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#1 20/09/2015 13:24:09

Modérateur Créa Guide SRP
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[Texte RP] La pioche de Serenity

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Ecrivain : Vaegon.

Acte I – Les journées du crépuscule
Prologue – Gangrène
Archers ! Tirez !
Une volée funeste déchire les airs de la plaine ondulante. Elles décrivent une courbe arquée, superbe et splendide. Elles semblent raser les cieux, effleurent timidement les astres qui s'évaporent avec les prémices de l'aube. Elles retombent, attirer par la grâce du sol.
  En bas une armée dépérit des traits d'acier. L'on entend quelques hurlement qui achèvent de faire s'envoler les dernières buses qui dormaient. Le sang et ses effluves cadavériques envahissent promptement la plaine.
  L'on entend un hennissement lointain, une croupe tressaute, un cheval caparaçonnés d'argent ternis, rehaussé de riches soieries écarlates se cabre. Sur lui un roi lève un dard rutilant. Un cris de bête sort de sa gorge : ses veines saillante appuie hurlement.
  Les deux armées s'ébrouent, se mettent pesamment en branle, prenne de la vitesse à la mesure de la pente douce. C'est à présent le sol qui tremble, avec le chargement débridée de la cavalerie. Quelques créatures chevaleresque se courbent sur leur selle en éperonnant leur monture folle.
  Le mur des boucliers, des fanions, des hérauts tonnants, des cottes de maille cliquetante ne semble plus pouvoir s'arrêter. Les deux énormes masses de chairs et de nerfs tendus vont irrémédiablement à leur perte.
  L'on discerne au milieu des deux cohortes les ruines calcinés d'une ferme, les orges arrachés et piétinés par deux dragons de milliers d'infortunées écailles humaines. C'est l'instant d'avant le choc. Chacun des hommes, chevaliers, princes ou paysans hâtivement armés se préparent à la mort. L'on entend par delà la poussière remuée et les cris de rage sanglante une prière, un bréviaire récité, une parole muette de réconfort, le nom d'un proche que l'on aime.
  Une rondache se brise, les échardes viennent rebondir contre un haubert rouillé. Les contus de la cavalerie viennent embrochés sans remords les misérables infanteries qui ont perdus de leur humanité.
  L'instant du choc est passé. Plus d'armée splendide à acclamer. Juste une masse informe d'hommes qui luttent pour leur vie. Un sifflement. Ce sont les balistes, les catapultes et les arbalètes disproportionnées des lignes arrière qui envoie la mort au hasard. Os broyés par les pierre inégales, armures transpercées de roses rouges. Il n'y a plus que des bêtes. Excitées par le sang. Apeurées par les airains claironnants de la faucheuse ricanante.
  Flamberges brisées. Vies condamnées.  Les pertuisanes brisent les gonfalons qui s'en vont avec l'aube rouge. Les premiers rayons du disque immuable et insensible éclairent la plaine mugissante.
   Il y a là cinq mille hommes, peut-être dix mille. Ont ne peut les compter, car ils ne forme plus qu'un. Un être de désespoir qui se déchirerait les entrailles de rage impuissante, avec un froid mécanisme bien rodé, sans interruptions aucune.
  Les vouges font chuter les fringantes montures, laissant jarrets tranchés et cavaliers étouffés par sont cheval, les flancs crayeux de trop de remugles de terres arrachés.
L'astre lointain illumine le ciel, qui dévoile entre quelques nuages en lambeau l'indescriptible. Une armée semble gagné. Le front adverse recule.
  Quelques cataphractaire se rendent héroïques par une action de bravoure : ils couvrent les portes étendards.Ont leur passe sur le corps. On les à déjà oubliés.
  Les miséricorde et les javelots tuent sans aucune distinction. Amis, ennemis, frère et père, enfant et bête. Le paroxysme de la folie semble atteint. L'armée chancelante recule devant d'autres mercenaires haletants de haine et d'épuisement.
  L'on se bat sur des trébuchets détruits par couleuvrines rudimentaires et coutelas sur les chanvres tendus. Dards enduis de pois achève le chaos.
  Une colonne de fumée noire se mêle aux nuées consternées. Les cadavres prennent feu de concert avec la plèbe sanguinolente qui geint au sol imbibé de pourpre macabre. Quelques bombardes explosent, projetant débris humain, chaînes rougeoyante et débris divers dans le ciel souillé. Les herbes sèches prennent feu. L'onde brûlante progresse et embrase indistinctement les hommes, fuyards et poursuivants confondus. Tout brûle.
  Les canons, les catapultes et leurs servants sont emportés dans une tornade incendiaire, qui monte en colonne lancinante de chaleur vers les nuages en monceaux, désormais d'un orangée tanguant. Une odeur de chair brûlée envahit désormais la plaine.
Ils ont tous brûlés, tous. Une fumée noire lourde de cendres rouges molletonne les gris et les braises hurlantes de la plaine. Ils ont tous brûlés.

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Dernière modification par floconpace (20/09/2015 18:30:44)

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Modérateur Créa, Guide SRP Et ex-Animateur SRP, Rose à jamais.
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#Gouverneur de Serenity !

#2 20/09/2015 18:26:32

Membre
Lieu : Le songe du passé brulé

Messages : 519

Re : [Texte RP] La pioche de Serenity

A Dante,

Acte I : Les journées du crépuscule

Chapitre 2 – Cavaliers solitaires

Floconpace :

Quelques fumerolles brûlent encore, projetant sur les innombrables corps noircies une brume fantasmagorique. Une dizaine de cavaliers se détachent sur un fonds de brouillard, de crachin nauséabond. L'un d'eux, a la stature plus grande, plus noble aussi, se dresse en tête de l'escorte. Quelques murmures montent du groupe de cavalier.

Floconpace se tourna vers Ayrod :
-Qu'est ce ?
-Je ne sais pas, les étendards ont tous brûlé. La bataille a du être violente, chai pas.
-C'est triste...
-C'est comme ça, messire, dépêchons, si nous voulons atteindre Origine avant la nuit il faudra prendre la grande route.
-Elle est trop dangereuse. Je ne veux pas prendre le risque de tomber sur des brigands. Dix cavaliers ce n'est rien pour quelques -téméraires. Surtout si la prime est un membre Serenity.
-Mais arriverons nous à temps pour le congrès ?
-Ils attendront.
-Bien, nous passerons par Sombreval alors.
-Le pays est au bord de la ruine, messire, les routes ne sont pas sure là-bas. L'on raconte que Vaegon à liquidé les légions du pays. C'est le chaos.
-Mais le chaos, voyons, il est partout ; sur un ton irrité ; il faut bien passer par quelque part, je ne sais pas !
-Hmm...
-Qu'y a t-il ?
Ayrod regardait à présent les frondaisons de la forêt, tout proche, qui commençait à s'embraser, formant torches et feu macabres sur un crépuscule rougeoyant, éclairant de lourdes nuées orageuses au loin :
-Je n'arrive pas à voir, avec toutes ces cendres.
-C'est vrai qu'il y en a partout, de bien sombres volutes... Que croit tu voir Ayrod ?
-Je crois que c'est un des sorciers attachés à notre escorte. Il revient.
Il était partis pour ?
-Éclaireur ; se corrigeant ; Parti en éclaireur, messire.
-Je préfère... Quel sont les signaux que tu interprète ?
Il est inquiet, une aura électrique. Il a vu quelque chose, il souhaite vous en avertir.
-Ton don de vision m'est précieux, je te récompenserai en temps et en heure.
-Merci, messire.
Le calme inquiétant fut soudain rompue par la cavalcade surnaturelle du coursier. Il était chevauchée par un petit homme, trapus, à la barbe mal coupée. Seul sont regard perçants, aux couleurs changeantes, tour à tour écarlates et indigo, attirer magnétiquement le regard du badaud. Il sauta de cheval sans grâce, et d'une voix rauque :
-Messire floconpace, un orage d'une rare violence s'apprête à s'abattre. Le feu aura ratissé tant d'arpents de forêt que cette route va se transformer sous peu en torrent. Il faudrait trouver un abri au plus vite.
Ayrod :
-Un seigneur voisin ? Une forteresse aura peut-être résister à cette infernale guerre ?
Floconpace :
-Es tu sur de ce que tu dis ? Les orages ne s'abattent plus par ici, mais sur Origine.
-A vrai dire... Non... Mais mieux vaut être prudent.
Tous se turent. Au loin l'on entendait comme une rumeur sourde. Ils levèrent les yeux vers les nuages boursouflés. Ils étaient prêt à craquer, et alors il déverserait d'horribles nuées d'eau sur cette contrée dévastée. L'on pouvait presque sentir l'aura malfaisante émanant de ces nuages venue tout droit de l'Est.
  Un des hommes de l'escorte :
-De pareilles orages, il n'y en avait pas de mon enfance.
-Imbécile. De cataclysme non plus, il n'y en avait pas.
-Veuillez me pardonnez messire.
Floconpace eut un geste irrité, levant une main ganté d'un luxueux cuir et la rabaissant. Il se dressa sur sa selle, et sont regard se perdit dans les fauves du couchant. Ses fins sourcils se renfrognèrent. Ils réfléchissait. Enfin, redressant sa nuque et émergeant de ses songes, il proféra sa sentence :
-Ayrod, va nous trouvez un abri pour la nuit, contre cette orage diabolique. Moi, je pars chasser. Un peu d'exercice me fera du bien... Et je vais aussi aller voir les environs. Nous ne sommes pas loin des ruines de Navarre ?
-En effet, messire.
Sur ce, Floconpace éperonna sa monture, semant ses gardes et parant ainsi, seul, à la découverte de la contrée dévastée.

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Vaegon :

Un Cataphractaire cliquetant cavala à la rescousse du roi, qui, dans ses soieries écarlates regardait muet de stupeur la tragédie se mouvant devant ses yeux impuissants ; le soldat détourna la pique du suicidaire et, d'un preste coup de dague, trancha la gorge de l'assassin. Son corps tomba sur les marbres avec un bruit mat, étouffé par les murmures horrifiés de la cour qui se pressait dans les ombres des colonnades de la salle du trône, à présent dans une pénombre rouge. Vaegon :
-Qu'est ce ?
-Un meurtrier sire...
L'homme, aux yeux injecté de rouge, semble aliéné tant sa chevelure en bataille et ses pommettes saillantes semblent apeurés par la vision cauchemardesque. Malgré cela, il semble encore beau, avec ses cheveux d'un châtain dorés, ses yeux d'un vert d'une noblesse presque éteinte, ses traits presque féminin :
D'où venait-il ? Que me voulait-il ?
Chuchotement incrédule de la cour. Est-il si bornés, ce souverain tyrannique ? Serait-il totalement fou, ce grand corps malade juchés sur un trône ternis ? Le soldat, aux empennages tachés d'un pourpre funeste qui n'est pas le sien, répond avec une déférence désolé :
-Un homme de la province de Calabre, sire, un paysan probablement ; vu son teint basané, il ne devait pas être bien important.
Qui as commandité ce crime monstrueux ? Qui ! Qui en veut à sa majesté impériale toujours auguste ! Qui, m'entendez vous ?
Une femme, la vingtaine, poudrée, à la carnation immaculée, geint d'horreur devant le souverain, ployé sur ses ors crachant sont venin de rage. Il n'a même pas un regard sur le corps qui épand sur le sol ses entrailles sanglantes. Rien dans ses yeux fixes, sortant de leurs orbites d'une rages qui ne se contrôle plus. Son rictus de haine, contracté, passe soudain à une impassibilité majestueuse :
-Bien... Trouvez les coupables et châtiez les selon la loi sacré de nos ancêtres. Que justice soit rendus en mon nom. A présent, je désire me retirer.
Chaque homme et femme quelque peu sensés accourt aristocratiquement vers les deux battants d'airains grand ouvert sur Sombreval, qui semble brûler à cet heure de crépuscule funèbre. Un silence hautain, méprisant mais aussi terrifié envahit la salle, ponctué du cliquetis menaçant des mailles, des hallebardes de la garde royale. 
  Une phrase péremptoire de Vaegon fait se figer bon nombre de courtisans muet :
-Je convoque sur le champ le conseil restreint du royaume dans l'aile Bragance. Merci d'y être sur le champ. Faîtes venir le commandeur général des armée, aussi.
-Bien sire.
Une dizaine de personne courbent l'échine. Le roi fou descend prestement les quelques marches de marbres veinées et disparais par une petite porte arrière, talonnée par une garde rapprochée aux aguets. La petite troupe enfile passages dérobés, tour à tour escaliers d'honneurs splendides et petits colimaçons de basalte noir, grimpant jusqu'au cieux paisible. Soudain, au détour d'un étroit boyaux noirs de crasse et de suie, la troupe débouche sur une large loggia à l'italienne.
  La petite salle rectangulaire, à demis couvert par un plafond à caisson de stuc peint par quelques virtuoses de la fresques, à moitié emplis d'une glycine odorante, lourde et princière, exhalant quelques fraîcheurs dans la torpeur de l'antique palais croulants sous les complots et la misère. La balcon, secoué par les vents agitant les draperies violettes des tentures, laisse dévoiler une vision d'apocalypse.
  Sombreval ne ressemble plus qu'a un vaste champ de ruine. Partout aqueducs brisés, temples ruinés parasités par tanneries et bordels en genre innombrables. Les murailles ne semblent plus tenir que par miracle, et ne reste plus que quelques tours éparses sur cette ceinture édentée et pourrie. Les grandes artères n'ont plus leur pavés. Au loin les campagnes en friches dévoilent fermes calcinés et prémices de conflits aux loin : fumerolles obscures se mêlent aux couchant d'adieu.
On entend le raclement des chaises derrière : le conseil à pris place autour d'un monolithe de jais, faisant office de conseil avisé. Vaegon ne prend même pas la peine de s'asseoir : il tourne autour de la meute de ses ministres humiliés comme un loup affamé. Il halète :
-Ne cherchez pas les fauteurs de troubles. Brûlez toutes la Calabre. Quel en est la capitale déjà ?
Bari, sire.
-Bien. A combien estimez vous le nombre d'habitants de cette ville ?
-Eh bien... Depuis le choléra, les avalanches, et l'émeute des cultivateurs dépossédés, peut-être 80 000, 100 000... Il n'y a plus eu de recensement depuis dix ans, en fait.
-Bien. Où est le commandeur des légions.
-Sire, je suis ici.
-Bien. Simonhornay, combien avez vous de légions dans la Calabre.
-Une à Bari. Une seconde dans les campagnes, vers Reggio, dans le château ducal.
-Bien, donc 100 000 hommes ?
-Sire... J'ai le regret de vous annoncer que depuis cinq ans les effectifs ont été considérablement réduit. Cela représente à peine 10 000 hommes à Bari, et peut-être 2 000 à Reggio. J'en suis navré.
Le visage du roi blêmit de fureur :
-Alors brûlez tout. Je ne veux plus voir Bari debout demain. Tuez, massacrez, brûlez les champs ! Je ne veux voir plus aucun de ces traîtres vivants demain, me comprenez vous bien ?
Un concert de voix horrifiés s'élèvent alors :
-Sire ! Ce serait mettre notre économie à genoux !
-Pensez vous au nombres de victimes innocentes ? Y pensez vous seulement ?
-Nous risquerions des émeutes ! Que dis je, une révolution !
Le roi, hurlant d'une rage folle :
-Non, non, non, non, non, non ! Tuez les tous ! M'entendez vous ! Tous !
Soudain, une voix féminine émerge de l'assistance :
-Je ne me rendrais pas coupable d'un pareille crime, odieux tyran.
Silence mortuaire. Le roi se retourne lentement, ses traits détendus annonciateur d'un horrible châtiment :
-Qui êtes vous madame ?
-Anne de Settignano. Une de vos conseillère.
-Et, que me vous conseillez vous aujourd'hui ?
-De quitter le pays, et d'arrêter vos innombrables crimes.
-Bien. Je vous envoie militer sur la place publique pour la paix. Pendez là.

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Voilà pour le premier chapitre mettant en scène deux des nombreux personnages à jouer un rôle dans cette histoire ! Désolé pour les (trop) nombreuses fautes d'orthographes !

Dernière modification par Vaegon (19/12/2015 12:26:09)

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#3 20/09/2015 19:01:21

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Lieu : Le Brutal en route vers Termïn

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Re : [Texte RP] La pioche de Serenity

Super sympa, ça fais plaisir de voir du RP !

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La Volta Gazette ! http://fr-minecraft.net/forum/topic-127 … enant.html
Toujours plus de propagande ! http://fr-minecraft.net/forum/topic-133 … gande.html
Commodore Raynorr, au service du Conclave.

#4 20/09/2015 19:13:03

Membre
Lieu : Le songe du passé brulé

Messages : 519

Re : [Texte RP] La pioche de Serenity

Super sympa, ça fais plaisir de voir du RP !

Oui ! J'avais relancé la mode avec le Rp Sombreval ! Content de voir que ça dure !

Vae'

Dernière modification par Vaegon (20/09/2015 19:13:24)

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#5 21/10/2015 13:36:28

Membre
Lieu : Le songe du passé brulé

Messages : 519

Re : [Texte RP] La pioche de Serenity

Rp-Serenity

Acte I : Les journées du crépuscule

Chapitre 3 : Tout un pan, emportés par l'orage,

Floconpace :

Le bruit était cadencée. Le souffle haletant de sa monture, l'écume aux naseaux, résonnait comme un cœur étranger, palpitant dans ses artères figés. Au milieu de la frondaisons, il galopait vers on ne sait où, en quête d'un animal qui aurait bien voulu se trouver sur sa route.
  Tout autour de lui, de larges rameaux suintant d'une ondée d'automne, annonçaient l'orage à venir. L'étalon parvenait sans grande peine a éviter les larges troncs des platanes millénaires, jalonnant les ruines d'une petite ville,désormais enfoui sous d'abondantes lianes, sous une voûte sacrés de chêne, de pins et d'érables japonais. Les pavés disjoint laissaient voir les racines tortueuses, d'un ambre surnaturel sur la boue infinie et les flaques creusés dans les temples effondrés. Par là, quelques poutres indiquaient un quartier marchand ; ici le lit asséché d'un fleuve darde ses limons craquelées aux yeux de la forêt. 
  Les marbres calcinés d'un palais indique un incident guerrier. Quelques ossements dans un cloître éboulées, sur un cercueil de lichen pérennes. Une odeur douceâtre émane des ruines, une senteur de pourris, émanant des arbres mort sur place, des corps innombrables, des voiliers échoués coque contre graminées éparses.
  La monture renâcle ; une aura maléfique semble émaner du lieu assoupis. Floconpace entend alors un sourd écho dans la forêt : c'est Ayrod. Le cavalier ne tarde pas à le rejoindre, un temps muet devant la désolation d'une civilisation entière perdue dans les émeraudes des forêts oubliées. Il pose enfin une main rassurante sur l'épaule contractée de floconpace :
-Le passé brûlé. Ce n'est qu'une ruine ; sire venait, les hommes ont trouvé un fortin en ruine, nous pourrons y passer la nuit à l'abri.
-Bien. Envoyez trois hommes fouiller ces ruines. Je veux essayer de retrouver quelques artefacts, quelques objets qui pourront rappeler aux hommes quels puissants pays était là...
-Il ne faut pas vous attrister. Ce n'est qu'un souvenir, qui à laissé la place à de grandes nations.
-Non... Origine est sur le point de disparaître.
-Mais nous resterons sire, conformément à la volonté de votre père.
--Cela reste à voir.
-Comment ça ? Enfin... Sauf votre respect, il nous faut tenir nos terres, et vous avez prêté serment.
-Les serments...
-Oui, ils sont inébranlable. Vous devez restez. Il est de mon devoir de vous le rappeler.
-… se brisent avec les mondes.
-Quoi ? Ayrod a blêmit de terreur ; quoi ?
-Oui, vous m'avez bien compris Ayrod. Les serments se brisent. Je pense qu'il faut tout d'abord penser à notre survie. Qui c'est ce qui adviendra quand le cataclysme d'Origine frappera ?
-Nous nous enterrerons. Nous survivrons. Mais nous devons restez, je vous en conjure !
-Vous me conseillez de mourir dans les caveau de mes ancêtres. Non, je préfère mourir entouré d'une nation jeune, et forte.
Ayrod s'est tut. Seul le murmure de la pluie contre les feuilles amples résonnent : les échos des paroles péremptoire de floconpace semblent résonner comme saphirs se brisant contre les ruines ; il reprend :
-Je dois me concerter. Des gens m'attendent à Origine. Nous verrons bien. Le vieux sage va nous parler. Nous allons peut-être partir, peut-être pas... Je ne sais pas...
Ayrod, n'en pouvant plus, tourne bride et laisse seul floconpace avec la déchéance du royaume enfoui sous les humus de la forêt.
  Le roi regarde une dernière fois les sublimes restes, à un mot : « A la mort » et laisse l'averse délaver la ville ruinée. Les sabots ferrés de son cheval ont tôt fait de disparaître sur le sentier abandonné.


Aguigou :

Un coup de semonce entrouvre le ciel. Partout sur la ville miséreuse la pluie tombe. Des nuées bourdonnantes s'abattent milles aiguilles de cristal. Les rues boueuses, en pentes, laissent ruisseler torrents de boues, charriant ordures, chiens crevés et orphelins morts d'une faim qui ronge toute cette terre maudite.
  L'eau s'infiltre dans la chambre au parquet inégal, par les croisillons rouillés des vitres sales, délavés par l'orage surnaturel. Aguigou, regardant avec détresse ce torrent qui s'en vas arracher à la terre ingrate les masures des quartiers pauvres. Bientôt la baie azur sera tout entière champ de morts, fangeux, dans lequel surnageront quelques survivants à l'agonie au milieu des ruines de leurs maigres effets. Et les caravelles les dépasseront sans un remords. Et ont les oubliera.
  Une marchande des quatre saisons laisse fuir sont chariot dans la ruelle pentu. L'astre incandescent à disparu. Aguigou retire sa chausse de la flaque grandissante qui se forme à ses pieds. Ses yeux outre-mer perdent l'horizon de vue, camouflé par les beffrois ; estompé par les voiles de veuves que la pluie applique sur le ciel de cendres.
  Craquement au loin. L'onde vient. Elle passe. Arrache quelques tuiles. Les premières rafales du vent destructeur s'en vont sur l'océan, gonflent la mer ombrageuses et font s'envoler les voiles de quelques vaisseaux téméraire. Origine retient son souffle, espère que ce typhon maudit venue des terres l'épargnera, encore un jour, encore une heure.
  Derrière lui l'épicéa de mauvaise qualité craque. Un souffle de chien mouillé se fait sentir contre son épaule. D'instinct il recule, cherchant la chaleur d'un corps sous cette mort diluvienne. Son dos but contre un torse ruisselant. Il se retourne.
  Asox est là. Il se regarde en silence, sans expression sur leur deux visages éreintés. L'entrant a un geste, s'ébroue vulgairement, jetant avec sa crinière une pluie de gouttelettes cinglantes. Le visage fouetté, aguigou émerge de sa torpeur, caressé par le froid funeste du dehors ;
-Alors ?
-Je n'ai pu retrouvé qu'un régiment.
-Moi deux. Origine va bientôt s'effondre. Quand partons nous ?
-J'attends floconpace, il peut peut-être nous fournir une flotte.
-Et que fait-il donc ? Les ouragans s'intensifient. Bientôt tout les navires seront envoyés par le fond.
-Il reste la voie terrestre. Par les déserts de Quarth.
-Non, c'est trop dangereux. Nous manquerions d'eau.
-Nous pourrions. Si Vaegon accepte de se rallier à notre cause. Il a des alliances avec les tribus locales. Son pays est encore grand. Par Trente  nous pourrions passer les montagnes. Et gagner une nouvelle terre, Termïn. Ils racontent qu'on l'a trouvé. Des expéditions sont déjà parties. Et les légions de Vaegon seront utiles. Elles sont expérimentés. Et nombreuses. 1 million ?
Aguigou à un rire, une ombre fugitive assombris ces traits déjà soucieux :
-Vaegon est fous. Il massacre sa populations. Et ses légions ont fondus. Peut-être cinquante mille hommes, tout au plus. Pas une semaine ne passe sans que l'on ne veuille attenter à sa vie ; je te le dis, ce pays n'est pas sur. Non. Mais Vaegon à une importante flotte. Il pourrait nous aider en cela. Il quitterait Origine sans être jugé, et nous fournirait les navires.
-Comment ça, jugé ?
-Pour ses crimes. Le grand conseil y pense sérieusement.
-On en est donc arrivé là...
-Oui. Bientôt les pays devraient lever des troupes pour l'arrêter, et, je pense, s'emparer de son pays.
-Où siège-il ?
-A Milan.
-Ils ne prendront jamais cette ville
-Le peuple la prendra pour eux. Mais là n'est pas la question, je pense. Floconpace doit trouver ces navires ; ou sinon nous devront réduire les effectifs.
-S'il ne se presse pas, ce sera notre perte à tous !
-Calme toi Asox. Il y arrivera.
-Où est-il ?
-Aux environs de Navarre. Ses sorciers ont un flux entier. Il n'a pas rencontré d'ennui, me semble t-il.
Soudain, l'on entend un bruit inéluctable. C'est comme une avalanche qui cavalerait pierrailles, rocs et hommes. C'est comme l'os qui se broie. Un éclair déchire le ciel. Il dévoile une scène d'apocalypse.


Le pape chante. Il est à présent seul. Dans la large nef, quelques milliers de fidèles prient avec ferveur pour un salut qui ne viendra pas des cieux colériques. Les cierges tremblent, et les vapeurs d'encens, constamment agités par quelques brises, s'égarent à travers les chapelles. Une procession dorées s'est réfugié dans une charge peu solennelle au sein de l'immense vaisseau, stable et immobile sous les assaut de l'ouragan qui semble s'amplifier de minutes en minutes.
  Emy, la tête contre le bois sec, colle ses mains à s'en briser le crâne sur sont front d' humidité de sueurs et de pluie. Ses yeux n'osent plus fixer rien d'autres que le sol, seul élément  qui semble immobile, tangible ; au milieu des sifflements rageurs du vent, du fracas des déferlantes destructrices. Comme tout les vieillards présent ici, les jeunes veuves, elle entend avec un frémissement d'horreur les craquements sourds, lointain, qui se répercute sur les façades du palais ducal. Étais ce une collégiale ? Un quartier tout entier qui tombe à la mer par pans entiers ?  Un chêne qui arracher à ses fondations centenaire s'en va fracasser un palais, une auberge remplie ?
  Elle raffermit son, courage, et, d'un élan, relève la tête. Malgré les lourdes portes de bronzes fermées, les bannières des grands des Terres Disputées claquent, agitées par un vent infernal, venue d'entrailles insondables.
  Seul l'autel semble intouchable. Ses cathèdres revêtu d'ors, ses milles trésors, reliques sacrés, cet profusion de richesses, de moulures étincelantes. A côté d'elle, sa sœur, prie elle aussi. Bien jeune encore, mais fervente sous la menace qui hurle aux vitraux panachés. Le pape est brave. Dans ses robes de cérémonies se tient un corps solides, mus par un carcan de courage, conduisant les pauvres havres présent ici au salut. Quelques enfants de cœurs, tremblants comme arbres effeuillés l'accompagne dans un chœur enfantin, qui parfois déraille de peur. Les bancs des nobles, devant, peint à leurs armoiries, débordent eux aussi.
  Soudain, un nouveau chants, comme une litanie discordante, semble sonner les trompettes de la mort, réaliser une apocalypse de Saint-Jean. De concert tout les vitraux se brise, dénude le chœur, arrache les membranes des rosaces, dépèce l'édifice sacrés. Toute la plèbe semble hurler aux tympans des fidèles, leur chuchoter d'immondes confessions. Tous se lèvent d'une commune épouvante.
  Beaucoup veulent refluer vers la sortie. Emy prend sa sœur sous sont bras et tente de la protéger de cette panique qui gagne comme typhoïde l'assemblée agitée.
  Un bambin crie. De l'eau s'infiltre par la porte. La cathédrale est maintenant île de recueillement au milieu de l'effondrement d'Origine. Emy prie que le cataclysme prédit par le vieux sage ne se produisent pas maintenant.
  Elle lève ses yeux rougis de désespoir vers les voûtes peintes, vers ses arcades qui la protègent, elle, sa sœur et ses parents, du déluge annonciateur. Un vicaire, terrifié, ni tient, plus, il enlève avec précipitation le loquet, les barres de bois de la grande porte Ouest.
  Le choc le tues sur le coup, lui et tout ceux près des portes. Les bourrasques les font broyer tout les hommes sur leur passages. Une rumeur poissonneuse envahit ses pieds et les gèle. L'eau s'engouffre dans les travées, inonde les absides et semble en un instant faire du colosse une créature noyée. Quelques cris se mêlent à l'orgue qui continue de jouer obstinément ; aux vent ; à l'écume bondissante.
  Puis, c'est un craquement.
    Emy lève ses yeux.
      Les pierres ont en un instant semblé se disjoindre.
       
De nouveau, un crissement.
  Les deux sœurs se serrent.
    Les colonnes ont en un instant semblé vaciller.

Enfin, c'est un déchirement.
  Les deux humanités s'étreignent.
Un voile de plâtre et de mortier tombe sur l'assemblée béatifiée.

Puis vient le bruit.
  Puis viennent les pierres.
    Et, enfin, une averse achève de laver le sang sur les monceaux de calcaires fumants.

Seul un tuyau d'orgue tordus émerge encore du charnier, déjà recouvert par les eaux. Déjà l'ouragan baisse d'intensité. Déjà le fleuve mugissant et bondissant semble se tarir. Les étoiles seront bientôt là.

Dernière modification par Vaegon (21/10/2015 13:38:42)

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#6 19/12/2015 12:23:47

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Lieu : Le songe du passé brulé

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Re : [Texte RP] La pioche de Serenity

Rp-Serenity

Acte 1 : Les journées du crépuscule

Chapitre 4 : Malgré le jour 

Galindor :

L'on entend au loin les nuées qui s'en vont ravager d'autres terres. Une population immense, jetée sur les routes par la tornade se presse pour laisser le passage au fringants cavaliers malgré la fange alentour.
  La petite troupe de nain est sortis des profondes entrailles de leurs caveaux ancestraux. Galindor à la taille d'un humain, nain disproportionné pour son peuple, large barbe rousse, couronné de longues tresses, le visage dur, sans finesse, épais mais généreux. Une longue cohorte hagarde le suis ; ce sont les jadis fiers mais aujourd'hui lamentable nain de Mithral. Ce sont les mendiants et les gamins errants qui les suivent dans le chaos espérant un quignon de pain. Les enfants livrés à eux même, embauchés dans les bordels du bord, violés, qui font la manche dans les artères malsaines pour quelques malfrats. Les enfants crevés dont plus personne ne se soucie parrainent ainsi les fiers Mithrals, sortis de leurs mines éboulés, de leur ruines qui bientôt ne sera plus qu'ode au désespoir du monde, d'Origine.
  Galindor regarde tout cela avec misère, ces filles qui n'ont pas dix ans exhibant déjà une poitrine plate, surfaite ; ces hommes vicieux qui les abusent aux sus de tous. Il voie bien la vieille que l'on laisse crever, parce qu'elle ne peut plus marcher. Galindor ouvre ses yeux de joaillier et d'orfèvres préservés sur toute cette misère qui fuient une capitale dévastée vers une mort dans quelques ravins ou quelques champs de ronces.
  Dans le fossé s'amoncelle charrettes dévalisée, les cadavres calcinés de leur propriétaire n'émeuvent plus personne, pas même le nourrisson abandonné qui hurle seul dans les hautes herbes.
  C'est alors, que soulevant la terres dégorgeant, que remuant les poussières moribondes, floconpace et ses cavaliers revêtu de hauberts d'argent, arrivèrent.
  Le visage d'airain de floconpace pâlit. Sa silhouette racée sembla chanceler. C'était devant lui une immense files de vies éclatées, marchant vers un horizon de feu, épuisé, las et fatigué, battus et humiliés, marchant, mais marchant. Quelques haillons détrempés sur les corps maigres, déjà ombre avant la tombe. Une toux rauque. Une vomissure. Le typhus est là. Bientôt tous seront morts. Bientôt tous resteront sur les bas-côtés, crevés comme parasites. Floconpace comprend, réalise, qu'Origine ne vivra plus longtemps. Sa chevelure compliqué est agitée par une dernière bourrasque du vent funeste qui s'est abattu durant la nuit :
-Galindor... As tu réfléchis a ma proposition ?
-Thibaud ne veut pas partir.
-Dommage.
-Mais il m'autorise à emporter quelques régiments, une poignée de civils et de prendre la mer. Néanmoins, comment trouverons les voiliers ?
-Vaegon les possède. Avec un peu de chance la tempête aura épargner sa flotte, enfin, je ne sais pas. Deux de mes hommes sont morts, écrasés par un arbre...
-Brindisi est un port solide. Mais nous a t-il donné son accord ?
-Pas encore...
-Floconpace, tu le vois, le temps nous est compté. Ils nous faut de toute urgence nous en aller. Sinon...
-Sinon quoi...
-Nous mourrons ;
-Il nous restera toujours la prière ; tenta d'ironiser floconpace.
Au visage que fit Galindor, a son expression consternées, floconpace comprit qu'il y avait quelque chose :
-Qu'y a t-il ?
-Rien... Tu verras par toi même.
-Si tu veux... Comment va ma nièce ?
-Qui ?
-Emy, mon frère à une compagnie de dirigeables dans la ville ; mais il a laissé Emy et sa sœur dans leur palais. Il est partis en prévention à Termïn. Il a vraiment eu du mal à avoir l'autorisation de partir.
Galindor à blanchi :
-C'est... C'est vrai que le conseil limite les départs : Origine à peur de perdre toute sa population.
-Qu'y a t-il ? Et ma nièce ?
Ayrod semble avoir compris, et prend un air de condoléances :
-Où se situe le palais de votre nièce ?
-Mais vous devez probablement le connaître ! C'est le palais de la Bahia.
-Ce quartier... Enfin... A t-il été inondé lors de l'orage.
-Non.
Ayrod se rassure. Floconpace reprend :
-Trêve de discussion  inutile. Si je dois emmener quelqu'un dans le nouveau monde, se sera elle, et sa sœur. Où est-elle ?
Dans la cathédrale. Galindor s'est vidé de tout son souffle, à expirer à fond, sa voie s'étrangla en évoquant l'édifice sacré.
-Eh bien, voilà qui est juste. Il ne servait à rien de me faire tant tarder. Allons la voir.
-Ne voulez vous...
Floconpace, perdant patience :
-Mais enfin ! Qu'y a t-il ? Seriez vous devenu si anxieux ?
-Non...
Galindor se tait, vaincu, muet d'un détachement horrifié, sa monture au pas chuintant sur cette fange foulée par mille moribonds. La marche se poursuit, muette et silencieuse, lourde de tristesse, comme un calme avant une furie.
  Enfin se profila la porte de la ville. Un homme du commun, s'exclama alors :
-Regardez ! On ne voie pas la flèche de la cathédrale, c'est curieux...
Floconpace comprit alors.

Vaegon :

Un souffle le poursuivait. Étais ce sa garde ou ses ennemis ? Le royaume existait il seulement encore ? Verrait-il Origine ? Ou mourrait-il dans ce bois, victime d'un surin révolutionnaire ?
  Sa jument immaculée avait désormais les flancs sales, éraflées, boueux. Un de ses gardes était tombé, une flèche rouge dans sa gorge. Le souffle se faisait à présent plus proche.
  Vaegon grogna lorsque une branche d'un jeune sureau marqua d'une éraflures empourprés son visage fin. Quelques traits sanglants l'aveuglèrent, faisant en un instant du bois un charnier glauque. Un scarabée dans sa chevelure à présent en bataille. Il tentait vainement de garder prise sur les cheveux gras et dégoulinant de pus.
  Le souffle se précisa, et, dans les ombres plumetées du bois, une monture, silhouette entrecoupée de tronc et de rameaux bas se fit distinguer. Qui étais ce ? Ennemi ? Allié ? Servant ? Poursuivant ?
  Sur le cheval un homme était cabré :
-Sire ?
-Sir Hornay !
-Oui, c'est moi...
-Je suis content de vous avoir là ! Il nous faut gagner Brindisi ou nous mourrons. Le peuple est en révolte. Il me faut la flotte et nous partirons pour Termïn.
-Et l'armée ?
-Il n'y en a plus ! Plus aucune légion ! J'ai perdu le royaume, Sir Hornay.
-J'en suis consternées sire.
-Je ne serais plus pour longtemps sire, simon. A combien de temps de chevauchée somme nous de Brindisi ?
-Nous y arriverons d'un instant à l'autre. La garde du port nous sera, je l'espère, favorable.
-Sont-ils au courant de la révolution ?
-Probablement pas. Combien prendrons nous de navire ?
-Je ne sais pas. Une dizaine tout au plus. Vous venez avec moi.
-Mais où, sire ?
-Floconpace m'a proposé un marché...
-Mais pouvons nous seulement lui faire confiance ?
-Je ne sais pas.
Le roi fou s'égare, dans sa fièvre humide; cabre sa monture, resserre sa prise sur le harnais. Il commence à pleuvoir. Les deux hommes sont à présent seul avec leur destin, seul devant une citadelle qui décidera de leur sort. Seul enfin, devant un monde qui ne tardera plus à s'éteindre. Enfin, derrière une pinède plongé dans une pénombre menaçante, Brindisi apparaît.

Floconpace :

Une cohorte du guet enlève une à une les pierres du gigantesque amas. Quelques nonnes rescapées de l'ouragan extraient quelques survivants, hagard, qui ne tarderont pas a mourir. Un groupe de vagabond dérobe les cadavres, achève les blessés, font taire les complaintes de quelques bonnes femmes, et s'en vont, laissant sur le pavé quelques corps tressautant, sanglants. Le guet ne réagit pas, laisse faire. Dans un recoin, sous les arcade effondrés d'une absides, un homme viole une femme aux cris disparaissant dans la rumeur matinale, rumeur sourde, rumeur terrifiée. Un menuisier finis la besogne de l'ouragan en faisant tomber les dernière façades de la place. Une famille est tuée par un brigand qui s'est engouffré dans leur maison éventrées par les pierres. Une des tours s'est effondrée tout entière sur l'hôtel de justice, les deux nervures de marbres se confondant, fumant de concert.
  Une nouvelle file se joint au chaos. Elle extrait les milliers de corps. Les mets sur une charrettes qui les envoie dans les bûchers innombrables qui rougeoient dans la ville les matins de deuils.
  Au milieu de l'enfer, un étalon de  jais se tient, droit, une buée fine sortant de ses naseaux, les flancs immobiles, luisant de noblesse. Dessus floconpace. Il pleure. Les larmes brûlantes creusent sur son visage blanc de larges fleuves de chagrin. Les pleurs irisent ses yeux de mille incendies, et coulent silencieusement sur son visage immobile, sur son torse contracté pour ne pas sangloter. En contrebas, Ayrod, fidèle intendant, cherche avec quelques hommes les deux corps maigrelets.
  Contre le brouillard montant, l'homme endeuillé brandit un poing prolongeant un bras tremblant ; face aux nuages de cendres, face au destin inéluctable qui tisse sur sa vie ses fils tragique. Il abaisse son bras. C'est alors que l'orage éclate.

Dernière modification par Vaegon (22/12/2015 11:30:12)

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