis l'annulation de toutes ses dettes s'il parvenait à tuer Draak durant la réception puis à s'enfuir. Bien-sûr, ils ne lui précisèrent pas qu'il était ensuite prévu que le Comte l'élimine à son tour. Un succès complet.

Malgré l'aspect indubitablement suspect de cet assassinat, le «Tricéphale» craignit sûrement que la nouvelle ne mette le feu aux poudres ou ne déclenche une panique généralisée   : le Comte Klerc Hilldemarck Van Kaizergulden fut le soir-même nommé régent. Ils pensaient sauver ainsi l'Empire d'une période de trouble, mais cette décision allait avoir des conséquences qui dépasseraient même leurs pires cauchemars… Un homme fou à lier tenait désormais Termïn dans le creux de sa main.
Le ton fut d'ailleurs vite donné   : le Comte fit nuit blanche, le temps de dicter et faire imprimer ses premières mesures, dont entre autre l'élévation des Lisabeau/Proscel aux rangs de grands ministres du régent, réduction du «Tricéphale» en simple conseil consultatif, privilèges ridiculement injustes accordés aux proches amis du Comte, etc… Il rendit aussi public sa volonté de reconstruire Haranie dans sa globalité, la ville actuelle le dégoûtant et lui donnant des montées de nausées dès qu'il jetait un œil dehors. Fou à lier. Le Tricéphale tenta bien de contester, mais le seul résultat concret de leurs tentatives fut leur bannissement du Palais Gouvernemental   : en l'ayant élu, ils lui avaient eux-mêmes donné une certaine légitimité, dont il usait désormais pour justifier les plus saugrenues de ses décisions. Et surtout, l'armé était de son côté. La déchéance promettait donc d'être fulgurante.

Comme promis, il fit reconstruire la cité à son goût. Et avant-cela, il fallut bien évidemment faire de la place   : l'ancien secteur Lisabeau/Proscel fut entièrement rasé (avec leur aveugle soutient), de même que l'obélisque de Bravile Della Pricca. Les habitants, bien souvent peu aisés, furent réquisitionnés pour reconstruire sur les ruines de ce qui avait été leur lieu de vie (parfois depuis des générations). Mais quels matériaux utiliser   ? La vulgaire pierre et rocaille, c'est l'affaire du gueux. Le Comte voulait de l'excentrique, du tape à l'œil   ! Son regard va se tourner vers les récifs de coraux qui formaient une sorte de barrière naturelle, à l'Ouest, au large de la ville   : la couleur rosée du corail lui convenait parfaitement. Et pour ce qui était de le récupérer, comptez sur lui pour des idées lumineuses   : il fit remplir de poudre les cales de tous les navires qu'il put réquisitionner, et les envoya se briser un à un contre la barrière pour la fendre et pouvoir récupérer les fragments… De mémoire d'Homme, on n'avait encore jamais assisté à un tel gâchis. Avec une opiniâtreté d'enfant capricieux, le régent sacrifia les deux tiers de la flotte de Haranie, n'épargnant que ses vaisseaux de guerre. Le Fréove premier du nom compta malgré tout (sans doute par erreur) parmi les navires de ce crash test géant   : on ne le chargea pas assez de poudre, et l'explosion ne détruisit qu'une partie de la coque, le faisant chavirer. On tenta à grande peine de le renflouer, et on rappela au régent que ce navire avait une forte valeur symbolique, tout en soulignant que la quasi-totalité des pêcheurs de la ville n'avaient plus de bateaux… En vain. Cela, il ne s'en souciait guère, puisqu'en quelque mois il obtint de quoi rebâtir Haranie à son goût… Les travaux de la Basilique débutèrent (il voulait un monument à la hauteur de sa gloire personnelle), ainsi que l'édification dans des temps records des nouveaux quartiers (quand on tient toute une population servile à ses ordres, ça va tout de suite plus vite, hein). Ainsi naquirent l'actuel quartier moyen cerclant la Basilique, de même que le quartier commerçant.


Mais ce n'était toujours pas assez, le port commercial ne lui plaisait guère   : trop pauvre, trop laid... Il détruisit la bibliothèque afin de l'agrandir, et ordonna qu'une horloge monumentale soit érigée   : SA ville se devait d'être vue et admirée de loin. En un an, il rendit Haranie méconnaissable… Et avait aussi vidé les comptes de celle-ci. Heureusement, pour assouvir ses fantasmes architecturaux, il disposait d'une manne considérable   : les fonds impériaux. Impôts, taxes, douanes,… Tous les lucres destinés à être redistribués dans tout Termïn furent dès lors inlassablement absorbés par les insatiables délires du régent. Et tant qu'à faire, autant aussi récupérer le peu que les haraniens avaient encore dans les poches   : il mit en place un système de prime pour accéder aux meilleurs logements. Seules ceux capables de s'acquitter de celle-ci pouvaient s'installer dans les nouveaux quartiers, et les lucres tombèrent directement dans son escarcelle. Ceux qui ne purent payer furent chassés hors de la ville ou renvoyés dans les quartiers miteux bordant l'Ouest du port commercial, que le régent avait laissé tel quel   : il fallait bien laisser un peu de place aux rats du bas peuple. Enfin, un système encore plus destructeur et apauvrissant fut mis en œuvre par les experts financiers de la cité : les mutations monétaires. Les pièces d'ors de la cité étaient réquisitionnées et rognées d'une partie de leur or, part ensuite remplacée par l'injection de métaux moins nobles (bronze notamment) camouflant la perte objective de valeur en rendant à la pièce son poids d'origine. La part d'or extraite encaissé dans la trésorerie du Comte, les pièces pouvaient ensuite être rendues à leur propriétaire sans que la nature de l'opération menée ne soit précisée. Cependant, les commerçants n'étaient pas dupes, c'était un secret de polichinelle. Ils compensèrent la perte de valeurs du lucre par une hausse des prix généralisée sans que le revenu global de la population ne suive le mouvement, rendant toujours plus difficile et coûteux le quotidien des citadins.

L'or entre ses mains, il put reprendre les grands travaux   : aux tours du port militaire et l'ancienne zone des Della Pricca. Étant donné que ce secteur était destiné à accueillir ses plus proches amis/partenaires, ainsi que sa propre demeure, il dépensa sans compter (il ne le faisait pas depuis le début, mais à partir d'ici, cela prit une proportion tout autre) et la première chose faite fut l'édification d'une barrière séparant cette zone réservée aux plus illustres et richissimes haraniens du reste de la cité. Les travaux durèrent trois années (dont une entière rien que pour sa propre villa, qui était en fait l'ancien palais gouvernemental), et dépassèrent de six fois le budget initial (et pas dans une hausse du salaire des ouvriers, je vous rassure   : un bout de pain le matin, un bout de pain le soir, et au lit dans le taudis). Alors que les travaux avançaient, le Comte passait le plus clair de son temps à clamer qu'il voulait plus grand, plus travaillé, plus somptueux,…


De la même manière que ses nouvelles exigences s'accumulaient, toujours plus extravagantes et coûteuses   : quitte à rebâtir le port militaire, pourquoi ne pas le doter d'une nouvelle prison couplée à une forteresse pour ses généraux   ? Pardon, nous avons des pierres en trop, vous dites   ? Parfait, qu'on me ponde une deuxième tour, une seule me paraît bien fade. Toujours du stock   ? Et bien abattez-moi ce phare, il est tellement repoussant qu'il aurait plutôt mérité le titre de champignon. A la place, qu'on m'érige un phare digne de mon nom, dont la lanterne seule coûtera l'équivalent de 6 mois de revenus impériaux…

Sans discontinuer, le Comte dilapida les ressources de même que ce qu'il restait des fonds impériaux dans ses fantasmes architecturaux, redessinant Haranie selon son bon plaisir tout en ruinant l'ensemble de Termïn. Et ce pendant quatre longues années…


Le ton d'Arrnelod, lorsqu'il nous conta cette difficile épreuve qu'eurent à traverser les couches de populations les plus modestes, changea sensiblement. Toute gaieté s'en était évaporé, et il donna à plusieurs reprises l'impression de se parler à lui-même, nous oubliant et se servant du récit comme exutoire de souvenirs douloureux à porter. Il n'était alors qu'un adolescent, j'eu beau tenter d'obtenir plus de détails sur ce qu'il avait personnellement vécu, il resta invariablement muet sur le sujet. Une expérience lourde à porter, sans le moindre doute.

Ceux qui suivent encore doivent se demander alors   : pourquoi pendant seulement quatre ans   ? Il disposait de l'armé et des bourgeois à sa guise, une révolte aurait été matée sans la moindre difficulté… Alors pourquoi   ? Eh bien, c'est que le Tricéphale n'avait point chômé. Le détournement des fonds impériaux ne devint que trop évident, et les principales cités se rallièrent à l'appel de ce premier   : il était temps de mettre fin à cette régence catastrophique qui mettait les finances du continent tout entier dans le rouge.


Bataille sur mer (la rade et la chute de Port Fleuri)

Une armada respectable fut constituée et fit cap sur Haranie, avec pour objectif de déposer le Comte sans avoir à ouvrir le feu. Je vous laisse imaginer oh combien leur surprise fut grande lorsque, une fois en vue du port, ils se retrouvèrent nez à nez avec la flotte haranienne au grand complet et en branlebas de combat… Le Comte avait eu vent, via les Lisabeau/Proscel, de ce qui se tramait… Et dans une crise de paranoïa des plus sévères, il ordonna la mise à mort des traîtres à l'Empire ainsi qu'à sa personne. L'ordre fut donc appliqué à la lettre par un certains Ker Malor, alors tout jeune amiral de la flotte impériale (qui ignorait bien évidemment que son régent était l'assassin de son illustre père). Sans sommation d'aucune forme, la flotte haranienne entama les hostilités, engageant tous les navires du Tricéphale qui s'étaient trop avancés pendant que ces derniers faisaient nerveusement (et très naïvement) hisser le drapeau le blanc au reste de ses navires dans une tentative désespérée de calmer le jeu. Il lui fallut un temps péniblement long pour saisir que le régent n'avait aucune envie de parlementer, et ce n'est qu'après un carnage confus d'une bonne dizaine de minutes que le Tricéphale se décida enfin à battre en retraite, abandonnant derrière lui une demi-douzaine de ses meilleurs bâtiments, ridiculement envoyés par le fond pendant que leur navire amiral leur ordonnait de ne pas répliquer. On ne peut pas même parler de bataille, puisque l'un des camps ne combattit pas   : les équipages n'eurent d'autre choix que d'attendre patiemment une mort s'annonçant pitoyable. Certains allèrent tout de même à l'encontre des ordres, tentant de contre attaquer, sinon au moins de prendre la fuite…


Malheureusement, Ker Malor ne leur laissa aucune échappatoire, profitant des consignes contradictoires du Tricéphale et du manque de réactivité des vaisseaux adverses pour les disperser et les éliminer un à un. Ils sombrèrent en feu, nimbant l'eau de la rade d'immenses flammes rougeoyantes et crachant d'immenses colonnes d'une fumée noire et épaisse dont les miasmes se répandirent à des miles et des miles à la ronde, masquant le Soleil et noircissant la végétation. Un épisode bien peu glorieux et très angoissant pour les populations alentours…

Le Comte ordonna que les capitaines des navires à la solde de ce qu'il considérait comme des traîtres et dangereux révolutionnaires soient pris vivant, exécutés sur la grande place de la Basilique, et leur tête plantées aux rambardes de sa villa. Six malheureux finirent ainsi, leurs restes offerts aux charognards…

Maintenant, aussi ridicule fut-elle, la bataille de la rade de Haranie fut la réelle pierre angulaire de la construction du mouvement indépendantiste (et donc anti-impériale) qui s'empara peu à peu de Termïn, puisque le continent se coupa en deux selon les propagandes auxquels les cités étaient les plus réceptives. D'un côté, le Comte se présentait en victime   : régent légitime, son autorité faisait désormais l'objet d'une contestation digne d'un crime de lèse-majesté, agressé jusque dans sa ville par ces dangereux contrevenants à l'ordre impériale. De l'autre, le Tricéphale, clamant haut et fort l'urgente nécessité de déposer ce Comte fou et dépensier, qui ruinait l'Empire et risquait de le mener à la faillite, synonyme de destruction (ou tout du moins de chaos, ce dont tout le monde se passerait agréablement).

Le discours du Tricéphale fut le plus écouté, et surtout, cru   : dans bien des villes (surtout les trois autres Grandes), les effets des délires du Comte sur leurs fonds étaient indubitables et causes de ravages. Les caisses s'étaient vidées jusqu'aux derniers lucres, sans que cela ne leur apporte aucun bénéfice d'aucune sorte, d'où un mécontentement aussi compréhensible qu'en hausse graduel, et ce au sein de toutes les couches de populations peu importe le rang/statut social ou hiérarchique (c'est bien la première fois, d'ailleurs).


Si le Tricéphale et son initiative (catastrophique) furent les déclencheurs, le mouvement se construisit hors de l'influence (tout du moins, hors de sa direction). Les véritables conciliateurs de la contestation se trouvèrent en fait dans les modestes mais oh combien nombreux et organisés ouvriers du Port Pourri. Frappés par les chutes des salaires, leurs relatives bonnes conditions de vie de l'ère impériale avaient soudainement laissé place à une diète misérable. Dans les bars, les usines, le ton montait envers ces «   Comtes et noblions   » qui les appauvrissaient. Çà et là, des crieurs publics, hissés sur des monceaux de boîtes et autres promontoires de fortunes, haranguaient la foule dans des discours endiablés et n'hésitaient pas à rallumer la rancune des guerres passées, qualifiant bien souvent Haranie d'ennemi héréditaire. Ces paroles, non contentes d'enhardir une population déjà prête à se révolter, fédéra aussi les paysans des hameaux alentours.

Et les volontés de certains à gagner du pouvoir ne manquèrent pas de s'exacerber, les motivations politique se joignirent aux mouvements de contestations populaires dans le but de mettre à bas un Empire qui sombrait dans la décadence   : Port Pourri avait dépassé Haranie depuis bien longtemps, à la fois dans l'industrie que dans la production d'énergie. Pourquoi s'évertuer à rester sous sa domination, si la cité pouvait dès lors se subvenir à elle-même… Les dirigeants de l'île Grenade suivirent un raisonnement identique, d'autant plus qu'une partie des navires envoyés par le fond lors de la tristement connue bataille de la rade appartenaient à sa flotte.

Ainsi resurgirent de l'ombre, émanant du cœur de bien des hommes et femmes, des volontés émancipatrices   d'indépendance, puisant bien souvent dans le passé de leurs villes, autrefois les Quatre Grandes, aujourd'hui sous le joug d'une seule... On pourra toujours conjecturer des nuits entières, impossible de savoir si de tels sentiments se seraient soudainement éveillés si le Comte n'avait pas dilapidé les richesses de tout le continent. Si ces revendications ont jailli avec une telle effervescence et une spontanéité aussi forte, cela veut sans le moindre doute signifier qu'elles étaient belle et bien cachées au plus profond de chacun. La régence chaotique aura servi à la fois de déclencheur, et d'inhibiteur…

Les deux cités saisissant la convergence de leurs motivations et objectifs, le Bicéphale (le Port Fleuri, refusant de se joindre au mouvement avait donc été exclu du Tricéphale) n'eut qu'à claquer des doigts pour que les flottes et milices respectives se placent à sa disposition. Leur première cible serait le Port Pourri   : de la même manière que Milusa soumit Port Pourri par une guerre à trois contre un, le Bicéphale souhaitait privé Haranie de son unique soutient.


L'affaire fut rondement menée. Au début de l'été de la 80ème année de l'Empire, la flotte combinée se présenta à l'entrée du port de la paisible cité. Le branlebas de combat fut sonné, les drapeaux de guerres dressés au vent, et sous l'œil effaré des habitants, les canons pointèrent droit sur eux. L'armada bouchait l'horizon dans toute son immensité, se figeant dans un véritable tableau d'effroi. La panique s'empara immédiatement de la ville, les cloches d'alarmes sonnèrent lugubrement au-milieu des cris et bousculades qui se propageaient à travers chaque rue. Dans le port même, pris de terreur, d'innombrables pêcheurs et autre marchands abandonnèrent leurs navires à quai, se joignant aux flots continus de fuyards apeurés qui couraient en tous sens en quête d'un quelconque abri.


Soudain, une voix venue de la vaste flotte du Bicéphale s'éleva, aidée d'un porte-voix. Le tohu-bohu cessa aussitôt, chacun désormais trop occupé à tendre anxieusement l'oreille qu'à fuir. L'Amiral en chef soumettait la cité à un ultimatum   : laisser ses navires accostés et occupés la ville sans faire de résistance… Sans quoi cette dernière serait irrémédiablement détruite, et sa population systématiquement massacrée. Le délai de réponse fut fixé à 24heures. La fin de l'annonce vit la panique reprendre de plus belle, la peur générale désormais exacerbée par la perspective d'être tué. Les sorties de la ville s'obstruèrent de charrettes surchargés, de familles terrifiés, tous tentant de quitter au plus vite la ville. Ceux qui y parvenaient se répandaient ensuite dans les campagnes alentours, errant sans but, et s'installaient misérablement là où ils le pouvaient. Déjà appauvris par quatre ans de régence du Comte fou, il fallait désormais subir cela...

Dire que les dirigeants de la cité étaient impuissants face à de tels évènements serait un euphémisme   : ils étaient totalement dépassés. A peine la flotte visible, une partie des conseillers et secrétaires prirent la fuite, et l'annonce de l'ultimatum et son funeste présage déclencha une seconde vague de désertion. De chaque coin de rue fusaient cris et pleurs de terreur dont les échos planaient longuement au-dessus de la cité, formant un chant aux sonorités angoissantes. Il n'y avait plus qu'une chose à faire   : demander secours à Haranie par les airs   : les nouvelles montgolfières pouvaient rallier les deux cité en une douzaine d'heure part vent fort, ce qui était ce jour-là le cas.

Ces 24heures furent sans doute les plus longues et les plus pénibles qu'aient vécus Port Fleuri. L'angoisse de la mort laissa place à celle de l'attente, et un silence surréaliste s'empara finalement de la ville dans les douze dernières heures. Chacun s'était résigné à attendre, attendre la fin du cauchemar, ou la fin tout court. Certains priaient, d'autres pleuraient silencieusement, tentant d'oublier la mortelle menace qui pesait sur leur vie, et qui avait pour forme cette angoissante ligne de canons, froidement pointés sur eux.

La montgolfière finit enfin par revenir. Le messager traversa précipitamment la ville sous bonne escorte, sous l'œil inquiet des citadins qui se regroupaient partout où il passait, espérant réponses et réconfort. Malheureusement, il portait ce qu'on l'on pourrait considérer comme la pierre tombale de la ville… La lettre qu'il remit aux dirigeants, signée de la main du Comte Klerc Hilldemarck Van Kaizergulden lui-même, était en effet sans appel   : Port Fleuri était livré à lui-même. Le régent était trop occupé à diriger l'ameublement de sa villa toute neuve et pimpante   : envoyer ses navires demanderait trop de temps et d'effort, ce qui l'ennuyait très fortement.

La lettre glissa de la main du dirigeant du Port Pourri, tourbillonnant sporadiquement quelques secondes dans les airs avant de s'échouer sur le parquet, inerte. Telle est la façon dont les espoirs de la cité s'évanouirent, dans un long et douloureux soupir aux saveurs d'exaspérations aromatisées de fatalisme. L'idéal aurait été une réponse positive marquée du sceau du Comte, preuve avec laquelle la cité aurait pu jouer la carte de la menace, annonçant à l'assiégeant que lancer l'attaque malgré tout reviendrait à offrir ses arrières à l'armada haranien et son audacieux amiral Ker Malor   : il ne louperait une telle occasion. Tout cela était désormais a oublié, même le bluff n'était plus envisageable. La cité était désormais sans défense d'aucune forme, livrée à elle-même. Le messager reparti précipitamment, espérant sans doute filer fissa dans sa montgolfière avant que le feu du Bicéphale ne se déchaîne.

Et tandis que les dirigeants n'avaient plus que peurs et appréhensions pour se morfondre, résignés, la voix de l'amiral s'éleva soudain de nouveau au-dessus de la ville, les faisant sursauter   : l'ultimatum arrivait à terme. L'annonce sonna le gong de leur deuil, dans une résonance des plus funèbres. Groggy, réalisant à peine qui ne leur restait plus que quelques instants pour réagir, un des hommes présents eu la présence d'esprit de hurler que l'on hisse partout dans la seconde les drapeaux blancs de la reddition, avec les moyens du bord s'il le fallait   : draps, chemise, tout était bon   ! Alors que les matelots du Bicéphale avaient déjà la main prête, à quelques centimètres du mécanisme de mise à feu, le Port Fleuri se para peu à peu de blanc   : dans les rues, sur les toits et les quais, aux mats des navires encore au mouillage, aux plus hauts sommets des tours, une véritable éruption de couleur qui s'offrit aux yeux abasourdis des équipages. En l'espace de quelques minutes, la ville entière en était recouverte, la blancheur des drapeaux de fortunes flamboyant au Soleil alors à son zénith.

Face à un tel spectacle, les canons du Bicéphale n'eurent plus qu'à se retirer derrière leurs sabords. Les chaloupes furent mises à la mer, et amiral du Port Pourri en tête, les assiégeants traversèrent sans la moindre explosion de violence la cité afin d'obtenir la reddition formel et sans condition directement auprès de leurs homologues du Port Fleuri. Le fanion de la ville lui fut solennellement remis en main propre dans l'ombre des frondaisons de l'arbre centenaire de la grande place… Que l'amiral lui rendit aussitôt   : face à l'abandon dont il avait fait l'objet, Port Fleuri rejoignait immédiatement Bicéphale (reformant le Tricéphale). L'histoire se répète, dit-on   : une fois de plus, une guerre entre les Quatre prenait la forme d'un déséquilibré trois contre un. Seulement Haranie n'en n'était plus le meneur, mais bien la cible.

Le Tricéphale allait-il reprendre à son compte la simple et efficace stratégie dont avait fait usage Milusa   ? Le blocus commercial était déjà en place, mais en tant que (ex) capitale impériale, Haranie disposait de toutes les ressources et terres autour d'elle pour soutenir l'isolement. Qui plus, malgré la gestion catastrophique de sa trésorerie, le Comte restait un militaire de carrière, et la flotte haranienne était peut-être la seule chose qu'il avait pris soin de préserver et développer   : elle constituait une force considérable contre laquelle il était risqué de tenter bataille, et dissuadait de toute tentative de siège maritime.


Que faire   ? La mer étant un terrain bien trop inhospitalier, il allait falloir se rabattre sur terre. Brûler les villages alentours   ? Un pari sûrement trop osé, les fantassins haraniens n'étaient pas non plus à prendre à la légère. Le tout était d'occuper une place forte qui servirait comme plateforme de lancement à des raids rapides et précis visant les fermes qui assuraient alors l'approvisionnement de la cité. Seulement, Termïn, à l'inverse d'Origine, n'était pas une terre de château-forts et autre citadelles. Ces dernières n'étaient qu'une poignée, savamment éparpillées sur tout le continent. Les Della Pricca avaient pris soin, avant leur fin, de liquider toutes les forteresses qu'ils jugeaient trop dangereuses, ne laissant que des places fortes dites «   naturelles   ». C'est sur l'une d'elle que le Tricéphale allait jeter son dévolu.



Bataille sur terre (le verrou de Krasla et la reddition)


Laquelle   ? Et bien, cette chère communauté des Hauts de Krasla, voyons   ! Intégré à l'Empire mais parfaitement autonome dans la gestion de ses petites affaires, ce village occupait l'inhospitalier plateau de Krasla, au cœur de la chaîne du même nom. Cerclé des fameux et infranchissables «   Hauts   », ce plateau n'était accessible que par un unique et oh combien dangereux col au tracé chaotique. Ce dernier, partant des racines des montagnes, serpentait ensuite tant bien que mal entre les pics et les failles comptant parmi les plus impressionnantes (et mortelles) de Termïn, suivant le cours de «   l'Ifrit Bleu   », rivière limpide mais glaciale descendant directement du glacier de Krasla. Le sentier du col, à son terme, débouchait d'ailleurs directement sur lui   : une vaste retenue d'eau partiellement figée par le froid selon la saison, de laquelle émergeaient çà et là d'immenses formations de glaces, véritables pics gelés pointant vers le ciel et écrasant les voyageurs par leur taille. Le village en lui-même se trouvait juste derrière eux, clairsemé, les maisons s'élevant ici et là au beau milieu d'une forêt boréale très bien conservée.


Depuis sa création et des siècles durant, le col ne fut ouvert que durant des périodes très courtes s'étendant de la fin de l'été à la mi-automne (trois ou quatre semaines par an tout ou plus donc, et seulement lorsque le temps se révélait particulièrement clément). En hiver, s'y engager relevait du suicide   : tempêtes de neige à répétition, températures au-delà de l'humainement supportable... Si le vent (d'une violence effarante sur tout le tracé du col, car renforcé par l'effet entonnoir créé par les pics et hauts l'entourant)  ne projetait pas l'alpiniste imprudent dans l'une des insondables faille bordant le parcours, celui-ci pouvait encore le dépecer vivant en projetant sur lui des mitrailles de glaçons et rochers effilés, lacérant cruellement vêtements et chairs (un phénomène effrayant et très régulier en début de saison). Le voyageur pouvait tout aussi bien périr plus loin, dans une avalanche, ou tout simplement de froid et de faim, vaincu par Krasla. Cette chaîne de montagne acquis, au fil des expéditions, une véritable réputation de tueuse invétérée, ne recrachant pas même les corps de ceux qu'elle prenait. Ses belles pentes d'un blanc immaculé cachaient un monstre redoutable… Pour faire bref, l'hiver, le col de Krasla n'était tout simplement pas fait pour l'Homme.


Du printemps jusqu'au milieu de l'été, il était à peine plus accueillant. Les eaux de l'Ifrit Bleu considérablement gonflée par la fonte des neiges et des glaces, celui-ci débordait alors invariablement de son lit et se transformait en torrent, véritable rouleau compresseur balayant alors tout ce qu'il trouvait sur son passage   : pierres ayant chutées au cours de l'hiver, arbres, Hommes… Les corps des malheureux ayant tentés le passage à cette période de l'année étaient alors retrouvés dans les eaux bien plus calmes de l'aval, flottant en grappes funèbrement angoissantes qui faisaient alors offices d'avertissement à quiconque voulait les imiter. Ne restait donc que la fin de l'été   pour passer : températures glaciales mais supportables, vents moins féroces, possibilité de trouver du gibier…

Pourquoi ai-je employé le passé dans cette description   ? Car une fois l'Empire établi, des travaux colossaux furent engagés pour pérenniser la traversée du col   : on tenta de renforcer les berges de l'Ifrit Bleu pour limiter les débordements et casser son débit bien trop élevé lors des fontes via des digues, on tenta d'ériger des semblants de murets aux points les plus dangereux (en bordure de faille), et on construisit enfin des abris à quelques lieux clés, afin que les voyageurs puissent y faire halte pour se reposer au chaud ou se protéger d'une tempête. Menés par des spécialistes, ces travaux permirent une véritable sécurisation du parcours, et le col fut dès lors abordable sur une période bien plus   longue s'étendant de la fin du printemps à la mi-automne (trois à quatre mois environs contre un seul avant)   !

Mais malgré cette immense avancée, le col restait l'unique point de passage, et le Tricéphale comptait bien s'emparer d'un avant poste terrestre aussi facilement défendable. Profitant de la nouvelle fenêtre d'ouverture du col, il y envoya d'abord des fantassins en nombre afin d'occuper le modeste village du plateau   : il s'agissait certes de neutres montagnards, mais rien ne laissait entendre qu'ils toléreraient la transformation de leur lieu de vie ancestral en bastion. Qui plus est, ils étaient reconnaissants envers l'Empire pour les travaux opérés sur le tracé du col, qui avaient grandement facilité l'exportation (et donc les gains) de leurs rares productions marchandes   : laine de mouton et fromage. S'assurer qu'ils ne se rebelleraient pas face aux indépendantistes était donc une priorité.

La deuxième vague fut composée par deux types d'ingénieurs   : d'un côté, des experts du génie militaire chargés d'étudier en profondeur la topographie du plateau, et de dessiner le plus rapidement possible les plans des premières fortifications. De l'autre, des experts proto-industriels venus tout droit du Port Pourri, quant à eux chargé de mettre en œuvre l'exploitation d'une ressource clé que les montagnards locaux n'avaient pas touché   : le fer, dont Krasla était un gisement géant. Sans bergogne, tout ce petit monde s'installa sur le village de la communauté, fabricant des casernes de fortunes en abattant chaque jour plus de sapins et conifères.

Haranie ne put fermer les yeux bien longtemps, et les premiers raids destructeurs opérés depuis ce point d'ancrage beaucoup trop près de lui à son goût dès l'été commençaient à exaspérer le Comte lui-même. Une expédition punitive fut lancée, avec pour objectif d'atteindre le plateau de Krasla juste avant la fin de la saison de passage pour y renverser aussitôt l'occupant. Cette tentative trop hâtive tourna au fiasco. Les hommes pensaient pouvoir s'approvisionner en chemin, auprès des différents villages ponctuant la route entre Haranie et les premières racines de la chaîne de Krasla. Or il s'agissait de ces villages que les quelques raids lancés par les indépendantistes avaient visé, et l'expédition n'avait pas le temps de faire milles détours pour atteindre les hameaux plus éloignés   : elle arriva au pied de Krasla avec peu de provisions et de laines contre le froid. Devant faire face à un gel étonnamment rigoureux pour la saison et au manque de nourriture, l'ascension, lente et pénible pris un retard lourd de conséquence   : les fantassins arrivèrent au glacier épuisés, incapables ou presque de se battre. La première fortification édifiée par les occupants du Tricéphale n'était rien de plus qu'une frêle palissade de bois, mais même cet obstacle se révéla en vérité bien trop grand et insurmontable pour eux. Ils y brisèrent en quelques jours le peu de moral combatif qu'il leur restait à force d'assauts peu probants et meurtriers. Et pendant qu'ils s'évertuaient à passer, le temps s'écoulait, et avec lui avançait inexorablement l'hiver…

Après quatre jours d'infructueuses tentatives, les haraniens décimés levèrent le camp, s'engageant dans la descente du col sans rien dans le ventre et pas plus que leurs laines sur les épaules au début de l'hiver, la période la plus propice aux vents porteurs de mitrailles… Ce qui devait arriver arriva   : à mi-parcours, l'expédition se retrouva perdue en pleine tempête. Epuisée à la limite du possible, l'immense majorité des hommes n'eut ni le temps ni la force de gagner l'un des abris aménagé dans la paroi   : les plus faibles furent fauchés et projetés dans le vide par une bourrasque cinglants, leurs corps disparaissant en tournoyant jusqu'à être avalé par le noir béant de la faille. Ceux qui tenaient encore bon se cramponnaient du mieux qu'ils le pouvaient à la paroi ou au sol rocheux grâce à leurs piolets, immobiles et prostrés. Les cris d'encouragement de leurs camarades ne leurs parvenaient pas, couvert par le hurlement féroce du vent ou encore l'état de survie pur dans lequel ils luttaient alors, où le moindre instant de défaillance leur promettait un allez simple vers la mort. Pendant de longues minutes, ils tinrent bon, gîtant retranchés dans leur plus extrême limite, serrant leurs piolets à la seule force de leur volonté (la dernière qu'il leur restait, pour ainsi dire). 


Soudain, le bruit continu du torrent de vent laissa peu à peu place à un son nouveau, celui d'un martèlement furieux et aigu, comme si des milliers de galets se percutaient et s'entrechoquaient dans un ballet infernal. La mitraille arrivait… D'abord un lointain écho, le bruit gagna au fil des secondes en puissance et en résonance. Les parois du pic que le tracé du col contournait se mirent à trembler, puis, totalement tétanisés par la terreur, les hommes à l'abri virent déboucher au loin, ressortant nettement des congères de neiges blanches, la masse menaçante, grisâtre et difforme des pierres projetées par la tempête. Trop abasourdis pour réagir, ils n'eurent pas même l'occasion d'avertir leurs amis encore éparpillés sur le sentier   (de toute manière, certains avaient probablement déjà perdu conscience, défait par l'épuisement et le froid), car à peine aperçues, elles étaient sur eux.


Une vingtaine de secondes durant, les haraniens qui n'avaient pas encore gagné l'abri accusèrent les coups, cruels, sans le moindre répit. En quelques instants seulement, la tempête les dépiauta vif, chaque pierre les frappant retirant un nouveau lambeau de chair ou se plantant dans leur dos… Les plus chanceux furent tués d'un seul coup par un rocher bien plus massif leur fracassant le crâne ou leur faisant lâcher prise, les projetant dans le vide, une mort sûrement préférable à la boucherie que la tempête déclenchait. Finalement, ayant le plus souvent les mains et les bras tranchés par la mitraille, les derniers corps (ou demi-squelettes, au vu l'état) furent emportés à leur tour, ne laissant à la fin de la tempête que ceux qui avaient fini empalés au sol par un cône de glace ou de pierre long et effilé.


Lorsque le vent perdit enfin en intensité, et que les congères se dispersèrent, les survivants purent enfin abandonner leur abri. Mais ils ne risquèrent cependant pas même un coup d'œil en direction de ce qui fut jusqu'il y a quelques instants leurs camarades. Avoir vu leur mort les torturerait déjà suffisamment pour le restant de leurs jours, à quoi bon exacerber la peine en voyant leurs dépouilles mutilées… Abasourdis, sans chef, l'esprit vide et détruit, ils regagnèrent la vallée puis bifurquèrent en direction de Haranie. Cet échec monumental ne fut jamais ébruité, le Comte chargeant les Proscel/Lisabeau de maintenir les survivants sous le secret le plus absolu dès leur retour dans la cité, mesure inutile puisque ces hommes étaient d'ores et déjà brisés et incapables de relater leur périple sans s'effondrer, pris de cris et de pleurs.

L'enclave de Krasla ayant tenu bon, les indépendantistes eurent donc l'occasion de la consolider à loisir durant toute la mauvaise saison   : les débuts de l'extraction du fer créaient d'immenses stocks de roches qui étaient par la suite réutilisés pour la construction d'un mur d'enceinte et de tours de garde monumentales. Et s'appuyant sur la population locale corvéable à merci, le mur en lui-même fut terminé au début de l'été suivant (de quoi dissuader une nouvelle tentative d'assaut), l'époque même où le lieu acquis finalement le nom sous lequel nous le connaissons aujourd'hui   : verrou enneigé de Krasla. Le plan du Tricéphale s'était révélé plus que judicieux   : il disposait désormais de son avant-poste terrestre, et, d'une pierre deux coups, avait dégoûté le Comte de toute tentative de contestation. Il ne restait plus qu'à avancer, village par village, ferme par ferme, champs après champs, jusqu'à l'encerclement totale et irrémédiable de la cité. Cette dernière n'avait plus d'allié, avait été désavouée à travers tout le continent, les fonctionnaires impériaux chassés de chaque petite ville (spontanément, ou sous pression du Tricéphale)… La fin n'était plus qu'une question de mois.

Pour le Comte, bien au chaud dans sa pimpante villa, il était maintenant venu le temps d'assurer ses arrières   : la défaite était certaine, mais il n'était pas question d'abandonner son trône, pas après avoir s'être donné tant de mal pour rebâtir SA ville à SON image   ! Tandis que le Tricéphale progressait méthodiquement sur terre pour l'assiéger, le régent délaissa complètement le domaine militaire pour regagner celui qu'il prisait le plus   : la manipulation. Il fit habillement usage de ses contacts et connaissances au sein de tous les rangs de l'administration haranienne afin de falsifier, un à un, sans omettre le moindre minuscule décret, toutes les décisions et documents officiels qui avaient été produits sous sa régence.
Pour quelle finalité fournirait-il autant d'efforts   ? Patience, la réponse arrive…

Véritable épilogue du siège du Port Pourri 81ans auparavant, au bout de quelques semaines Haranie se retrouva à son tour assiégée sur terre comme sur mer (quoique la flotte du Tricéphale se maintenait à distance respectable, faute d'avoir eu l'occasion d'éliminer celle de l'adversaire plus tôt), aussi prévisible que cela ait pu être. D'après toutes les analyses historiques menées jusqu'à aujourd'hui, le Comte disposait alors des forces nécessaires pour mener bataille aux navires du Tricéphale et arracher la victoire, rendant caduque le siège. Et pourtant… Ce premier était sans doute las à l'idée de devoir ensuite tenir bon, seul, envers et contre tous. On ne fait la guerre à tout un continent éternellement, se disait-il sans doute. Et puis, ne venait-il de préparer le terrain pour s'en tirer malgré tout   ? Les revenus de l'Empire lui manqueraient, mais les sacrifier pour se maintenir en valait la chandelle.


Alors que le Tricéphale craignait une longue bataille d'usure, les portes d'Haranie s'ouvrirent devant lui avant même que les premières tentes ne soient plantées   : la (ex) capitale impériale se déclarait ville ouverte. Courageux mais pas téméraires, les chefs indépendantistes désabusés crurent d'abord à un mauvais piège aussi tentant que grossier et malhabile   : une fois les portes franchies, la milice adverse leur tomberaient dessus de toutes parts, les massacrant sans vergognes. On préféra le pragmatisme à la prise de risque inconsidérée, ne saisissant pas que la malice du Comte visait une cible tout autre que le Tricéphale. L'armée de ce dernier restant d'ailleurs invariablement immobile, le Comte se résolu à un second geste, plus explicite, faisant sortir de la ville la grosse majorité de sa milice, armes dans leur fourreau, les quelques prisonniers du Port Pourri qu'il avait entre les mains concluant la marche (et non à la tête du peloton, où il est dès lors aisé de penser que l'on se sert des prisonniers comme mur vivant).

Cette parade improvisée pris des allures d'irréels   : personne n'avait encore vu de ses yeux une telle force marchant avec détermination et rigueur… pour se rendre. Le régent avait, au cours des quelques années de régences, dépensé des sommes astronomiques pour l'équipement, l'entrainement et l'entretient de ces hommes. Armes neuves, armures resplendissantes… Autant   d'artifices payés des lucres impériaux qui achevèrent inutilement leur parcours au pied de l'amiral du Port Pourri et les représentants Tricéphale, qui avaient alors du mal à réaliser qu'ils assistaient là à la capitulation en bonne et du forme de leur pire ennemi. Les formalités menées à bien, en toute spontanéité, les miliciens haraniens se regroupèrent ensuite ostensiblement en retrait, s'asseyant le plus tranquillement du monde ici et là, sans doute rassurés par l'idée de ne plus avoir à craindre les combats et toutes les souffrances que le siège aurait causé à leur cité. Ayant désormais sous les yeux la preuve matérielle que le régent était bel et bien disposé à leur offrir Haranie sur un plateau, le Tricéphale fit aussitôt route, suivit de son infanterie.

L'entrée dans la ville se fit dans un silence tenace   : le fantasme de la foule en liesse les accueillants en libérateurs ayant évidemment germé dans l'esprit de biens des indépendantistes furent lourdement déçus. Le comportement des citadins lorsqu'ils pénétrèrent dans l'enceinte de la ville vint d'ailleurs renforcer leur perplexité, déjà grande par l'originale reddition à laquelle ils venaient d'assister. Le tableau vaut la peine d'être décrit   : alors qu'une armée ennemie (théoriquement) faisait irruption sur la grande place, armes au clair et bannières au vent… les haraniens vaquaient à leur traintrain quotidien. Les commerces tournaient paisiblement, quelques vieux couples se reposaient au pied de la fontaine centrale. Quelques badots s'arrêtèrent quelques instants, sûrement le temps de constater qui étaient les invités… avant de reprendre leur route.
Cette indifférence à outrance désarçonna même les guerriers les plus endurcis, virant presque au comique. Les habitants d'Haranie étaient tout de même entrain de snober d'une manière mémorable le Tricéphale, c'est-à-dire les dirigeants des trois grandes cités de Termïn coalisées (excusez du peu)   ! Summum du ridicule   : un petit bonhomme finit par s'avancer. D'un pas décidé d'abord, puis gagnant en timidité à mesure qu'il s'approchait. Un émissaire, enfin   ? Du tout   ! Une fois arrivé devant le grand amiral du Port Pourri, il lui demanda poliment si l'infanterie pouvait lui faire un passage pour qu'il puisse arroser les plants qui se trouvaient au niveau de la porte   : le brave homme était jardinier. Abasourdi, l'amiral ne su que répondre, ne sachant si cet imprudent était inconscient ou s'il se payait sa tête. Un instant de flottement s'empara de la troupe... qui le laissa passer silencieusement, et l'observa arroser ses arbustes sans trop y croire.


S'en était cette fois-ci trop : exultant, l'amiral cabra sa monture et s'élança sur la place, brisant la torpeur des combattants qui s'ébranlèrent et le suivirent au son des cors. A la recherche d'un haut responsable qui serait en mesure de lui indiquer où se trouvait le repère du régent félon, il entra avec fracas dans la Basilique suivi du reste du Tricéphale et une vingtaine d'hommes d'armes de hautes lignées. Son exigence fut clairement exprimée par son héraut : si personne ne se présenter pour le guider jusqu'au Compte, la Basilique, puis la ville entière serait livrée au pillage. Après de longues minutes, un fonctionnaire haranien finit par appraître : il se présentait comme secrétaire administratif, envoyé par le Comte pour demander de l'aide au Tricéphale. De l'aide ?! Le Comte pourtant si jeune était-il déjà sénile au point de demander secours à ceux venus le déposer? L'amiral ne tergiverse pas : suivont l'homme, du moment qu'il nous mène au Comte.

Tandis que le gros des troupes se répandaient pour occuper la ville, le Tricéphale et sa garde pris la route du quartier riche où s'élevait la villa du Comte, bien curieux de savoir quelle aide il quémandait à ses ennemis. Mais une fois devant le mur d'enceinte séparant le quartier du reste de la ville, l'atmosphère jusque là tranquille d'Haranie changea du tout au tout : au-delà de la grilles gisaient çà et là des corps. Des valets, simples citadins et des miliciens armés couraient d'une rue à l'autre, certains bandés à la hâte, d'autre boitillant pitoyablement, alors que de quelques ruelles éloignées s'élevaient le bruit fracassant de combats. Une véritable guérilla urbaine s'était emparée de tout le quartier riche, sans que cela ne se propage au reste de la ville. L'amiral fit dégainer les épées et s'engouffra dans le chaos, sans doute quelque peu dépassé par la tournure que prenaient les évènements.


Hélant au hasard les groupes de combattants improvisés, le Tricéphale n'eu pas attendre longtemps, car vint d'une rue transversale, escorté par une menue garde de miliciens en sang et guenilles, le Comte en personne. L'amiral du Port Pourri mit pied à terre : le temps des explications était venu. Il hésita un instant entre l'arrêter immédiatement ou lui demander ce qui signifiait cette farce, mais la cuiriosité triompha : que se passait-il?  Les explications du Comte jetèrent encore davantage le trouble : les Lisabeau et Proscel tentaient de fuir la ville !

Fuir ? N'étaient-ils pas alliés? Espéraient-ils laisser le Comte assumer seul la catastrophe de sa gestion de l'Empire?  Les rats quitteraient donc le navire? L'amiral exigea de plus amples explications.

"Les Lisabeau et Proscel ont voulu défendre la cité, à l'encontre de mon avis et celui de la population ! Ils refusaient de céder devant votre siège, et escomptaient une victoire par la mer. Je suis malgré tout parvenu à rassurer les habitants qu'aucun mal ne leur saurait fait, et les chefs de la milice ont préféré accepter ma proposition : se rendre. Les miliciens sont donc directement partis à votre rencontre, pendant que ces lâches fomentaient leur évasion. Heureusement, beaucoup me sont restés fidèles et les ont encerclés près du phare. Nous les tenons !"

Nous? Allons allons mon brave. C'est le Tricéphale qui vous tient, désormais ! Pas d'inquiétude, annonça l'amiral, ils sortiront de leur trou, de grès ou par de force. En attendant, le Comte fut immédiatement constitué prisonnier, et laissé aux soins du reste des combattants. Déjà un de capturé, ne manque désormais plus que ces deux là et la tête dirigeante d'Haranie sera tranchée. Extraire les fugitifs de leur terrier fut un jeu d'enfant, leurs hommes étaient de bien pitoyables guerriers et beaucoup jetèrent leurs armes à la seule vue des étendarts du Tricéphale. Erval Lisabeau et Lalera Proscel ainsi que leurs suites se redirent, sachant leurs espoirs vains. Le calme regagna ainsi l'ensemble de la cité : la prise d'Haranie s'était déroulée en moins d'une heure, et le Tricéphale n'avait pas perdu un seul homme. Ce jour marqua la fin de l'Empire quasi centenaire.

Dernière modification par Pikaolive (10/09/2015 20:33:40)

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#24 01/10/2015 08:37:52

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

J'up la page pour éviter son oublie.

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#25 05/11/2015 23:41:29

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Re : [RP Officiel] Les nouvelles terres - Le Monde de Termïn (concours)

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