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PROLOGUE

Les hurlements et le fracas des armes emplissaient le champ de bataille. La ligne de front faisait plusieurs kilomètres de distances, et on ne voyait à l'horizon que des milliers de combattants s'avançant vers un affrontement titanesque sous un soleil de plomb. Placé en première ligne, le 3ème bataillon de javeliniés Valtrist peinait à tenir la ligne face aux hordes de monstres que vomissaient les portails. Sur le flanc gauche, les Frères de Khain étaient en déroute, remplacés par les Légionnaires de Vénada. Sur le flanc droit progressaient les Chevalier d'Or d'Origine, malgré de lourdes pertes. Au sommet de la colline, la garde rapprochée de Drèna, la Dame des Eléments observait le déroulement du plus grand affrontement entre l'humanité et les forces de l'Autre Monde.
«_  Ma Dame, l'interpela le Général de la garde noir, les forces naines des Mines de Mithral sont enfin rentrées en action.
_ Il était temps, répondit Drèna sans quitter des yeux le champ de bataille, Volk'umbar a compris que ce n'est pas que le destin des hommes qui se joue ici. »
En formations serrée, menée par Le 1er Régiments de marteleurs et de la Garde des Rancunes, 3000 guerriers nains portant les oriflammes de la forteresse de Mithral progressaient vers la ligne de front, suivit de près du double venant des grottes de Balmoros et de Fraad.

« _ Nos forces s'épuisent et nous sommes tous engagé, rajouta le général. Si la prophétie dit vrai, Il pourra faire venir autant de troupes qu'Il le souhaite. Il faut agir.
_ Les Chevaliers d'Or ont réalisés une percée sur le Portail central, répondit La Dame,  nous allons les soutenir et porter le coup fatal.
_ Gardes Noir,  avec moi ! Protégez la Dame des Eléments ! »
Les cinq-cents guerriers d'élites en armures noir répondirent comme un seul homme.
« En fer de lance ! »
Au milieu de la mêlée, les chevaliers d'Or formaient un cercle défensif contre les abominations qui déferlaient sur eux. Un amas de guerriers aux contours bestiaux de porc et de cadavres s'empilait à leurs pieds. Ciblés par les archers squelettiques de forces du Mal, ils se trouvaient bloqués dans leur progression, cachés derrière leurs écus tachés de sangs.
Une boule de feux manquât de les toucher en s'écrasant a quelque pas de là, faisant trembler le sol.
« _ Mes frères, rugit l'un deux, un Gasht nous prend pour cible, il faut se dégager !
_ Impossible ! Répondit un deuxième, ils nous ont encerclés.
_ Alors il faut mourir avec honneur !
_ C'est la place souhaitée pour un tel acte ! »
La créature fantomatique ce dressât au-dessus d'eux,  élevant ces formes vaporeuses dans un lent mouvement. Elle lâchât un cri suraigus qui forçat bon nombres de guerriers à mettre pieds à terre pour se protéger.
Un éclaire la frappât de plein fouet avant qu'elle n'ait pu cracher une autre boule de feu.
S'élevant de quatre pieds de haut au-dessus du sol, la Dame des Eléments, les yeux encore chargés d'éclairs, s'avançait à leur rencontre.
_Vous irez mourir ailleurs, déclara le Général de la garde Noir en éviscérant un énième homme-Porc qui lui barrait le passage, on a encore du travail pour les fainéants comme vous.
_C'est hilarant quand ça vient des femelles qui vivent dans une grotte décorée avec des allumettes, ricanas un chevalier d'Or, Formez les rangs, mes Frères, montrons a ces pompeux magiciens qui rayonne de gloire en ce monde !
_ Je n'ai jamais autant été heureux d'entendre les conneries des Originéens, pouffa un lieutenant.
Ensembles, les deux unités progressaient vers le Portail central, celui d'où sortaient les plus grandes abominations que l'Autre Monde pouvait engendrer.
_Encore quelques pas ! Tenez bon !
Le malheureux qui venait de parler fût tranché en deux par la lame dorée d'un homme porc.
Ce dernier hurlât un cri de haine en ce jetant sur le soldat suivant, l'empalant jusqu'à la garde.
Le général pris son épée a deux mains pour lui asséner un coup mortel qui lui détachât la tête du corps.
_Ma Dame, il faut faire vite !
_Amenez moi au portail, je Le combattrais par la force mental une fois là-bas, et je refermerais par la même occasion toutes les failles.
La distance qui les séparait du portail centrale ce faisait était de plus en plus courte, mais les créatures qu'ils affrontaient étaient de plus en plus grandes, mieux armées et fortes les unes que les autres. Des hommes porcs de plus de deux mètres de taille maniant des épées des sept pouces de larges, des squelettes tirants des flèches enflammées, des Blazes, créatures de feu projetant des salves embrasées sur les rangs humains, ainsi que plusieurs gashts.
Beaucoup de Fiers chevaliers en armure d'or et de féroces soldats en carapace de noirs luisante périrent sur les derniers mètres.
Le général de la garde lui-même fût mit à terre par deux guerriers de l'Autre Monde, alors que son arme restait bloquée dans le torse d'un ennemis déjà mort, mais au moment où ces derniers lui portaient le coup de grâce, ils furent arrêtés par la trajectoire d'une curieuse épée sintillante.
Devant le général ce tenait une silhouette encapuchonnée tenant une célèbre Shààrd de Mémorias, une épée lourde en acier trempé, visiblement enchantée par un puissant maléfice.
_ Ou est votre unité ? demandât le général en interpelant son sauveur, chaque Ensorceleur devait mener au moins quatre cents hommes.
_ Le dernier Faucon Ténéen qui me suivait est mort il y a bien des lustres, répondit l'Ensorceleur, nous avons été abandonnés par une section complète de chevaliers Turgonts.
_ Une magicienne et un Ensorceleur, rayât un chevalier, nous voilà entouré des pires crapules tricheuses que la guerre est connue !
_ Lorsqu'il s'agit d'enchanter vos matériels d'extraction, nous sommes à vos yeux des personnes si différentes, lui répondit l'Ensorceleur. Cette épée est une merveille contre les porcs momifiés, elle est dotée d'un sortilège de cinquième classe de la dynastie de Kaine.
_ Vos querelles incessantes reprendrons à la fin de cette guerre, soldats, les interrompis la Dame en en réduisant en charpie deux gigantesques araignées montées par des archers, l'apocalypse est présent autour de nous !
_ Pour la Dame des Eléments ! Rugit la garde noir en se battant de plus belle.
Arrivés au pied du portail, Drèna ce retournas vers ces troupes.
_ Combattez vaillamment pendant que je le terrasse, que ces morts qui jonchent le sol ne soient pas partit en vain.
_ Dans la mort ou la gloire, déclarèrent les Chevalier de l'Ordre en déployant la formation du l'Emeraude, la formation défensive la plus solide pour protéger un convoi.  Sur cinq rangs, les chevaliers mirent pied à terre, leurs écus brandis vers l'avant.
La Dame fixât alors le portail. Il était plus grand de deux mètres par rapport aux autres dans la largeur comme la longueur. Ces parois d'Obsidien étaient ornées de runes incrustées d'un sang bouillonnant, comme s'il était pulsé par le portail, comme si l'artefact maléfique était vivant.
Elle déposât au sol ces ornements de puissance, les blocs de feu, de vent, d'eau et de roche, pour ensuite faire le vide en elle.
Au milieu du chaos, elle ressentit enfin un sentiment familier de méditation. Puis sure d'elle, elle posât les paumes de ces mains contre un pilier du portail, et projetât son esprit à travers la matière.
Comme lors des rares fois où elle avait accomplis le rituel en présence de la Reine, elle ressentit une douleur aigue lorsque le portail chercha à s'approprier son esprit. Puis la résistance du lien entre les mondes cédât, et elle pénétrât dans le Réceptacle extérieur.
Au milieu d'une salle de pierre immense, dont les voûtes étaient ornées de crânes, sur un trône fait d'une matière qu'elle ne connaissait pas, Il se tenait là.
_Enfin, je vais pouvoir me mesurer à une Elémentaliste. Dire que votre Reine est morte il y a peu, j'aurais aimé l'affronter.
_ La Reine Onad est morte par la main de traitres portant votre marque ! Signe de la peur que vous avez quand nous sommes présents en ce monde. Je suis son élève ! Son savoir a transité par moi, je vous vaincrais !
Il descendit les marches qui reliaient le cœur de la salle à son trône en applaudissant lentement, frappant ces deux mains recouvertes de côtes de mailles.
_ Vous êtes des êtres pathétiques, dit-il en ricanant, je n'ai jamais formé ou incité un seul humain à rejoindre ma cause. Maintenant que je suis bien plus qu'un simple Alchimiste, je me rends compte à quel point vous êtes déjà perfides et vaniteux, voués à la haine et l'extinction. Les groupuscules tel que les Fils de La haine ou les Seigneurs du Nether sont juste des illuminés qui ont ressenti la fin de ce monde et qui ont sombrés dans les excès humains de la violence et de la perfidie. Sans le vouloir, votre peuple m'aide dans mes projets en éliminant par lui-même la plus grande magicienne des terres d'Agorïm. Vous êtes pitoyables…
La Dame projetât alors contre lui une onde psychique d'une puissance sans égal qui le renversa contre le marbre du sol.
_ Vous avez unis l'humanité en attaquant toutes les puissances par de multiples assauts. Sans vos embuscades contre Nikmar, jamais les peuples de l'Est n'aurais pris par a cette bataille, même les nains ont pris part à cette bataille, et je me trouve à présent devant vous. C'est fini, Endel !
Dans un réflexe surhumain, elle esquiva le décharge d'énergie pure que lui projetât celui qui fût autrefois un homme, qui débordait dorénavant de colère après avoir entendu son ancien nom.
_ Je suis bien plus qu'un simple magicien de foire, je sais des choses qui feraient trembler les Rois des terres de Corail, je maitrise des forces que vous ne saurez imaginer ! Et vous vous jetez sur moi comme dans un piège !
La Dame le plaqua au sol avec un Eclaire de foudre pour pénétrer dans son esprit. Tout était anormalement vide, les chemins d'énergies menaient directement sur les runes d'activations des portails, ainsi que sur le contrôle des créatures les plus puissantes.
Sa voix résonnât alors dans son esprit alors qu'elle désactivait un à un les portails.
_ Vous savez que les sacrifices des anciens dieux demandent des sommes colossales de sang, et que pour chaque sacrifice,  c'est un temps d'attente disproportionné qui est requis pour l'invocation ?
_ Je ne suis pas prêtresse du Nether, immonde individus, répondit Drèna en verrouillant le plus vite qu'elle pouvait les portails majeurs pour s'atteler aux portails mineurs.
_ Je vais vous donner un apercus de toute cette folie, je vais vous montrer pourquoi ces hommes meurt dehors, je vais vous faire comprendre pourquoi mes troupes ont stationnées pendant quatre mois aux pieds de ces portes sans raser les villes de vos contrées chéries, attendant l'unification de votre pitoyable armée.
Drèna verrouillât les derniers portails et s'attela à éteindre une à une les runes d'invocation du portail principale. Chaque rune lui emportait un morceau de son âme, mais c'était un prix à payer pour la survie de son monde. En venant ici, elle savait qu'elle ne reviendrait pas dans son corps originel.
_ Voici ce qui viendra, voici ceux que vous ne connaissez pas ! Ils viendront, et ce prosternerons à moi ! Voyez !
La vérité la frappa alors de plein fouet. Prise de panique, elle se jetta sur la dernière rune, mais le pouvoir qu'Il avait caché pendant leur affrontement jaillit dans son esprit au moment où elle terminait l'élaboration des glyphes de force. Le sortilège déchirât les dimensions et le temps tendit qu'elle implosât en des myriades d'étincelles de psyché.

Devant le portail, son cadavre retombât mollement au sol tandis que le portail s'éteignait dans un sifflement assourdissant. Les créatures du mal hurlaient de douleur et prirent feux instantanément, éparpillant leurs os sur le sol.
Puis un grand silence s'instaura.
Enfin jaillirent des gorges des soldats encore vivants des rugissements de triomphe.
La bataille était fini.

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110 années plus tard, les royaumes de Tineas et de Khain rompirent la paix entre leur deux factions pour une histoire d'épouse non vierge. Leurs alliées rentrèrent alors également en conflit, mettant le feu aux terres de l'Est.
220 années plus tard, les royaumes nains refermèrent les portes des Mines de Mithral, de Balmoros, de Fraad, et de Coraba, après la chute de la forteresse de Mérinö. Leur grand roi déchirât le drapeau de l'Alliance devant ces sujets, pour ensuite graver sur les portes intérieurs les rancunes de la Haine.
305 années plus tard, la ville d'Origine, sombrée dans le vice et la décadence, tombas aux mains de hordes de sauvages Nugaros.
L'Immense ville fût rasée, de façon à ce que rien ne reste des vestiges de cette civilisation.
Pendants encore deux cents ans, les Hommes ont oubliés la Bataille des Portails, et leur haine ancestral déchirât encore les terres d'Agorïm, mettant les villages à feu et à sang, donnât libre accès au viol, au pillage et à la violence bestiale.
Perdu dans le temps, le sortilège de force a finit par déchirer les limites du monde pour retomber de façon hasardeuse cherchant un réceptacle vivant.
L'histoire se déroule six cents années après ces évènements, sur les terres convoitées de la plaine de Dragedon.
Sur une route sinueuse de campagne, un honnête homme, trainant derrière lui son élevage de quadrupèdes à la queue tirebouchonnée et à la peau rose couverte de fange, était en vive discussion avec des brigands de grands chemins…